
eft riant ; fur les dernières tout eft fauvagetv
en un mot on rentre dans des BruyèreS abfo-
lument nues & d’une étendue immenfe.
Je n’ ài pas eu befoin de la reiTemblance du
fol & des expofitions, - pour me perfuader que
les Collines, aujourd’hui fi bien cultivées ,
ne furent d’abord que des Bruyères, comme
celles que j’ai trouvées encore dans ce pre-
ipier état. Nous avions alôrs une pleine vue
de ces belles Cqllines; & j ’y découvris, ça &
là des reftes de \a Bruyère, qui iont apparem?
ment des Çommunes. Je n’avois pas befoin
non plus de ces reflemblances primitives pour
me convaincre, que rien dans les Collines
fauvages n’avoit mis obftacle aux fpins des
homme?. Car la culture y pionte du fond
du Vallon; & partout où,elle a déjà quelque
ancienneté, les Prairies y font aufîi belles que
fur les autres Collines. La fçrtjlité s’y étend,
comme la lumière le fait fur la Lune à la fin
des £clipfes : il y a une pénombre , qui marque
les nouveaux défrichemens. (C’eft ainQ
que marche partout la Culture fur cette nouvelle
furface de la Terre.)
Il faut donc que quelque cirçonftance heq-
reufe, ou dans la forme du Gouvernement3
ou dans les Gouverneurs,ou dans legenie& la
pofition du Peuple,ayent placé plus tôt fur le?
pré*
premières Collines le foyer de l’étnulation. Je
n’ai pu m’informer de rien de tout cela, ni
jnème de la divifion des Territoires. Mai*
je voudrois bien engager ceux de qui il dé-
pendroit d’encourager la Culture dans ces parties
fauvages; à aljer fe placer en quelque
point d’ou ils pufient comparer d’un coup
d’oeil, les tapis verds ombragés & peuplé*
des belles Collines, avec la croûte terne monotone
& fauvage des Collines en Bruyères 9
& à étudier enfuite les Caufes, de ce qu’avec
même fo l , il y a tant de différence dans
les aspeéls. Il y auroit je crois, dans des réflexions
faites a cet égard fur les lieu x ,
quelque chofe d’échauffaut, qui aboutiroit à
faire produire cette terre ftérile.
La pente de ces mêmes Collines du côté
de Spa, montre encore à découvert en divers
endroits de la pierre-à-chaux noirâtre,
fort femblable à celle de Namur, qui fait des
focles & des perrons des maifons de toute
la Hollande une fi belle colleélion de fàjjiies
marins.
Au pied de ces Collines eft la Vallée qui
conduit à Spa. Elle préfente de tems en tems
des aspeêis très pittoresques; parce que le*
pentes, alfez généralemenr couvertes de
Bois, font fort hériffées de rochers. En plusieurs