
les qui fe formeront dans ces Pays dont nou5
ne voyons que l ’enfance.) C’eil chez les Cultj.
vateurs de ces vergers, que Mr. Marcará pen.
foit qu'il conviendroit aux Marins de venir
faire des provifions de fruits feçs pour les
voyages de ton g cours ; ce qui aygmenteroit
pour les matelots, la variété des alimens fa-
lubrcs ( a ) . Et li l’on y fongeoit une fois,
toute la Marfch pourroit êtjre convertie en
vergers: ce qui poufferoit la culture du grain
dans la Geejl, & l’établiiTement des prairies
dans les Moors. Ce feroit donc le bien de
tout le Pays. J’espère qu’il ne fera pas im-
poffible d’amener les différents Sujets, Marins
& Agriculteurs , d’un même Souve-
ra in , à des rélations réciproquement fi
utiles.
Nous marchâmes le long de ce riche alignement
jusqu’à la Lübe, qui fépare YErJk
Meile du Zweite Meile. Le lieu .où nous l’ap.
prochâmes fe nomme Grïmendeich ( à ) , parce
que toute la Digue y eft foigneufement ga-
zonné. C’eft là qu’eft l’Eclufe par laquelle
la petite Rivière fe décharge. Elle y arrive
par up large canal, dont les bords font formés
d’un,«
( » ) Tome lit, Lettre LVJIÍ,
, (A) Digue vétie.
d’une Digue presque auffi élevée que celles de
ÏYElbej digue qui s’étend jusqu’à la Geejl près
deHornburg. Ainfi l’eau de Y Elbe pourroit
[remonter dans la Z-zifo, même dans les grandes
crues d’eau, fans fe répandre dans les tertres.
Cependant on tient ces deux eaux fér
parées par une forte Eclufe, pour s’en fer-
fyir plus commodément en tout tems. L ’Er
[clufe eft en avant dans le lit de la petite Ri-
[vière, dont l’embouchure eft ainfi un Porç
très cqmmode pour les Barques.
Ce fut là que nous montâmes fur les digues
| de Y Elbe ; & nous y marchâmes dès lors en
fuivant le cours du Fleuve jusqu’à Stade. Elles
font bien moins fortes que celles de la
Hollande. Mais ce Pays n’a presque à garantir
que ià culture ; & une baffe marée le délivre
des eaux qui s’y répandent par quelque
accident. Aulieu que la Hollande doit préfer-
ver, fes jardin? de plaifance, fes Palais, fes
belles Villes ; mais furtout fes fonds de Lacs
cultivés, qui font le fruit accumulé du travail
fucceffif de plufieurs fiècles. On proportionne
donc dans les deux Pays, les précautions
, à la grandeur du risque. Ici les digues
font fuffifantes pour la plupart des cas: mais
elles fe rompent fouvent dans les cas extraordinaires.
Nous avqns vu en plufieurs endroits,
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