
jusqü’à Voortbuyfen, on ne trouve ( d’autre
habitation, qu’un hameau nommé Garderen*1
Ce font des Collines couvertes de bruyère ,
excepté dans les fonds, où les vents refler-
fés. promènent le fable comme dans les dé-
ferts de l’Arabie. Mais autour dte Foorthuy-
fen la culture eft très belle; fans aucune rai-
fon particulière, que celle d’un établiflement,
qui s’eft agrandi, & qui a eu befoin de culture.
Car les Bruyères ^environnent de toute
part à une grande diftance , & rien ne fait
remarquer ce lieu comme plus favorifé.
II n’en eft pas de même des environs à’A~
wtcrsfoort que l’on trouve enfuite. C’eft une
Vallée où paffe une petite Rivière, principal
écoulement de ces Pays de fable. L e
voifinage d’une Rivière tente les hommes de
s’ y établir ; Ck cela fuffiroit pour faire fruêti-
fier le terrein. Mais Jmersfoort prospère
principalement par une forte de culture que
je n’ai vue nulle part fi belle; c’eil celle du
tabac. On apperçoit là que c’eil une ehofe
capitale: les champs à tabac y font foignés
comme les vignes en Champagne & en Bourgogne
, & les bâtiment pour le fécher y font
auiïi bien entretenus que bien entendus. Les
Hollandois font bien tout ce qu’ils entreprennent
; & leur Pays procure à cet égard le
plus
plus grand plaifir aux obfervateurs, Rien
n’y eft négligé; tout ce qu’on veut faire, on
le fait bien ; tant pour la propreté que pour
la durée ; ce qui eft presque fynomine. Ainfi
par exemple, leur brique eft extrêment bien
faite, & contribue ainfi à la durée, comme
à la propreté des bâtiments. Tous les ouvrages
en bois font bien faits & bien peints ;
c ’eft le plus ,fûr moyen de les rendre durables;'
& avec une très petite dépenfe de
plus pour donner à la peinture des couleurs
agréables & variées, le Pays eft très
égayé.
L ’influence d'Amersfoort s’étend allez haut
II, fur les collines voifines ; les broifailles de
chêne & toutes les autres plantations y Tentent
la main de l’Homme, q u i, non content
de planter, a entretenu. A mefure
qu’on s’en éloigne , cette influence s’affoi-
blit. On a planté; mais on a négligé de réparer
les vuides qui fe font néceflairement
dans une première plantation ; & la bruyère,
cette production fpontanée du fol, n’ ayant
pas été allez bien détruite, à repoulTé & étouffé
toutes les plantes foibles. Plus loin encore
on a celle tout foin, & le Pays eft relié
fauvage. On monte alors de plus en plus fur
lçs Collines, 4’oùle contrafte, entre la culture
A 3 i jttnffi*,