
I’U n iv e r s , de VO rig in e de I’HomMe , de la pos.
fibilité d’une communication entre la Cause pRE.
M ie re & L u i , & de premières Idées communiquées
par E l l e aux Hommes,
Cette bafe eft fondamentale encore en ceci :
que le Gouvernement général du Peuple Hébreux j
qui fut une Théocratie, prend fon Origine dans la
G e n e s e , & finit à l’établifiement du C h r i s .
tian isM e . Les Ev;énémens qui forment la partie
luftorique de ce T ou t, font intimément liés les uns
aux autres; & la Théocratie fe termine au tems où,
par la nature même dé la. dernière -Révélation, & par
l ’état où fe trouvoit alors la Population de la Terre,
les Préceptes facrés pouvoient enfin être répandus
par des Caufes naturelles chez tous les Peuples.
T e l eft le point de vue fous lequel fe préfent.e la
Genese , pour tout homme qui confidère Tenfemble
du Ch r ist ian ism e; & ce fut ainfi que je l’envifa-
g e a i, lorsque je réfolus d’y «concenter toute mon attention.
Les difficultés de détail contre le Christianisme
ont été depuis longtems réfolues; & fi
leur folution n’a pas fatisfait tous les esprits, c’eft
que le doute, ayant fes racines da'ns ces Queftions
fondamentales qui prennent-leur origine dès la Ge-
n e s 'e , a réfifté chez bien des perfonnes aux argu-
mens de détail.
Mais fi ceux qui doutent encore, entreprennent
d’éxaminer les témoignages de la Nature entière
en faveur de la Genese , ils fendront alors la force
de toutes ces folutions, fi fouvent répétées, contre
les Objections particulières ; parce que les racines
de leurs doute feront détruites. Ainfi quiconque
ne fera pas cet examen, outre qu’il fera fon .propre
ennemi, perdra tout droit à objeCter contre la Religion.
Quand les objections me feraient adreffées,
je
je demanderais d’abord, fi la Genese peut être pri-
fe pour Principe commun ; & fur une réponfe négative,
ou je refuferois d’entrer en controverfe, ou elle
ferait jivant fout fur la Genese ; parce qu’on peut
moins fe refufer au témoignage de la Nature qu’à
celui des Hommes.
Jusqu’à ce donc que cette bafe foit attaquée par
des Argument folides , je la regarderai comme certaine
; & en particulier je m’y appuyerai, dans ce
que je vais ajouter ici fur-le Syftême théologique de
la R e’v e ’l a t i o n . Je veux dire, que je regarderai
comme deltitué de force , tout ce qui n’ébranlera
pas la Genese , ou directement, ou par des confé-
quences évidentes. J’ajouterai, pour qu’on voye
bien ce que j’ entens p a r la ; que fi le Syftêmethéologique
de ce que nous nommons ù R e v e l a t i o n ,
étoit démontré faux par la Raison / je tiendrais
cette première Source pour controuvée, malgré les
témoignages qu’a reçu la Genese ; & s’il me reftoit
allez de vie , j’irois de nouveau obferver les Phénomènes
de la T er re , pour tâcher de découvrir d’où
procède mon erreur.
Le Syftême théologique de la Re’ve’lation fuppo-
fe d’abord une Providence ; c’eft à-dire , une in tervention
continuée de la Cause premiers dans ,1e
Gouvernement de l’Univers, & en particulier dans
quelques Evénemens hors du cours ordinairê des
chofes, que nous nommons les M ira c le s. H fuppo-
fe encore , que I’HoMMe eft un Etre a é fif & lib re ,
dont les déterminations ne réfultent pas de chocs,
comme celles des Etres phyjiques, mais du jugement
qq’il porte fur ce qui lui convient. Enfin il fuppo-
fe , que cet Etre a ï ï i f eft lui-même l ’artifan de fou
Bonheur par la manière dont il fe détermine.
Tels font les points fondamentaux du Syftême de
la