
Rivière d’un cours un i, où il ne fe fait point
de naufrage.
T ou t le terrein qui fépare Oldenbourg $A,
pr, entremêlé de Geeji & de Moors, eft bas
& presque uni. Les enfans y ont bien des
modèles; car les Colonies s’y multiplient beau-
coup. La grandeur de leurs Arbres en marque
la date. Il en eft qui ne marquent plus;
mais on y voit une gradation fenfible, & il y
en a dè fort jeunes.
Ape eft une petite V i l le , avec un Fort de
terre. Les Barques Hollandoifes viennent y
charger de la tourbe, en remontant par YEems
dans XAper. Cette petite Rivière eft l’écoulement
de la Geefi, & des Moors qui lui font
mêlées. Autrefois elle étoit libre, <5t XEems,
dans fes débordemens, étendôit fes eaux fur
tout ce bas Pays, & mêloit fon limon à la
tourbe. Voilà qui peut encore expliquer divers
phénomènes, où l’on voit un mélange
de ces deux matières. Aujourd’hui XAper eft
bordée de digues : ainü le limon qu’y porte
VEems quand il s’enfle, fe dépofe dans fon lit,
& on eft obligé de l’enlever fréquemment
pour maintenir la navigation.
A deux lieues en deçà d'Ape, je fuis entré
dans XOfifrife. Le Pays continue d’être bas
&
& presque horizontal ; quoiqu’il appartienne
au Continent originel. C’eft la Geefi , avec
fon mélange de pierres à feu & de pierres primordiales.
Cette Geefi eft .fi baffe, qu’elle
peut être en grande partie inondée en hiver,
par les eaux des pluies, qui l’ont nivellée.
Les parties un peu enfoncées , & qui ne peuvent
pas fe délivrer de leurs eaux au printems»
font devenues des Tourbières : celles qui s’en dé-
barraiFent, font des Prairies ; & celles qui ne
font pas inondées, même en h iv e r, à caufe d’un
peu plus d’élévation, font en Bruyère, ou en cul*
ture. Les défrichemens s’y pouffent avec v i gueur
: elles appartiennent à un Souverain
qui connoît bien la valeur des hommes ; j ’en
ai vu des exemples en plufieurs autres parties
de fes Etats. Je n’ai pu m’entretenir avec
qui que ce fût fur cette route; ainfi je ne fais
point fous quel régime ces Colonies s*établis—
fent. Mais cela n’eft pas fi important en des
lieux où tout eft ruftique. La Ville d’Embdem,
qui eft vers l’extrémité de la Presqu’I ile , ne
voit que la Mer devant e lle , & fonge an
Commerce.
Une autre chofe encore contribue à l’égalité
dans ces Pays-là. Ces beaux pâturages ,
formés par les inondations d hiver fur la partie
abaiffées de la Geefi, font des Communes.
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