
il doit y avoir quelque moyen de le produire
, avec de la patience. Il ne faut
point
vois les coups que par le bruit. Il étoit ar»
rivé au Piémont, ce qui arrive eu tout Pays , c’eft
que par laps de tems, les poids , & les mefu-
res des folides fit des liquides, s’étoient altérés,
& diverfement dans diverfes Provinces. Le
Roi donna charge à Mr. Mattbey d’examiner ces
objets & de faire un plan de réforme. Il fit un
Traité des Balances & des Poids, & fixa des Etalons.
Ce Traité reçut immédiatement force de
Loi dans les Etats du Roi de Sardaigne, merice
place parmi les meilleurs ouvrage de méchant-
que. - Le Roi avoit près d’un de lès Palais
de plaiiànce, une fource, dont on ne faifoit que
peu d’ufage,parce qu’on n’avoit pu la rendre claire.
Mr. Mattbey, après l’avoir examinée, con-
ftruifit une espèce de Refervoir, que je ne puis décrire
ic i, mais dont l’effet fut, que l’eau en fortic
claire comme le criftal; & la Maifon royale jouit
d ’une excellente eau, que des particules plus pe-
fantes & plus légères qu’elle, rendoient toujours
trouble. Le même filtre méchanique fut enfuite
employé pour les eaux des établiffemens dont je
vais parler. — ■ Il dirigea la conduite des eaux,
& toutes les machines hydrauliques, d’un grand
bâtiment pour la fabrication du tabac , du papier,
deTamidon & de la poudre. — • ■■ Il fit conftrui*
re un grand moulin pour la poudre à canon: fur.
tout il prit pUifir à rétablir les moulins à bled,. &
cet
p o i n t employer la force pour l’opérer ; il
ne faut attendre aucun faerifice fans . retour.
Que
cet ouvrage eft digne de l’attention de tous ceux
qui s’occupent de l’emploi des eaux courantes —— -
Il établit des pompes pour fournir un jet-d’eau
Idans les jardins du Roi à Turin. Ce lut des pom-
■ pes refoulantes à l’ordinaire. Mais cet homme»
I qui ne pouvoir s’occuper de rien fans le perfeélion-
[ner,imagina,ce qu’il appella enfuite une Jentïnel~
l/e. C ’eft un méchanisme aufli fimple .qu’il foit
[ poffible, par lequel, à l’inftant ou quelque chofe fe
I dérange dans les pompes, l’eau qui tombe fur la
'roue eft détournée. On peut donc laifier cette
machine fans gardien. La cefiation du jet • d’eau
avertit qu’il faut aller vifiter les pompes, & le
premier mal ne s’augmente jamais par des mou-
vemens irréguliers. • ■ ■■■- On s’occupoit alors de
la Machine à fécher les bleds pour pouvoir lescpn-
ferver en grands tas fans crainte de fermentation.
La difficulté dans cette machine, étoit la régularité
& l’égale diftribution de la chaleur. Il fit con-
fîuire une pareille Etuve, o.ùil preveint la plupart
des inconvéniens des Etuves connues.
Tout cela ne procédoit pas uniquement d’une
heureufe imagination; mais d’une Théorie auifi
profonde que lumineuie : jamais perfonne fur-
tout n’a mieux connu que lui , les vrais prin-
cipss des forces mouvantes, & ne les a appliqués
avec plus de fegacité. Je a’en donnerai qu’un feul
exemple. Il s’agiflbit d’enfoncer des pivots dans
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