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eûmes bien vite nos regards du côté d’où Ve.
noit le bruit, & nous vîmes une grande pièce;
déglacé, qui, s’étànt détachée d’une maffe fJ
jpérieure , gliffoit en descendant fur le1 Glacier
chargée de quantité de pierres. Voilà une i |
nière de les charier qui eft fort expéditive, &
qui explique parfaitement ces petits monceaux
qui femblent avoir été vuidés à la brouette. Il
oû ce Glaçon fe fondra entièrement, il y
chargera fes pierres comme un manoeuvre^
nous avons vu plufieurs de ces monceàux, que
l’effet de la pefànteur n’avoit pas encore arrangé
en forme de Cônes , parce que la brouette de
Glace n’e'toit pas encore entièrement fondue;
Si l’on pouvôit habiter quelque tems le bord des
Glaciers, on découvriroit fans doute les caufes
de bien des chafes qui furprennent. Quoique probablement
il y èn aît beaucoüp qui agifTent fous
les Neiges au plus fort de l’hiver, & qui par lit
nons échapperont toujours.
Les heures s’écouloient rapidement dans la
contemplation de ces grands traits de la Nature:
nous nous en apperçûmes enfin, & nous nous
remîmes en marche. Prêts à dépafler ce^beau’
Glacier, nous découvrîmes la voûte de glace
d’où fort le Tofrent, qu’on nomme Do'rre, il
paroît que ce mçt eft générique dans le Piémont;
on l’y donne à presque tous les Torrens, en les
diftinguant feulement par les lieux d’où ils viennent
ou par d’autres épithètes. Ainfi on dit la
D o i r e de l’Allée blanche, la D o i r e du Col h
Ferref, (qui vient fe joindre à la première)
■ . 1»
Doire du mont Ceni, là Do i r e Baltée &c.
’eft ainfi que le nom de D r a h ce eft génériqqe
âulfi dans le Valais, celui de N a nx dans nos
environs?
I „ En entrant dans la Vallée de Cor majeur, qui
aescçnd vers le Sud, on voit ce Bourg à une
Retire lieue de diftance. Nous traverfâmes la
moire avant que d’y arriver, & nous l’eûmes
alors à notre droite. Nous gagnâmes Côrmayeur
■ jn la fuivant, & ce fut le terme de notre qua-
■ième journée.
R„ Côrmayeur a quelque renommée par fes Sour.
1 rs. La principale eft à St. Didier, diftant du
■ourg d’environ une lieue , & dans la même
Vallée. -C’eft une eau chaude, qui fait monter
■270. le Thermomètre divifé en 80 parties entre
||s points fixes. On la maintient à environ
15 degrés par la grandeur des Bains, où l’eau,
In grande maffe, fe réfroidit plus lentement. Il
y a quatre de ces bains, dans autant de chambres;
ils font bordés de bancs au defïbus du niveau
de l’eau, & huit perfonnes peuvent être en
Reme tems dans chaque bain. L'autre Source eft
à demi lieue plus haut dans la Vallée, & du mê-
|fie côté; elle eft ferrugineufe, & l’on y vient auffi
de tout le Piémont.
■ „Quelle fitûation romantiquç que celle des
balnsj .... . . Ce mot anglois m’échappe; car je
ne fais que lui fubftituer. Qeux Rochers s’élèvent
verticalement à 150 ou 2Co pieds de hau-
leur, bordés de Sapins à leurs fbmrpets, & cou-
■Qn^és de Pics très hauts. Ils femblent s’étre fé-
Dd 3 pa