
5, point Vaines : puisque ce font celles par les-.
« quelles l’Hommé le conduit à chaque inilant ,
& s’en* trouve bien.” Cependant encore ces
! Hommes fubtils,, avec tout ce que leurs Argu-
inens avoient alors d’embarraiïîint, n’en con-
cluoient que le Doute.
Mais aujourd’hui, ' certaine clafie d’incrédules I
â fubilitué le ton au labyrinthe9 des Argu-
mens : moins ils fônt forts en rkifong , plus ils
décident : ils ne doutent plus , ils nient & plaifan-
tent. En un mot, on ne fait ce qui doit le plus
iétonner ? de la hardi elfe des attaques , ou de l ’air
de mépfis qui fe manifefte dans la >foibIeife des
ihoyens. On dirpit qu’ils ont penfé, que la Rel
ig io n alloitêtre vaincue,& qu’il n’y avoit qu’à le
înêler aux Troupes attaquantes pour remporter
quelque Rameau du Laurier, Mais ils fe trompent
: la R e l ig io n a les Bafes dans la Nature, &
fon douk Empire s’exerce fur le Coeur. Elle fêta
toujours précieufe aux Hommes1 fimples, qui ,
heureufement pour l’Humanité, font de beaucoup
le plus grand nombre. Là partie la plus respectable
du Peuple; celle qui employé utilement le
terns fix jours de la' femaine, & qui, le feptièi
me ," trouve un doux repôs à aller écouter les Le-I
gohs dictées par la Suprême S agesse ; repoüflera
toujours l’ennémi de fes Vertus & de fon Born
îieur.' . Il y a lohgtems qu’elle eifuie de pareilles
attaques fans’être ébranlée; & fi ces’gens fimples,
qui' nTargumentent point contre le Sen tim en t,
v ' ' 1 ■ ‘ ■ 'h fonn
font curieux de favoir ce dont s’occupent ces au?
très gens qu’on nomme des Philofophes, & qu’ils
trouvent qu’il s’agit quelquefois entr’eux de I r r
é l i g i o n ; ils y voyent au moins que dans ces
discutions;qui leur paroiifent bien inutiles, leur?
idées ont des défenfeurs,
L ’Homme d’ailleurs ne veut pas fon mal; c’eft
l’erreur qui l ’y entraîne, même dans les délires de
la Préfomption & dans TaiTouviflèment dçs Pas-
fîons qui le rendent malheureux ou criminel.
Mais* c’eft bien fouvent une erreur dont il ne
peut aeeufer que lui-même; D ie u en jugera, &
jugera bien : fa fentençe efl prononcée contre
ceux qui tombent dans le Crime par leur faute;
ils ne pourront contefi.e'r en préfence de C e l u i .
qui connoît tout. Quant à nous, ne jugeons p a s ,.
de p eu r d'être ju gés : car nous ne favons rien de
ce qui détermine intimément les Hommes.
Je ne crains donc aucun Préjugé, dans une matière
qui touche l ’Homme de fi prës.Je ne discute que
dans un Livre, & fi les Vérités que j’y defertds rem-,
portent quelques triomphes, je n’en ferai pas le témoin;
ainfi je ne crains pas même ces barrières
que F Amour-propre- oppofe fouvent à la. Vérité,
Celui qui m’attaquera,, n’aura pas été perfuadé
j’en fuis convaincu d’avance : je lui répondrai
donc, fi fes Argumens le méritent : ou d’autres
lui répondront ; car la R e l i g i o n ne fera jamais
fans défenfeurs. • r,
Je ne me figure pas non plus qu’il foitpoifible,.
’ A a a 5 que
«