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poit pas une fi grande étendue ; mais elle en
eil couverte aujourd’hui. Ainfi les Colons de ce
Village , auffi bien que de celui de Méhendcrff,
peuvent enlever leur tourbe jusqu’au limon ar-
gilleux ; & établir d’excellentes Prairies fur
cette M archy qui refie encore un peu tour-
beufe, <Se par là d’autant plus fertile.
Ailleurs, pour établir plus aifément des
Prairies , on a cherché le voifinage de la
Geejî, foit fur les bords des Meorr, foit près
des IJles & d e s bas fonds. Parce qu’encore; en
enlevant la tourbe pure, & s’arrêtant au point
où le fable peut être mêlé avec elle, on a un
excellent fol. Mais on peut faire auiîî des
Prairies fans fond de fable, ni de Marfch, &
au centre même des Moorr ; en s’abaiiTent jusqu’
à la tourbe noire , & s’arrêtant à un tel
niveau , que la furface puifle être couverte
d’eau en h iv e r, & découverte au Printems ;
ce qu’au befoin on peut produire par de très
légères Eclufes. La tourbe^ ne continue de
s’accroître, que dans les grandes malles que,
l’eau pénètre fans celle comme des éponges.
Mais dès qu’une partie de la furface fe trouve
fcparée de la continuité par des coupures ;
la fource de la tourbe eil tarie, & elle ne produit
plus que des plantes qui meurilTent fè-
chent & fe confumeijt, comme fur tout au-
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tre fol: elle-même auffi fe confume peu à peu
à l’air, & fe convertit en terre végétable.
On cherche le voifinage des IJles, ou des
l i a s fonds, dans les Moors, pour d’autres raifons
[ encore que pour avoir plus aifément des Prai-
[ries. On en tire d’abord un grand avantage pour
[la folidité des maifons. Car celles qui font
[établies fur la tourbe profonde, font fujettes
[au mouvement. Cependant encore on s’y
[foumet quand on ne peut mieux faire. On
I étend alors fur la tourbe une couche épailfe
d’argille, tirée de quelque M arfcb. C’e ll là
tout le plancher delà Maifon; plancher bien
! fouple, & très agréablement élallique. Les
Maifons à’Oflendorff font dans ce cas, & j’y
fautois comme fur des tremplins. La Mai-
; fon toute entière, ayant pour fondement un
grand cadre de charpente, repofe fur ce fol
| élallique. Les tremblemens de terre n’y font
pas à craindre; mais bien l’inégalité de l’affais-
fement de la tourbe î qui, pendant longtems,
! fait pancher les Maifons de côté ou d’autre.
Dès que cela devient incommode, on foulève
avec des crics le côté trop bas, & on arrange
! des pierres fous cette partie du cadre pour le
foutenir; après quoi de l’argille rétablit le niveau
intérieur & bouche les fentes. Que
de biens accompagnent la vraie fimplicité !
Que