
*re plus d’ancienneté. Les Eglifes commen-
cent à prendre un air gothique, & le partage
despoffeflions marque l’effet du teins, dans des
Pays où il n’y a point de règle pour en maintenir
l’égalité: il y a des lumières & des ombres
; de grandes poffeffions, bien ornées qui
appartiennent à de non-cultivateurs, & des
chaumières de gens pauvres qui les fervent.
Ce Pays eft plus pittoresque qu’on ne l’at-
tendroit d’un fol horizontal. Il n’y a pas de
grands & majeftueux tableaux ; mais il y en a
une multitude de petits très agréables. Chacune
de ces habitations ifolées y avec les bosquets
& tous fes autres entoürs , fourniroit
l ’original d’un fort joli tableau de chevalet.
A une demi lieue de Tfandt j ’ai trouve Sê-
ripy & deux lieues après Tenbuir. Dans ces
deux Villages, & furtout au dernier, j ’ai va
les environs des maifons pavés de petits granits.
Je foupçonne qu’on les a trouvés dans
le fond des Canaux, en les creufant pour la
première fois: les habitans ne favent pas d’où
Ils viennent. Ce qu’il y a de fur, c ’eft qu’à
une lieue de plus, vers le Continent t qui eft la
moitié du chemin reftant pour fe rendre à Gro-
ningue, le vrai fol de la Geejl fe trouve à une
petite profondeur fous le limon, & que Gronin-
gue eft au bord de la Gee/b même.
v p .Voilà
I Voilà donc en quoi confifte cette grande
Presqq’Ifle nouvelle, dont la Province de
Groningue fait partie. C ’eft un bas fond orig
in e l , prolongé par des bancs de fable ,& fur
Iquel le limon des Fleuves s’eft dépofé à cha- que haute marée, dès que de nouvelles additions
fur ce fond ont arrêté les grandes vagues de la
Mer. Quand ces dépôts fe font trouvés aifez
élevés pour n’être plus couverts d’eau que dans
lès Marées extraordinaires, on les en a garantis
par des Digues. Mais fans cette précaution
, la Mer viendrait encore de tems en
jims battre fes anciens bords. Il n’y a pas ici
les Falaifes pour nous les montrer, comme
,tjn en voit autour du Golfe de l’Elbe & fur
¿iverfes autres Côtes ; mais j ’y ai trouvé un
phénomène très iingulier, qui les marque tout
aLffi diftinèlement. J’y reviendrai, après
avoir ajouté aux détails précédens quelques informations
que j’ai reçues ici.
! J’ai eu le bonheur d’y être adreffé, par
Mr. le Cons.. de, Hinuber d’Hanovre, à Mr.
le Général de Somerlate Commandant de là
Ville; ce qui m’a procuré tous les fecours pos-
fibles de la part, de Mr. Smidt, Lieut. Col.
dans fon Régiment. Par lui j ’ai eu divers en-
: Jretiens avec des perfonnes inftruites: je leur
ai communiqué mes obfervations, & j ’ai reçu
leurs