
font, il fera toujours expofé à l’erreur. Dans cetta
dernière voye d’examen, les Faits au moins lui fer.
vent de guides ; dans la première il eft bien loin
d’en avoir d’affurés.
T e l a été mon principal but dans toutes les recher’-K
ches qui fervent de fondement à cet Ouvrage ; &
je crois y avoir démontré, d’après des témoignages
»on .éqqivbques de la Phylique & de l’Hiftoire na>
turelle , la .certitude de la R e ’ v e ’ l a t r o n. C’eft la
marche qu’avoient déjà fuivie nombre de Philofophes
dont l’Humanité s’honore; ils avoient cherché dans
les Faits hiftoriques, f i la R e ’ v e ’ l a t i o n étoit cer.
taine; & depuis longtems il l’avoient démontré d’après
ces Faits. Mais on les croyoit contredits par l’in-
fpeâion de la Terre ; & je viens au contraire de
prouver, qu’elle dépofe hautement ce qa’ils avoient
déjà établi.
La R e ’ v e ’ l a t ï o n devient donc ainfi. la Règle de
l ’Homme & le fondement de fes espérances : - il
n ’a nul tefoin d’attendre que les Philofophes foient
enfin d’ accord dans leur fpéculations fur ces
grands objets: il fait à cet égard tout ce qu’il
ctoit néceffaire qu’ il fût ; & il le fait, fur une autorité
infiniment fupérieure à la leur.
Mais fi je recufe la Philofophie comme Juge de
la certitude de la R e ’ v e ’l a t i o n , lorsqu’elle veut
cotnmencer par trouver ce qu’ELLE devroit enfei-
gner fi elle étoit fûre , pour le comparer enfuite à
ce qu’ELLE enfeigne ; je ne la recufe point comme
Examinatrice des objets enfeignés. Les moyens-que
la Cause p rem iè re a fournis à l’Homme pour dé.
couvrir la Vérité , ne peuvent être en oppofition
entr’eux. Si la Re’v e ’ la t io n eft certaine, la Rai,
fôn ne doit rien trouver dans ce qu’ELLE renferme,
qui foit manifeftement contraire à l’enfemble des lu-
jnières des Hommes, $
Il eft donc naturel que la Raison examine ce
fqu’enféigne la Re’v e ’l a t ïo n : mais elle ne doit pas
anéconnoître les limites de fa faculté d’examen. Si
-quelque choie de ce que dit la R e’v e’l a t i o n eft
-'Sntraire à des notions certaines Air la nature de
D i e u , fur celle des Hommes, fur la Nature en
général ; cettè fource de lumières eft fuspeète; elle
fera même fauffe, fi fon oppofition avec la Nature
¡eft palpable : & alors on doit examiner de nouveau
& fcrupuleufement, ces Faits dont nous avions eon-
'du qu’il y âvoit eu une Re’v e ’l a t io n ; car cette
conclufion auifi doit être fauffe ; ; il ne peut y avoir"
des preuves pour & contre un même objet.'
Mais fi les rèmàrqües' que fait la Raison contre
ce que la Re’ve’l a t i o nt enfeigne, ne font que des
difficultés de la nature de celles, queTHomtae trouve
en tout ; li elles naiffent uniquement de ce qu’il
connoît peu; elles ne fauroient-avoir aucun poids
contre les preuves de Fait qui atteftent une Re’v e ’-
Lation ; ni par cdhféquent contre les chofes qu’ELLE
enfeigne, puisqu’alors elles- procèdent de la vraie
(Source de toute Vérité. ;
C ’eft donc fous ce point de vue que je confidèreral
Sl’es objections de quelques Philofophes; j ’examinerai
¡s’ils démontrent, que les objets fondamentaux enfeignés
par la R è ’ v e ’ l a t i o n font contraires a la R a i s
o n ; ou fi leurs objeftions ne procèdent que d’une
impuiffance démontrée à les connoître 'par eux?
niêmes.
‘ Je prie d’avance qu’on me pardonne, fi je répète
fouvent cet état de la Queftion. Il eft très ordinaire
, il n’eft même point étonnant, que le Letteur
perde de vue peu à peu ce que l’Auteur s’eft engagé
d’établir, & qu’il le juge fur toute autre
shofe, Ce ferait le cas par exemple, fi l’on ,vertoit
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