
me rapport de niveau qu’il eût dès le commencement.
Cette remarque générale s’applique à tous
Jés atterrijjemens dont j’ai parlé jusqu’ici;
c ’eft-à-dire à ceux des embouchûres de.Y Elbe
& de YOJle. Mais ici elle eft plus précire,
parce que le fai continental eft très bas. Là
où les Marfchs fe terminent à des côtes escarpées,
on pourroit dire que les eaux étoient
originairement plus élevées que ne le font
leurs dépôts: car ils fe formoient au fond;
& l’eau auroit pu fe trouver du moins aofli
profonde que l’escarpement des côtes. Mais
,au bord du Wefer il n’y a point d’escarpement.
Si ce Fleuve, à l’origine de nos Con-
tinens, eût rencontré la Mer feulement quelques
pieds plus haut, les Marfchs fe feroient
confidérablement plus étendues ; & avec quelques
toifes de plus, elles auroienc couvert un I
très grand pays.
On peut étendre même beaucoup plus loin
les conféquences de cette remarque. Les
phénomènes que produit le balancement jôur-
nallier des Marées fur les bords de la Mer,
& furtout aux embouchûres des Rivières ,
font fi remarquables, que partout où s’eft
fait ce balancement, on ne peut qu’en re-
çropver des traces. Or les Plaines de nos
Ç o r
Icontinens font fi balles, que fi la Mer s’élq-
Bevoit feulement de 100 Toifes , nous n’au--
Bions peut être plus que des Ifies. Si donc la
n i e r eût eu une fois ce nivéau, & qu’elle fe Bût abaiflee fucceffivement, les Rivières l’au-i Boient fuivie dans cette retraire, & elles noua
Bnontreroient le long de leur cours aétuel ;
?ces marques des balancemens des Marées-
¡Bîous les trouverions auffi tout autour des Çol-
®nes& des Montagnes,en un mot partout oiS
des dépôts des eaux continentales le feroienC
ajou té s à ceux de la Mer fur les bords ( a ) .
MTellkmed, qui, mieux que perfonne , avoit
B u ces conféquences d’ unç retraite fucçeflive
de la Mer , prétendoit que cela étoit aïnfi.'
tiviais il fuffit d’examiner les émbouchftres actu
e lle s des Rivières, & de paifer de là fur le
[f[ol continental, pour s’afturer qu’il ne cannois-
B o it par les faits.
La Geejl eft fi bafle dans tout ce canton,'
B u e par le moyen des ruiiTeaux qui la traverfent
I {a ) J’ai donné dans ce même Vol. p. 19 , un exemple
fie ces traces que les Fleuves laiflent de leurs abaifismens.
NBLà il s’agit d'atterriffemens qu’a voit fait le Rbin avant qu’il
■tût creufé fon lit, il y a auffi des Jfyi de terrein vierge;
& ces ¡¡les font de la Qeejl, comme dans les Provinces ma*
■titiaies dont je parle.
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