
l’homme qui s’attache à employer fûrement
un plus grand nombre de bras, que celui qui
s’occupe à en épargner.
Pourquoi ne voudroit-on pas faire naître
des hommes qui ne duiTent rien aux Villes
que de bon gré?Quand toutes les parties fau-
vages du Bmhant, de la Gueldre, de YOver-IjJil
& d e la Province d Utrecht, feroient.couvertes
de tels hommes ; fans même qu’il en entrât un
grain de bled de plus dans les V ille s , ni un
Ecu de plus dans le tréfor de l’Etat ; la fom-
me du bonheur public ne feroit - elle pas de
beaucoup plus grande? N ’augmenteroit-on
pas le foutien mutuel des parties de l’E ta t,&
la force du tout ?. Si par exemples les Provinces
riches, mais fans ceiTe ménacées par
la Mer , aidoient ces fables à produire des
hommes; ceux*ci a leur tour ne fourniroient-
|ls pas des bras pour augmenter les digues, à
mefure que la crainfe de les voir rompre par
les eaux deviendroit plus grande?Il faudroit,
il eft vrai, plus d’unité dans l’E tat; & peut-
être que ce plus d unité eft impolîible, ou fujet
à de fàcheufes. conféquences ; ainfi je ne
blâme point. Et en général, dans la plupart
des objets qui concernent les Gouverne-
mens, il faut bien indiquer ce que l’on croit
le mieux* mais rarement blâmer. Ce ne font
pas
«as les mots qui font de l’effet ; ce font les
Bdées qu’ils renferment. Ce qui eft vraiment
B o n en foi, gagne peu à peu du terrein dans
« ’opinion , & l’emporte enfin ; après s’étre
IfperfeCtionné, par les contradictions, & par
^tous les autres effets du tems.
I Le fol d'Utrecht fe trouve encore un peu
Épi us élevé que celui de la Province de Hoir
lande ; & quoique la navigation des canaux
m foit déjà établie, ce n’eft que par le moyen
S e s Eclufes. Utrecht reçoit fes eaux, en
■partie de l’écoulement des Collines & en
B a r t ie d’un petit bras du Rhin, qui étoit au-
Srefois le vrai Rhin , mais qui aujourd’hui
cnleft presque qu’un canal. J’y reviendrai
■quand j ’aurai l’honneur d’informer plus parti-
B uflèrement V . M. de ce qui tient à l’Hifioi-
| e naturelle de la Hollande & ce fera après
■avoir examiné les Pays maritimes voifins à
B n o n retour. Ce Rhin , aujourd’hui artifi-
■çiel, ne coule, que comme on lui permet de
■couler. On ne prend> de l’eau dans le, vrai
■Fleuve , qu’autant qu’il en faut pour rera-
■plir les canaux, & pour fuppléer à ce que
BÉeâudu Baffin qui reçoit chaque Barque à la
■ descente d’une Eclufe s’écoule avec elle.
| On descend quatre de ces Eclufes en ve-
I nant à'Utrecht, dans un espace de deux ou
trois