
donner du re lie f, ils. avoient voulu ÿ ajouter la
fiétion d’une Révélation ; jamais ils n’aiirûient
imaginé ces Mots, qui , fans Finfinueiy paroiffent
conduire à la Caufe de cette Cataftrophe.
T e lle fut la réflexion , qui me fit mettre ' tant
d ’intérêt à bien connoître l e fens de l ’Original.
Je m’adrefîài à diverfes perfonnes verfées dans
l ’Hebreu; & fans leur dire mon bi.it , je leur demandai
la traduction rigoureufement littérale de
cette. Sentence. O r toutes les Phrafes qui me
furent données, exprimèrent le même fens, mais
.avec plus de force ; & en effet l ’exprefflon de,
l ’Original en a davantage que notre Verfion ordinaire
; Mr. -Michaeus Profeflèur dans l ’Univerfité
de G ottingue, célèbre par fa profonde connois-
fance. des Langues Orientales, l ’a conflaté depuis
dans.fa Verfion Allemande,;où il traduit ainfi'cet-
te Sentence prononcée contre le s Hommes au
tems du D e’l u g e . ,y Voic i , je les d é t ru ira i,
„ et la . T erre avec eux.” *11 n’y a donc
aucune équivoque dans le fens de ces Mots vraiment
importuns ; & la conféquence que j ’en ai
tirée à l ’égard du carraétère, de M o y s e , fera fondée,
fi Y H is to ire ' naturelle montre la réalité du
D e’l u g e , p a t la destruction d’une anciènne
T e r r e & la formation de nouvel les.1
Avant que d’entrer dans les .détails, je ferai
mention ici d’une circonftance bien remarquable:
c ’eft que .dans:-tout le R é c it de M o y s e , | ces
Mots, qu i déiignent la Caufe réelle du D e ’l ug
e j
GE y; ne reparoiflènt plus ; rien ne s’v rapporte
que par des liaifons fourmes par l ’Hiftoire naturelle
& celle des Hommes : ces liaifons ne fe
voyent point dans fon R é c it fans ces fe co u fs , &
les Israélites même ne les comprirent point. M o y se
rapportoit ce qu’il étoit chargé dé dire* fans'
y ajouter de Commentaire. C ’eit.de cet enfemble
que réfultera l ’idée , alors certaine, d’ une R e ’ --
v e ’l a t i o n . Car je le répété, M o y s e n’é-
toit p'as 'N a tu ra lis e i & les Hommes n’avoient
point encore * eu- lé feras d’obférvér : c ’efl: ce que
nous voyons par les traces qui nous relient des-
connoiiTances des plus anciens Peuples; j * * 1
L e D e ’l u g e donc s’exécuta par la deflru&ion
de la'T E RidE fèche qu’habitoient les H om m e s .
Avant ce tempsdà, & avant même l’exiftence de
l’H o M M e , nos Continens aéluèls, tels que l ’//i-
floire naturelle les décrit, exïftoient fous la M e r &
lui fervoient de Fond. Il ne s’agifloit donc qüe
de les mettre à fe c , pour les livrer à une nouvelle
Génération d’Hommes; & dès que ces nouvelles
demeures des Hommes fortoient ainfi de
la M e r , elles dévoient être dans le commencement
, telles encore que Y Histoire naturelle dépeint
nos Continens, lorsqu’ils éprouvèrent1 pour
la première fois les influences de l 'A ir . Cette
origine fut donc ,, que la M e r - changeaht de
,, L it ; alla couvrir les anciens Continens abais-
,V fè s , & déco^Vrir ainfi fon ancien L it . " Cette
R e ’v, o l u t i o n a expliqué les Phénomènes etn-
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