
Ce Vallon eil une vaile Prairie naturelle, ar.
rofée par les débordemens du Wefer & de la
Wumme, & parles écoulemens des Moors,
Le fond efl de fable,, & la tourbe avoit de la
tendance à s’y former. Mais les débor«
demens des deux Rivières la mêîoient fans
ceflë de limon argiiieux & de fable. Ainfi,
dans ce grand intervalle du Wefer aux
vraies Moors, qui fe trouve traverfé dans fa
longueur par la Wumme, les Prairies fe font for.
mées d’elles?mêmes, ou du moins elles ont don.
né bien peu de peine à établir. Quant a la
Mookproprement ditte, qui borde ce Vallon
elle s’eft trouvée parfemée de petits bancs de
fable qui ont offert un fol alluré pour y bâtir.
Ainfi des Colons- s’y font étabh‘3 de teins
presque immémorial, cultivans la tourbe autour
d’eu x , & jouiffant des Prairies. Ce font ces
établiifemens là, q u ic cm m e j ’avois Vhon.
neur de le dire à V . M. dès l’entrée, ont fait
. naître l’idée d’en tenter ailleurs. Les hommes
commencent ainfi par ce qu’ils trouvent le
plus facile, & arrivent par degré à vaincre
des obflacles qu’ils croyoient d’abord infur-
montables.
On voit là ce que toutes les Moors pourront
devenir un jour ; & rien n’eil plus propre à
foutenir le courage. La tourbe y efl: cultivée
corn-
/
■ comme tout autre fol ; c’eil-à-dire , en répar
a n t par l’engrais la diffiparion annuelle des
1 fubftaiices végétales ; & les Prairies fournis-
■fent cet engrais par le moyen du Bétail. Les
■ A rbres y croiifent très bien , parce qu’on n’y
Ibrûle pas la tourbe-, il y en a de fort b eau x,
■tant fruitiers que de charpente & de chauffa-
I g e . Le fol produit auffi du Chanvre & du
■Lin; culture bien eiTenaelle pour les Colons,
l & qu’il ePc très important d’encourager par-
I tout. C’efl le bonheur dés chaumière^ en
■ hiver; parce qu’il en réfulce de l’occupation,
■ dont l’Homme a toujours befoin où qu’il foit.
I Et celle - ci efl extrêmement attrayante: tail-
1 1e r , férancer, filer, faire de la to ile , font des
■ occupations fècialss, où lë corps efl douce-
■ ment employé & l’e-fpnt dispofé a la con-
I verfation; ( c e font ïosvocuds. qni foutiennent
I fi agréablement celle des Dames) & cepen-
■ dant le Payfan fe trouve habillé ; la faculté de,
I fe rendre propre, lui fait aimer la propreté}
I & le defir de la propreté l’anime au travail.
Nous allons trouver bientôt les Marfchs du
I Wefer ; car elles commencent au- deflus de Brè-
I me. Mais dans cetteéteh 1 u e ,& ju sq u 'à la jone-
I tion de la Wumme va Wefer, au defious de
Brème, ces Marfchs n’ont que dès digues d’ S-
[ té', c’eft-à-dire qui les garantiifent des-inonca*
0 % tjons