
Chaîne fe joint à la partie Occidentale du Ment-
blanc.
„ L'entrée de la Vallée eft très fauvage; Jçs
Rochers nuds n’y font entremêlés que de fort pe.
tites peloufes encore très expofées ; & les débris
des Rochers font entaflcs au bas des perites,jusques
dans le lit du Torrent qui fort de Glacier. Nous
montâmes cette Vallée en côtoyant les Montagnes
de la gauche* & ayant le Torrent à notre
droite. La pierre dominante dans cette route eft
une Rocbe quartzeufe blanche: celle des Monta-
gnes de la droite eft de Sbijle noirâtre. Nous trouvâmes
des débris de cette dernière pierre, roulés
dans le Torrent; & les ayant eflayés à l’esprit de
citré, les morceaux fur lesquels nous fîmes l’épreuve
furent détruits avec effervescence, & laissèrent
un fédiment noirâtre. Nous y trouvâmes
auiïï dés morceaux de quartz blanc mêlé de fpath
jaune calcaire, femblables à ceux que nous avions
trouvés dans le lit du Bon-nant.
„ Au bout d’une heure & un quart de marche
nous rencontrâmes quelques Chalets, près desquels
nous traverfâmes le Torrent fur un pont de
de bois. La pluie nous furprit de nouveau peu de
items après, & nous contreignit- à borner notre
marche de ce jour à un plus grand Cbalet qui fe
trouve vers le fond de la Vallée. Quoique ce lieu
foit audeffus de la région ou croiffent les Arbres,
les, Pâturages y font fort bons & très
étendus s & les Montagnes n’y préfentent pas cet
»speéi de défordre, qui frappe au bas de Vallée.
- ’■ I '' 1 : ' ' Ce
Ce Chalet, dont les Pâturages nqurriffent une
centaine de Vaches, fe nomme Cbalet du Motet.
„ Nous profitâmes de quelques fuspenfions de la
pluie, pour faire de petites exouriions; & nous vi-
fitâmes entr’autres un Rocher calcaire, iitué au
pied de la Montagne de la Sègne. On en fait la
chaux pour les Chalets du voilinage : fa fubftance
eft grife, & paroît argilleufe au premier coup
d’oeil; mais elle fe diffout dans les acides, l^iiTarit
un fédiment gris, qui,vu à la loupe, montre un
fable opaque très fin.
„ Dira-t-on que c’eft là un dépôt de la Mer, &
du produit des animaux marins? Mais il n’y a , ni
reftes de ces animaux, ni couches déterminées, rien
en un mot, qui indique une origine connoiffable.
Les Montagnes qui environnent ce Rocher, & dont
les bafes font bien plus abaiffées que lui, font de
Scbijles ou de Rocbe quartzeufe ; la Montagne qui le
domine immédiatement, eft auffi d’une pierre Scbis-
teufe, mais différente; elle eft noirâtre, parfemée de
points brillans; entrecoupée de petites veines de
Spatb dans le fens des lames, & foluble elle- même
dans les acides, laifTant un fédiment, dont une par?
tin eft de fable de quartz % & le refte noirât re &
micacé. Le Quartz blanc, mêlé de Spatb jaune,
abonde dans le moellon de cette Montagne, même
en afTez groffes maffes.
„ Le lendemain matin, des Brouillards légers
nous annoncèrent le retour du beau tems. Dès
qu’ils furent diffipés nous montâmes la Sègne, qui
étoit à l’Eft pour nous, au fond de la Vallée fur la
C e y droite.