
quelquefois aufli il eft rougeâtre & allez bien
veiné. J’y ai vu des blocs d’aifez belles
brèches, qui montrent encore un boulverfé-
jnent de fond de Mer.
Toutes ces Collines font fauvages & couvertes
fie bruyère-, excepté dans les Vallons,
-d’où l’on pouffe aufli les défrichémens fur les
pentes de proche en proche ; mais les progrès
paroiffent lents. Liège fèul a donné un
grand branle à la culture. Cette V ille , très
confldérable, & grande Marchande de Houille,
eft devenue aufli Manufaêturière , & a
tout vivifié dans fes environs. C’eft là fans
doute une des routes naturelles de défrichement.
Quand les Villes fe peuplent par des
çirconftances favorables. & permanentes; il
leur faut de la fubfiftance, elles la payent,
& la culture s’étend. Mais fi l’on ne fonge
pas à l’ordre inverfe ; fi l’on ne peuple pas la
Campagne, pour que fes befoinsTaflent naître
des Villçs, la population de la Terre s’â-
vaneerâ lentement, & d’une manière oné*
reufe à l’Humanité. C’eft commencer un
Edifice par le comble, que de faire des Villes
pour encourager les défricbemens.
J’ai été attentif à la couche de terre végéta-
lie de toutes les Bruyères de ces Collines ,
tant fur les hauteurs que dans les pentes; &
je
je n’y ai rien trouvé qui foit remarquablement
différent de tout ce que j ’ai vu dans le Brabant
& dans le Pays de Brème; c’eft-à-dire
fiir des terreins, dont les diftances à la Mer
font fi différentes, &, qui fe trouvent fi différemment
élévées audeffus de fou niveau*
Et quant aux différences comparatives d’é-
paisfeur fie la couche de terre végétable}; elles
font en faveur des Collines du Pays de -Brime;
fans doute parce qu’on les ècroute moins*
De Liège nous montâmes la longue Colline
à Mines de IiQuille s , où je ne pus m’arrêter;
& parvenus fur les hauteurs , nous nous
trouvâmes au niveau de T&ngres, fur de vastes
Plaines élevées & ondoyantes , dont le
I fol eft toujours fableux. Nous y vîmes les
I tombeaux des anciens habitans, comme ils fe
I trouvent dans les environs de Tongres, qui
I n’eft pas fort éloigné.
Continuant notre route par St. Tron &
I Tirlemont , ' pour venir à Bruxelles , nous ne
] quittâmes jamais le fol Aq fable ; feulement il
| devint jaune & argilleux , comme, celui des
Collines de Vervier. De tems, en tems j ’y vis
des, fouilles pour la pierre-à- chaux ; ôc entre
Cortenberg & Bruxelles j ’en vis une entr’autres#
d’où l’on tiroit cette pierre par blocs ifolés
mêlés au fable : ce qui montre une ancienne
Tome V. E b Çof