
m h i s t : »e la t e r r e , x i. part,
du, & furent ainfi moins nuifibles à l'ehfetnblê. Ce
fut donc là un autre gain : mais pour le mieux fon*
tir , confultons la Nature.
Les Etres organifés font doués d’ une forte de Fa-
culte expanfive, qui fait remplir, par les uns ou les
autres, tout l’espace qui leitr eft affigné en commun.
Mais comme chaque Claffe, & chaque Individu
» dévoient occuper cet espace fuivant certaines
proportions, il falloit qu’il y eût des Loix particulières
qui les empêchaient de franchir leurs limites.
Noustroüvohs ces Loix par l’étude des Phénomènes
généraux, & nous voyons ainfi qu’elles em*
fcraffent tout ce que nous pouvons connoitre de l’Univers.
Nous les- voyons en particulier à l ’égard
de I’Homme ; elles font dans les Paffions des individus
, qui font obftacle à la trop grande extentioh
d e là Sphère les uns des autres.
L ’H om ï î e eft un Etre actif ; & il falloit que le
degré d’activité fût inégal dans lés Individusÿ pour
produire l’enfemble de la Société : mais en même
tems, comme il eft dans la nature de cette activité
de s’accroître par le füccès, il falloit que quelque
chofe y mît des bornes. C’eft à qüol a pourvu l’yf-
hréviation de la Fie de l’H o m m s . Si Alexandre ,
Cefar, Charles-quint, avoient vécu pôo ans, quels
Fléaux n’euffent-ils pas été pour la Terre! Mais
depuis la Révolution qui occafionna le D eT u g e ,
ces excès d’activité de quelques Individus, font arrêtés
par une Vie plus courte : leurs effets ne peuvent
plus s’accroître à beaucoup près- au même degré;
& quand ces caufes momentanées ceffent, les choies
reprennent peu à peu leur niveau. : *
„ Si donc cet état éfoit-plus convenable que le *
„ précédent, pourquoi ce précédent éxifta-t-il?
„ . . . . Pourquoi! . Etre foible! . . . PoUiquoi?
„ Sois
é R E M . SUR LA R E V E E . S 8 £ -
• '
[ „ Sois patient- & religieux, & tu le feuras.’* Tefo
[les font, & l’objeftion de quelques Philofopbes, &
[la réponft de la R e’v e ’l a t i o n . L’Homme, com»*
nie l’Enfant, demande toujours Pourquoi”? c’eft une
[ dispofition de.l’Espèce. LfHomme a été fait curî*
[ eux, & 1 1 eft aifé de fentir que c’eft pour fon bon#
feheur. Mais il faut du tenas pour que l’Espèce hu-
[ inaine apprenne, qu’elle ne peut avoir encore la foliation
de tous fes Pourquoi ? Si Un Aveugle né de-
| mandoit , pourquoi on le fait coucher à certaine
[heure & lever à. certaine autre & différemment
[fuivant les Saifons, il feroit impoftible, jusqu’à ce
[qu’on lui eût levé la- Catarafte, de lui faire com-
[ prendre, que c’eft à caufe de la différence du jour
[ à la nuit. Cependant il fe foumet fans murmure,
[par la confiance que lui a infpiré l’enfemble de la
Société , dont il juge lui-même la conduite, par
quelques points où ce jugement eft à fa portée.
Quand fera-ce donc enfin, que tous les Hommes
fendront la confiante due à la R i ’v e ’l a t i o n , du
Syftême de laquelle ils peuvent déjà juger par tant
de points ! . Mais en attendant il eft bien manifeste
, que cette ohjeêtion morale contre le. De’lu g e
| n’a aucune force , dès qu’il eft appuyé par des
Faits.
La paême Senfibilité mal dirigée ¿lève des difficultés
contre plufieurs autres parties hiftoriques de.
la Re’vk’lation : elle y trouve cruauté , partialité,,
çontradi&ion, impoiîibilité. Mais prenons lTÎiftoi-
r,e de l’Homme le plus droit qui ait occupé une
grande Place dans le Monde ; dont par exemple y
le fort d’un Peuple aît dépendu; & qu’une pareille
dispofition s’y applique. La conduite de cet
Homme renfermera des choix, des rejetions , des
Loix