
cemens de la Geefl : ce qui Tembleroit d’abord
indiquer, que fon fable y entre pour quelque
chofe. Mais le Brocken, cette haute fommi-
té du Hartz , qui eil auiïi une tourtière , eft!
de Granit. Il ne reite donc, quant au fol-
que la qualité vitrescible commune ; ¡¡¡J
( quant à ce qui peut paroître nous intéreffer,
ic i ) infoluble par l’eau : & qu'ant à d’autres
circonfiances communes apparentes, je n ’ap.
perçois que la ,
La caufe immédiate de la tourbification, eli
certainement dans la, nature de l’eau. L ’éao
des Moors fait de la tourbe dans leurs foffés;
l ’eau des Marfchs n’en fait point. On voit
aine différence fenfible dans leur couleur. Cel-
le des Marfcbs eil d’un gris.trouble, venant
de l’argille délayée; celle des Moors, e il de
couleur de caffé très clair & transparent, qui
paroit lui venir de la tourbe, en même teins
qu’elle en produit. Cette eau femble avoir
une vertu embaumante, qui préferve les vége-
xaux de la décompoiltion putride. Mais d ’où
lu i vient cette vertu. J k i déjà fait m en tion
d’un foupçon que j ’ai à ce fujet. Quand l’eau
„des pluyes, après avoir lavé la furface des
Bruyère arides, fe raffemble dans de petits en-
foncemens, .où elle eil trop tôt imbibée &
- évaporée pour faire de la tourte, on lu voit
’abord de la couleur de l’eau des tourbières,
r elle laiife un dépôt brun en s’évaporant. Or
eaux des Moors , ont lavé les Bruyères de la
I lhieft, & les Moors elles-mêmes font couvert
s fe'bruyère. Je ne ferois donc point éloig
n é de penfer, ( fi à l’examen cette hypothè-
'■Ifbie foutient & n’eil contredite par aucun au*
Ire fait) que les fucs, ou les reiles de la 5r«-
peut-'être encore d’autres plantes ,
«onnent à l’eau cette vertu; quand d’ailleurs
« l e eil fur un fol qui ne la détruit pas.
[ N ’y auroit-il point là quelque chofe de
commun avec le Goudron, que fournit auffi en
uelques endroits le fable des Bruyères ? On
èn trouve principalement dans les environs de
\elî. Là , le fable, à une petite profondeur,
Ht pénétré de cette fubilance ; & on l’ en ti-
l e , ou en agitant ce fable dans l’eau, ce qui
fait furnager le Goudron, ou en y faifant des
l c r e u x ,dont on foutient les côtés par des planches
mal jointes. En abaiïfant l’eau dont fe
[comblent ces creux, on voit le Goudron couler
'entreces planches, & fe raiîembler à la furface
de l’eau. Une coule plus dès que l’eau a
rempli de nouveau les creux.
L ’eau qui fort de ces terseins , reiTemble
parfaitement à l’oeil, a celle qui fort des tourbières
, fuivant -qu’on me l’a alluré ; & j ’ai lieu
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