
talie, Je puis ajouter un fait qui augmente cette
vraisemblance;c’eft que la fameufe fou'rcede Sel-
ter s, qui eft à l’Eft & à peu de diftance de Scb<voal-
lacb, fe trouve encore plus près de la direction
de cette fuite de Volcans apperçus par Mr.
Trojfon du.fommet de la Montagne àlHübingen.
Quant aux couches de pierres-ponces, voici main,
tenant ce que nous avons de certain. C’eft que
d’un côté, malgré la quantité de Volcans qui font
à l’Eft & au Nord-Eft de Coblentz, ce n’eft: pas à
eux que font dues les couches de pierres-ponces quf
fe trouvent le long du Rbin fur cette même rive.
Ces couches font dominées par des Collines de pierre
fableufe & de cailloux, qui coupent entièrement
leur communication avec les couches de
Jieubaüfel, qui,outre leur diftance,fe trouvent à
450 pieds plus haut que les premières. Tandis
que les couches de la rive occidentale du Rhin, &
des deux rives de \&Mofellc, correspondent à celles
ci , & avec les couches femblables de la Plaine
voifine, qui va embraffer les Volcans de Ni(-
der-Mennicb.
C’elt donc là une feule & même vafte couche-,
& decette prémière cjrconftance il réfulteroit déjà
, qu’elle n’a pu être étendue qu’au fond d’une
grande malle d’eau. Si le Rbin & la Mo/elle eus.
fcntexifté alors, leurs courans auroient entraîné
les grêles volcaniques : & aulieu que les lits de
ces Rivières coupent aujourd’hui cette couche
comprife dans un Pays limité, comme ils coupent
toutes les autre couches fupérieures. & inférieures
formées d’autres matières; nous trouverions
ces pierres - ponces dans toute l’étendue du
Rhin le long de fes bords ; où cependant on n’en
voit point.
Mais il Ÿ a plus; ces couches & découvrent dans
la coupe du pied de Collines, dont le haut n’eft:
point des même matières;ce font des cailloux,
d,e la pierre fableufe & d’autres matériaux des
Montagnes fèceniaires matines. On retrace donc
dans ces hauteürs toute l’Hiftoire de cette région.,
Le fond de la Mer fut fracaiTé par les ex-
plofions des Volcans; \enss grêles recouvrirent en-
fuite ce cahos ; & quand elles eurent ceffé , la
Mer éleva là, comme ailleurs, des Collines de
diverfes espèces. Elle 's’eft retirée enfuite; le
Continent découvert a formé les Fleuves; le
Rbin & la Mo/elle fe font jettes dans les Vallées
qu’ils ont rencontrées fur leurs cours; &
créufant leurs Lits, ils ont coupé ces couches volcaniques
, comme ils ont coupé toutes les couches
du fond de l’ancienne Mer dans lesquelles
ils fe font frayé un chemin.
Il n’étoit plus befoin fans doute de ce phénomène
pour prouver que les anciens Volcans fe fane
élevés fous les eaux de la Mer ; tous les Cônes enveloppés
découches calcaires & fableufes eh font
foy. Mais comme les Phénomènes dont je viens
de parler font d’une autre espèce, il étoit inté-
reifant de les approfondir, & de trouver, ainfi,
fous une forme toute différente, la confirmation
de ce grand Fait.
Tome V. M L E T T R E