
fermer. Ils font d’une étendue immenfe-
tant en avant, que le long de là Fresqu’Ifle-
& ce font déjà des pâturages couverts de bétail.
Les hautes marées communes ne s’y
étendent plus que fur les parties les plus avan.
c é e s , & leur compoficion les faifant réfiflef
aux plus hautes marées ; celles - ci y laiifent au
contraire de nouveaux dépôts.
Cette compofition eft très remarquable : on
la voit dans des coupures faites pour fécoule-
ment des eaux intérieures, & dans des mares
creiifées pour abreuver le bétail. La partie
fupérieure de ces terreins eft argilleufe , 1
repofe fur le fable de la Mer. Elle eft corn-
pofée de couches, féparées par la végétation,
& qui par là m’ont femblé marquer des années.
A chaque hiver, tems où la M e r eft
plus haute, par de plus fréquens Vents dp
Nord , & où les Rivières gonflées châtient
plus de limon, ces atteniffemens en reçoivent
une nouvelle couché. Cette addition annuelle
eft fort petite , elle n’excèdoit pas deux
pouces dans les commencemens, & on la voit
diminuer jusqu’à la furface. Les plan tqs ne
font donc pas entièrement recouvertes ; elles
repouffent au deffus du limon & ¡répandent
leurs graines; & la furface fe gazonne de
nouveau. .
v «es il
H eR naturel que ces couches r aillent en di-
| minuant depaiifeur de bas en haut : car chaque
nouvelle couche, élevant le fol, le garantit;
des inondations qui n’arrivent plus
[jusqu’au niveau de fa furface, & diminue la
I profondeur de l’eau qui dépofe. C’eft , com-
[me j ’ai déjà eu occafion de le.dire, quand les
[bancs de fable font déjà découverts en baffe
[marée,, que le léger limon des Rivières peut
[s’y dépofer en haute marée; du moins dans
[les lieux fort expofés aux vagues ; & c’eft
[pour cela que le limon eft d’autant moins
[épais dans les Marfchr , qu’elles font plus
près de la Mer. Il eft fort épais au contraire
dans quelques endroits du haut des Rivières,
vers les derniers confins des Marées. Puis
[donc que ce n’eft qu’une petite profondeur
[d’eau, qui favprife le dépôt des limons fur les
[bancs de fable vers la Mer', de petits haufle-
[merts de ces bancs deviennent fenfibles quant
[aux effets , tant pour prévenir des inôndar
[tions, que pour diminuer la profondeur de
Ifeau qui' dépofe ; tellement qu’enfin les dépôts
[ cefferoient d’être annuels fur les attmijjemens
[ presque finis, fi on y laiffoit agir la Nature
[fans les renfermer pour; en jouir plutôt. C’eft
[ ainfi que fe trouvent ceux qu’on cultive hors
[ des Digues fur les bords de l’Elbe , qu’on
| y nomme Foreland ou AuJJendekhland (terrein
[ au dehors des digues). Q, 5 Les