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peu fur la réferve. J’ai fouvent fait la même
obfervation ; & c ’eil un des obilacles qu’é
prouvent le» Souverains à Lavoir au vrai ce
qui regarda le Peuple. I Cependant notre to]
les raifura bientôt;' & ils nous répondirent,
qu’ils feroient fort heureux, fans les mauvai-
fes récoltes. „ Et que faites - vous alors ? 1
leur demandâmes • nous Nous fommei
obligés d’avoir recours aux Magafins dJ
R o i , pour emprunter des grains —* Maij
pourquoi ne mettez - vous pas vous - même]
en réferve ce que vous avez de trop dam
les bonnes faifons , pour fuppléer
mauvaifes ? — Quand nous avons de bon
nés récoltes , c ’eil beaucoup que nou
ayons de quoi rendre ce que nous avom
emprunté dans les mauvaifes. — Mais avez
vous au moins de quoi rendre toujours?—
Le plus fouvent. Et quand vous ni
pouvez pas rendre, qu’a r r iv e - t■ il? —
Oh! le Roi eil bon, on ne nous perfécuttl
pas. ”
J’avois ouï dire que ces Colons étoient le
plus fouvent débiteurs du Roi ; & quelquefois
on en tiroit un argument contre mon ardent
defir d’en voir accroître le nombre. Mais V,
M , ne trouvera pas que ce foit là une objection
folide. L ’Etat eil une famille, ,& le
Goufem
i CXVIL t * 1A T E R R E . 45,
Cjpuvernement en eil le Père. Dans toute,
«mille bien adminiilrée, on met en réferve
l’excédent des bonnes années, pour fuppléer
a lx mauvaifes ; & ü chaque petite famille fa-
voit le faire, il ne feroit pas befoin que l’E tat
s’en mêlât. Mais il n’y en a pas une fur
dix, de qui on puifle l’attendre. L ’emprunt
aux greniers du Gouvernement dans les mau-
Jaifes récoltes, q u i, par la forcç de l’E ta t ,
itceffite la reilitution , tient- lieu de ce tte .
B u d en c e , & ne doit être confidéré dans le
flnd que fous ce point de vue. C’eil donc là
de qu’on a droit d’attendre de la Civilifation,
de la Société , des Gouvernemens établis.
S’il ne falloit pas que la Terre refiât fauvage;
cfeil parce que , dans la Civilifation, l’Etat
tourvoit aux befoins des individus. Tout
Gouvernement donc qui n’y fonge pas fans
deffe, transgrefle la Loi fondamentale par laquelle
il exiile.
I A quelque diflance de ces deux hameaux-,
âous entrâmes dans des Collines , dont les
raffembîent quelques filets d’eau, qui
font l’origine de la petite Rivière Lube. Les
îiabitations y font plus fréquentes, <St l’on y
Irouve un Village ancien, nommé par cette
raifon. Oldendorf, au travers duquel paife la
Rivière , qui y fait tourner des moulins. La
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