
«e pas, parce qu’ Ius les ont reçues de la première
des R e’ve'l a t i o n s ?
Je reviens donc à ma Propofitiün générale. Dès
que » dans fon étude de l’Univers » l’Homme cherche
à favoir ce qui convient, afin d y conformer fa conduite
; fon premier pas doit être de s’enquérir, fi la
Cause. Première , à qui il doit fon exiftence, n’a pas
jnanifefté fes deifeins à l’égard des Hommes, & ne
leur a point donné de Règle de conduite commune
à tous.
C’ eft là ce qui a déterminé de tout tems nombre
de Philofophes, dont je me fais honneur d’avoir fui-
v i l’exemple , à étudier les preuves de la certitude
d’une R e ’ v e ’ l a t i o n , & à les publier quand ils les
ont cru folides. Je n’espère pas de perfuader d’abord
par ce nouveau moyen, ceux qui ne l’ont pas
¿té jusqu’ici. 11 tient à un trop grand enfemble,
qui ne peut frapper , qu’autant que chaque Fait eft
admis , chaque conféquence reconnue pour en découler
immédiatement, & leur liaifon générale trouvée
jufte. C’eft par là feulement que je puis convainc
re , & ce ne peut être que l’effet du tems.
Dans le cours de mes obfervations, j ’ai reçu les
Faits de la Nature même un à un ; & à chaque
fois j’ai été convaincu de leur réalité; parce que
je les voyois % & que les objets frappent bien
plus que leur description. De même, quand je
fuis venu à les généralifer ; ce n’ a pas été fur les
affertibiis d'autrui, mais d’après la Nature elle-même.
J’ai donc toujours fenti l’Evidence; & les
derniers réfultats, quelque éloignés qu’ils foient de
leurs premiers principes, font pour moi des Véri-
tés intuitives,“ Voilà ce que je ne faurois espérer
de produire chez les autres, par mon Ouvrage feul;
quoique j ’aie cherché à promener mes Le&éurs fur
■ ”'vi ;
" ÆÊM ¡èèÊÊêÈ'''ê ' ■ la Surface de la Terre, en leur montrant lès Ob-
■ jets avec tous le s acceffoirss dont ils étoient envi-
■ ronnés. Malgré cela, dis-je, je m’attends, que
■ beaucoup de ceux qui avoient décidé dans leur es-
■ prit que la R e’v e ’l a t i o n étoit contredite par la
■Na tu r r , croiront que je n’ai fait encore qu’un Sysi
■têm.e un peu original, par lequel je me fuis pro--
■curé un espèce' de facilité à expliquer la Génese;
1 & que revenant à la Métaphyfique (comme étant
■plus commode pour fpéculer dans le Cabinet), ilâ
■continueront à y chercher, comment l'Univers de-
■Voit être , pour être bièn.
Mais ici' j’interpellerai la Confcience de ces Phi-
■ lofophes & leur amour pour l’Humanité » & je leur
■ferai cette queftion péremptoire : „ Si la Re ’ve’la-
! „ TioN eft certaine; penfez-vous de pouvoir décider,
| „ comment Dieu gouverne l’Univers & quelle doit
■ ,, être la conduite de 1’Homme, ; autrement qu’EL-
| „ le né le dit?” .... Il faut donc examiner premiè-
■yement, fi la R e’v e ’l a t i 0 n eft certaine. Pour cela
■entr’autres , il faut chercher a s’affurer des Faits
■que j’ai raffemblés , &c en examiner les conféquen-
f c e s à l’égard de l’ HiftoIre antérieure de la Terre:
■ puis voir, fi ce n’eft pas là cë qu’en dit M oy sk ,
1 & par quelle voye il pouvoit en être inftruit. Et
■fi, trop foible de corps, pour courir de Contrée
■ çn Contrée; trop retenu par d’autres foins, pour fe
■vouer à cet objet ; trop occupé d’autres recherches,
■pour examiner même l’expofition que j ’ài faite én,
■ cinq Volumes de mon travail dé trente ans ; fi dis-
■ je , par quelqu’une de ces caùfes, on ne peut fe
■ mettre en état de décider fur les Faits; qu’au moins,
■ par juftice & par amour pour l’Humanité, on s’abs-
■ tienne de répandre des idées inquiétantes, qui tout
■ pu mois« peuvent être chimériques!
Z z 5 J’a.