
progrès de Ton réfroidijjcmcnt 3 a paffé à la température
où des Animaux pou voient être produits.
Mais ce ne fut que fucceffivement que cette température
animante gagna les différentes parties du
Globe ; pirce que le Soleil ,caitfe extérieure de Cha-
le ü r , agiffoit différemment fur ces parties,. Ce
fut donc vers les Pôles, oq l’aélion du Soleil eil
la moindre, que la Terre aéquit d’abord cette température
propre aux Animaux ; & le réfroidijjement
gagnant enfuite les autres parties du Globe * elles
fe peuplèrent fucceffivement.
Après ce coup d’oeil général fur les progrès de
la Population de la Terre , il faut çonfidérer que
la même température n’eft pas convenable à tous
les Animaux ; il en eil qui demandent plus de chaleur
que d’autres. Or comme le rèfroidijfement con-
tinuoit dans notre Globe, malgré l’aètion extérieure
du Soleil j il arriva; enfin une Epoqup, pù
les Régions polaires fe trouvèrent trop froides pour
les Animaux qui exigent le plus de chaleur : ces
Animaux gagnèrent donc fucceffivement les Ré:
gions plus chaudes. Mais ceux de leur Espèce
qui les avoient précédés, avoient laiÎTé leurs dépouilles
dans Jes lieux où ils étoient morts; & voilà
pourquoi nous trouvons des Os <YElèphans&
de Rhinocéros dans nos Contrées, bien que ces Animaux,
ne puiffent plus s’y reproduire.
Il faut; convenir , que ce .Syilême eil très.fpé-
cieux. 3V|ais le Naturel iile ni le Phyficien né s’ar-,
rêtent pas' à ces premières apparences. Ils favent
que
q u e presque tout Phénomène peut fe, lier en même
tems, d’une manière : fpécieufe , à des H y—
pothèfes très diverfes; & fans cela, comment
|pourroit-on ioutenir tant de Syftêmes fur les mêmes
objets, tandis que fur chacun,d’eux il ne peut
y avoir qu’un Syftême qui font vrai? Le fpécieux
¡n’eiî: donc presque rien pour la certitude; ce n’eit
Jqu’un motif à l’examen : & parmi les Règles d’e-
fxamen fur les objets de ce genre, l’une des premières
eil de chercher; ,,, fi la Çaufe à laquelle
L, on attribue un Phénomène , exiite réellement ; fi
L, l’on peut en trouver, pu des preuves dans la
L Théorie y ou des traces dans quelque autre clas-
L fe de Phénomènes” , C’eil ainfi que je , vais procéder
à l’égard du Syrteihe dpnt i l s’agit. , g.
Le fondement direèl que l’Hypothèfe de Mr.
de Büfpon devroit avoir dans Y Hifloire natur
relie, pour preuve de l’exiftence de la Caufe qu’il
fuppofe,.devroit être: „que par les descriptions
I, que lesHommes fefont transmifes des Phénomènes
L de la C h a le u r , on pût appercévoir qu’EL-
i,, l e éprouve une diminution fax notre Globe.’*
jQr non feulement on ne Fapperçoit point ; mais-
Ion y trouve le contraire. Mr. de Buffen le fait,'
& il en donne une raifon ;à laquelle je viendrai :
mais en attendant je remarquerai ic i ; que. noua
rentrons dans la claffe des Caufes lentes, pour expliquer
l’état de la Surface de notre Globe; claffe
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