
qui n’eft praticable que dans la belle iaifoo j
& ce qui eft cultivé l’eft principalement en
prairies. Lorsqu’on veut en faire cet ufage,
il faut les couper de fofles, & trouver quel,
que écoulement pour leurs eaux. C’eft j
l’ordinaireau travers des Marfcbs qu’elles Vont
fe jetter dans Y Elbe.
Les Marfcbs, ce fol formé du püï limon de
l’Elbe , & garanti du retour de fes eaux pat
des digues, font féparées des Moors par une
arrière - digue ( achter-deicb). Comme on cul)
tive lès Marfcbs pour toute forte de produit;
il faut les tenir conftamment à fec: auüeu que
les Moors , qui ne font que prairies ou pâturages
, peuvent être inondées fans conféquen.
c e ; aufli le font-elles fouvent. Leurs eattx,
en s’écoulant au travers des Marfcbs , font
contenues dans un canal , dont les bords
élevés font une continuation de Y Achter-
deicb.
Il faut donc confidèrer les Marchs comme
des terreins entièrement ifolés, garantis des
eaux extérieures & intérieures par leurs deux
espèces de digues, & fe déchargeant des
eaux de la pluies par leurs Eclufes, dès que
le niveau de Y Elbe eft -au deifous de celui de
leurs canaux ; ce qui arrive dans presque toutes
les baffes marées.
Telle
1 Telle eft ehtr’autres Cétte partie dé YAlte-
\land que nous allions vifîter. En y entrant je
[me crus en Hollande, par tout ce qui tient à la
[campagne: même diftributîon du terrein &
[des Foffés à l’entôur des pièces ; même nature
[& abondance de production; même maintien
Ides habitans. Toutes les terres du , côté de
\Y achter-deicb font deftinées aux champs ou aux
■prairies ; mais nous voyions devant nbüs une
■ligne non interrompue de maifons & d ar-
[bres, qui s’étendoit des deux côtés à perte
[de vue ; & c’eft là que fe trouve un des plus
[grands tréfors champêtres que j ’aie vu. Cette
[ligne fuit tout YAlteland dans la direction moyenne
du cours de YÊlbe ; fe trouvant ainfi
[quelquefois à diftance égale des d'euX digues,
|& d’autres fois tout près de YElbe ; fuivànt
[que ce Fleuve s’en éloigne ou s’en approche.
Ce font des vergers & jardins continus, en-
| tre lesquels fe trouvent les demeures des Cul-
| tivateurs. Ces maifons Tentent l'abondance,
[ & leurs habitans ont confervé, par descendan-
[ ce & par les mêmes caufes, la propreté Hol-
[ landoife ou Frifonne.
Les fruits & les légumes qui croiflent dans
[ cette riche Zone, fe transportent en plus grande
partie à Hambourg & à Altona. ( En attendant
qu’ils fervent à Stade & aux autres Vil-
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