
« En Hollande on y employeroit jeîes machi, I
nés à vent ; mais ici Ton ne peut faire cette
dépenfe ; & heureufement Monfr. le Baillif
Mayer a propofé un moyen de s’en paifer.
L e Neuland, qui fuit Y Alt eland en descendant
Y Elbe, s’étend jusqu’à la Seeve ; & là le balancement
des Marées eil déjà très grand. Si
donc on portoit YAue dans la Seeve, en réu-
mifant les deux terres que Y Aue fépare, les
deux Rivières réunies derrière ces terres A
jouiroient des balles Marées, comme en jouit
déjà la Seeve; & alors toutes ces terres
renfermées de digues , pourroient presque
toujours fe délivrer de leurs eaux ; ce qui les
rendroit propres à toute forte de culture.
A ce premier avantage s’en joindroit d’autres
qui ne feroient pas moins effentiels. Y El-1
le y dans fes débordement, remontant dans
Y Aue par fon embouchure aciuelle , inonde
toutes les Prairies dont j ’ai parlé ci-devant
, d’où il refulte un grand Lac derrière
les terres enfermées au bord Y Elbe, entr’eî-1
les & les côtes anciennes du Golfe ; & c’eil
ce qui les met le plus en danger. Car les
vents agitent, ce Lac ; & fi les vagues fe portent
contre la foible digue intérieure, elles
peuvent aifément y faire quelque ouverture.
C’eil dans cette digue, & par cette caufe,
que
<jie fe fit la brèche qui occafionna la grande
inondation de 1771* Or en portant Y Aue
dâns la S e e v e , il ne fe feroit plus de pareil
Lac, ces Prairies reileroient fèches , & les
digues intérieures ne feroient plus expofées.
»Voilà donc trois avantages capitaux : la
M a r jcb Vogtey, cette grande terre fi fertile,
feroit mife en état de fervir à toute forte de
Jilture ; fes digues intérieures feroient garanties
d’accidens ; & les grandes Prairies qui
ïlilent entr’elles & les anciens bords du Golfe,
i* trouveroient délivrées d’inondations. Pourquoi
donc ce plan ne fe réalife-t-il pas? L 'e xécution
feroit-elle difficile ou trop dispen-
dieufe? Non; il ne s’agit que d’aider Y Aue à
fe jetter derrière les digues intérieures dtt
ïfogtey Neuland, pour aller gagner la Seeve; & elle
s’y portera fans difficulté, dès qu’on aura
fermé fon ancien canal entre les deux Fog-
ifeyr. Mais un intérêt particulier s’y oppofe.
C a Ville de Lunebourg navige vers Y Elbe par
I Aue. Si l’on porte plus bas l’embouchure
de la petite R iv iè re , la navigation de cette
«Ville vers le haut de YElbe fera allongée.
C’eil donc ce petit défavantage particulier ,
¡oui s’oppofe jusqu’ici aux grandsavantages donc
l ’ai fait mention. Mais -les Sociétés ne fau-
¡roient avoir d’autre règle j & l’on doit être