
jBâtiment : I!s les réveillent alors, &les forcent à fç
remuer & à marcher. Souvent, ces pauvres mal.
heureux trouvent leur fommeil fi doux, qu’ils fe
refufent aux Pollicitations, fe plaignent, prien|
* qu’on les laifle dormir: mais les domeftiquesi hospitaliers,
qui connoiilcnt le danger de leur fitüa*
tion, ne les écoutent point, & employent au be-
foin la violence. Si malheureufemeht le froid a
déjà gelé les liquides dans leurs extrémités, on
les transporte au Couvent, on plonge la partie ai-,
feétée dans de l’eau de Neige, & -fouvent la circulation
s’y rétablit. Quelquefois aufli il n’y a
plus de remède-,* la gangrène fuit bientôt, & |
faut en venir à l’amputation.
,, Nous quittâmes le game au matin nos respectables
Religieux , vraiment pénétrés de leur
hospitalité. Notre intention étoit de prendre
des mulets à St. Pierre t le premier des Villages
qu’on trouve du côté du Valais, pour aller d’abord
au Mont Fèlan'Ats ordres nous avoient pré:
cédés, & nous vîmes déjà les mulets revenir du
pâturage pour notre fervice.
„ Le Prieur de St. Pierre eut auffi la honté dt
nous accomgagner dans l’excurfio.n que nous voulions
faire hors de la route. Nous partîmes donc
avec lui de St. Pierre, & tournant à la droite,
nous montâmes au Glacier de la Val - foret, qui
termine la Vallée de ce nom au pied du Mont
Vélan. Il descend de cette grande Montagne, à
fe préfente de côté au fond de la Vallée, élevé
fur un Mur immenfe, qu’il a fabriqué lui même.
Nous trouvâmes quelques Chalets à fon pied, où
nous laiiTâmes nos montures ; & prenant un feu*
lier fur ja bafe de la Montagne oppofée, nous arrivâmes
en une heure fur le'Glacier ».après, avoir
traverfé de grands entaflèmens de mcêllon. La
pierre de cette Montagne eii.de Proche quartzeufe
verdâtre.
,,On voit de là, & de fort près, le fommet du
Mont Vélan, couvert d’qne croûte de Glacé, dont,
l'afurface eft d’une blancheur éclatante & l’épais?,
féur très çbniidéràble; pous pûmes juger de cel-j
Ile-cvpar fa tranche qui couronne le haut d’unRo-j
| chéri’ De grands Glaciers descendent de ce Sommet,'
& fê réunifient pour former' celui où nous
étions, qui en reçoit encore un autre venant dès
Montagnes de la gauche;. Ce dernier eft furmonté
à fon origine par ün qércle de Pics, qui rie res-
fêmfllent pas mal/à' urië vafte Couronne murale*
En le fuivànt de l’oéir vers fa fourCe, on voit
aüfïi'fur la droite l’epaifleur de fa glace; parce
qu’il n’a pas eu des pierres pour s’ÿ faire un Mur:
cette épaifleur eft prodigieufe. .
' „ Lorsque nous pûmes détourner notre attention
de ces grand objets pour examiner le Mur de la
partie du Glacier où nous nous trouvions, elle rie
fût pas moins attiréepar 1 a nature dé ce Mur. Quelle
variéjté encorél . Et tôujpufs lé càléaife ; mêlé âu
ititreicïble & au refraftaire ; le tout tombant de ces ,
Pi«,,auffi vraiment primordiaux qhe tout ce qu’on
peut nommer ainfi à là furfàce du Globe; Entre;
les mafièresînon calcaires , nous en trouvâmes
d’un verd brun , femblable au Gabro de Y Apennin
près de Gènes, parfeméc de lames & filets d’un
verd clair transparentqui font une espècè d'As-
ÊU fragile. f i l ’ '
ï il ,:ji h thii,&3 îïol *a.a-1 î - • Etâtst