
m’y foumettre. Il étoit fier de fon Pays,
ïne faifoit tout remarquer avec beaucoup de
complaifance, „ A - t - o n de tels Animaux
„ hors de la Hollande? „m e demandoit - il}
en me montrant ces Troupeaux qui font la
richeiïe du Pays. „ A - 1 - on de fi bons Che-
„ vaux. . . de fi jolis Cabriolets. . . d é f i
„ beaux Chemins? ” En effet ces Chemins
étoient excellens. Ils font peu fréquentés
par des Voyageurs, & les pefans fardeaux
font transportés en barques: les habitans Teuls
y roulent avec leurs Cabriolets ou de légers
chariots; & comme ils aiment leurs aifes,
ils ont fait ces Chemins fort larges, & ne
paffent jamais que d’un feul côté qui eil ga-
zonné , & où l’on roule très mollement.
Quanti il eil coupé d’ornières, on le herfe |
l’on paffe fur l’autre côté tandis qu’il fe
gazonne.
L ’intérieur du fol ; à 'une petite profondeur,
eil partout de fable ; mais de fable dif-
férent : & la furface auffi eil différente fui-
v an tl& fable qui eil audeffous. L ’un de ces
fables eil fin & pur : il eil de l’espèce de celui
des Dunes, qui lui - même eil femblable à
celui de la Geejl, à l’exception du mélange
de . pierres : il eil en un mot comme celui
des Dunes que les Vents forment dans la
Geejî. 5 r ' ®
Il y a donc apparence que la Geejl s’éten-
doit originairement fous les eaux de la Mer
L long de toutes ces Côtes; que l’eàu y étoit
peu profonde, & que les bancs de fable étant [arrivés à fon niveau dans les hautes Marées,
I l e s vents en ont formé des Dunes en baffe
[marée. Une Langue de ce même fol s’éten- | doit fous les eaux de la M e r , ou à fon niveau,
[du S. O. au N . E. en fuivant la dire&ion
[des Côtes de la Hollande & de la Nord - H ollande
, & elle a formé cette fuite d’IÎles qui font
en avant de la Frife & des Pays de Gronin-
gue & d’QiL Frife: car toutes ces' Ifles font
du même fable, & font bordées de Dunes du
côté de la haute Mer. Les Atterriffemens
qui ont formé vers la terre les Provinces dont
[je viens de parler, font de toute autre nature
: c’eft un fable qui paroît appartenir de
quelqu’autre manière à la-Mer ; il fait fon
fond fur ces Côtes, partout ailleurs qu’auprès
des fols à tlunes, & s’étend jusques aux Cô-
[ tes du Pays de Brème & plus loin. Il eil beau-
coup plus gros & plus blanc que 1 autre, comme
je l’ai déjà obfervé plus d’une fois.
Quand le fond du fol eil de ce fable, toujours
mêlé de coquilles, la furface efl: de limon
argilleux : quand il eil de fable fin, fouvent
ce fable vient jusqu’à la furface, & il a même
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