
épais, & qu’il faffe du vent,* il fe - met à vo.
guer, &peut être transporté allez loin, ^vec
tout ce qui s’y trouve; c’eit-àdire fes arbres,
& ,quelquefois même fes maifons.
Dans ce Canton-là, quelques habitans mènent
une vie fort dure dans la faifon des
pluyes. Ils s’attendent toujours à être inondéi
chez eux; & quand cela arrive, ils fe conten.
tent de mettre des planches.fiitr des tréteaux,
& de fe hucher deifus. Ils font, obligés mêmî
quelquefois d’y mettre leur bétail avec eux,
& de s’élever par degrés jusques fous leur toit,
quand l’inondation arrive à fon plus haut pé-
riode. Or fi le quarreau de tourbe qui portç
une telle maifon vient à fe détacher du fond,
& qu’il foit d’une épaifleur fufïifante,, la maifon
entière eit foulevée, & elle fe trouve
ainfi délivrée d’eau. Voilà donc une Islefiot;
jante, avec fes arbres, fes beitiaux & fa maifon
, comme on l’a décrit:
. j Cependant en général les habitans de ces
Cantons fi expofés aux eaux , cherchent a
placer leurs maifons fur de petits monticules
de fable, qui paroiflent à la furface de h
Moor, ou qu’on trouve à une petite profondeur
en fondant.. Ils préfèrent d’être inondés
, • à être foulevés ; parce que cela ne fe fait
pas toujours fans que la maifon foit fracasfée.
Ifee. C’eft pour cela que dans les lieux expo-
fe s à ces foulévemens, les demeures font tout
e s éparfes; & c’efl auffi parce qu’il y a de
■ces fonds de fable, qu’on y voit beaucoup
■d’arbres * & même des Forêts.
[ Quand une fois un de ces quarreaux de
mouriez été enlevé, il le feroit chaque année
on ne le clouait fur le fond. On nomme en
■effet des cloux dans ce Pays là , de longues
pièces de bois pointues, qu'oh fait pafler au-
Btravers du quarreau , & qu’on chalTe a force,
ou dans le fable, ou dans la tourbe brune; ce
E u ! le fixe : ou du moins j s’il fe foulève en-
■core, il n’eil pas emportée :
On trouve dans le fablè de la Geefl, auxen-
■virons de ces lieux là , cette fubftance embar- Î raflante, le fuccin ou ambre jaune, qui d’ordi-
Jnaire fe ramaffe le long de Y Elbe ou fur les
■bofds de la Mer voiflne. Mr. Fifcher m’en ai
■donné ün aflez gros morceau, qui s'efi trou-
■vé dans une couche d’argiïle , aux environs
I d 'Ojlerboltz* Celui qu’on trouve au bord des
■I eaux, ne provient-il donc point du Continent l même? ne doit-il point fon Origine aux bois
réjineux enfévelis fous la tourbe ?
Venant de Wtièrbcrg à Liliéntbaï, nous
I àvôhs trouvé fur notre roüte lés plus anciens
I établiflemens qu’on Tbme Fi aîc fOaits dans les MoùCtSei'