
guent très aifément par leur nature <Sc par
leur forme. Un terrein produit par les dé-
pots des Rivières eft presque toujours fertile;
& celui - là eft en prairies, ce qui exige aflez
de fertilité. Un tel terrein ne peut être éle-
'vé nulle part, plus que l’eau ne s’élève; celu
i-c i eft partout horizontal & prêt à être I
irtondé de nouveau. ’ Le fol qui n’appartient I
pas à cette caufe, & qui eft originaire, eftl
très connoiiTable aulii, & par fa nature & pari
fa fórme : c ’eft le fable des Bruyères, recou-1
vert encore presque partout de fes produc-1
tions fpontanées. Ce fol eft à l’égard desi
prairies dont je parle, ce que font les côtesI
à l’égard de la Mer : fes Vallons & fes coteaux,
viennent former fur elles des Golfes
& des Promontoires. En un mot , on voitl
fans équivoque, que les Prairies occupent unei
place', que l’eau occupoit autrefois.
Quand on approche de Winfen, on palle f
encore fur les dépôts d’une autre Rivière1, 1
qui vient aulii des fables, & fe joint à YAue f
avant d’entrer dans Y Elbe. C’eft la Lube , I
dont nous avions traverfé une des fources à I
Oldenàorf. Ses dépôts fe font mêlés à ceux I
de YAue ; & ce même terrein horizontal fe I
continue dans le Bailliage jusqu’à la Seeve,
autre petite Rivière , qui vient encore des
fabïôs au delà de ffîinftn. Il I
L .11 y a donc un très grand fol horizontal,
l u i "f de Winfen, va jusqu’à Y Elbe, & s’étend
au loin à droite & à gauche. Ce fol eft traverfé
par YAue, la Lube & la Scevt, auxquelles
, conjointement à Y Elbe, il doit fon exiften-
ce (a) ; feulement les dépôts propres de Y Elle
font un limon argilleux; aulieu que ceux
de ces petites Rivières font de fable fin; &
lion voit que les terreins horizontaux dont je
iarle font dus en plus grande partie à ces R ivières
, par ce que leur fol eft principalement
le fable ; fertilifé cependant par quelque mélange
des limons de Y Elle.
f Tous ces terreins font 11 bas, que fans des
«ligues, il feroit impoffible d’en jouir pleine-
Snent, Or^en profiteroit en Eté pour des pâturages
; mais dès l’Automne, & durant tout
l ’Hiver ils feroient inondés. On a donc enfe
rm é de digues les parties qu’on a voulu cul-
itiver & habiter. Ces parties font les plus
voi-
■
( a ) Je préviens dès à prefent ceux de mes Lcéieuis qui
■Voudront s’appliquer à cette partie effentiellè de la Cosmolo-
(•gie, qui conftfte dans la connoiflance des Côtes, qu’il con-
| viendroit qu7ils euffent fous les yeux , des Cartes particulières
■•dé tous les Pays maritimes que je déerirai. Elles feroient
■ pour eux comme des Figures, auxquelles on ne peut guère
I fuf pléer par des mots dans les defcriptions,
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