
il pafla hardiment fur un lit flottant, qUj
s’enfonça fous lui, tellement qu’il fe trouva
presqu’à moitié jambes dans l’eau. Il étoit
là comme fur un radeau, qu’il faifoit enfon.
cer davantage par des fecouiTes, ou balancer
à volonté. Son bâton traverfoit tout le lit,
m a is l’entrelacement des plantes le foutenoit.
I l me montra d’autres creux où le matelas tou-
choit déjà le fond ; alors il ne balançoit plus,
Enfin nous en trouvâmes en grand nombre,
où l’on marchoit aufli folidement que fur tout
le refte des Moors.
Ce n’eil pas pour avoir plus tôt de nouvelle
tourbe dans ces creux, qu’on les fait de peu]
d’étendue ; c’efl; feulement à caufe des bestiaux.
Se comblant ainfi aifément,, les Moort
relient plus unies, & l’on évite d’y faire de
nouveaux étangs, qui prennent beaucoup de
tems à fe combler. Car d'ailleurs on ne fe fert
pas de cette nouvelle tourbe ; il lui faudrait
peut-être plus d’un fiêcle pour reffembler a
celle qu’on en a tirée, & même elle ne lui
leflembleroit peut - être jamais entièrement.
Elle s’efl; faite avec trop de rapidité dans l’orig
in e , & il lui manque quelques uns des végétaux
compadlcs qui contribuent à faire la
bonne tourbe. C ’efl: ce que Mr. Findorff rat
fit comprendre, en m’expliquant enfuite l’accrois
IroiiTement général des Moors, dans tousles
ïieux où on ne l’a pas arrêté en deiTèchant la
jfurfa ce. y
i Cette furface eit couverte de bruyère & d’au>
I r e s petits arbufles, mêlés de toutes les plan-
jes qui aiment l’humidité y & tour à tour ces
deux genres de végétaux fe íurmontent. Dans
les années très feches, comme lya été celle-
* i , les plantes ligneufes font de très grands
•progrès: aufli les Moors nè diffèrent-elles^en
rien aêluellement des Bruyèrtsfauvages de Lu-
mebourg. Mais quand il viendra une année plu-
Jvieufe, toutes les plantes aquatiques prendront
le deflus, furpafleront & étoufferont là
bruyère, & formeront cette espèce de matelas, qui
Reviendra un nouveau fol pour ce que l’année
fuivante déterminera. Si elle effc encore hu-
■nide, le lit des plantes qui. prospèrent alors
ïépaiflira & fe hauffera; & il en fera de mê-
Rne, jusqu’à ce qu’une ou plufieurs années fè-
"çhes, faffent prospérer de nouveau la bruyère
et les autres plantes ligneufes. , Les lits fuC-
ceffifs de ces deux claffes de plantes fe comprimant
les uns les autres , ceux qui font au
fond deviennent de plus en plus complètes par
pela feuj & ils le deviennent aufli, par k dé-
[compofition de leurs „végétaux, & par celle
des lits fupërieurs, dont les particules deseen