
au dedans des digues, dé ces Ptiite formés par
la chute de l’eau qui les a furpaifées : mais
l’accident eft bientôi réparé quand l’eau redé.
vient baffe.
Il y a des ¿clufes volantes au travers de la
digue , à l’extrémité de tous lés canaux ; c’eft
une forte d’¿clufe qui s’ouvre d’elle-même
par la preflîon de l’eau intérieure, quand le
Fleuve eft bas ; & qui fe ferme par la près«
Fion contraire , quand il eft haut. Il y a
aufli quelques doubles - Eclufes, pour faire for-
tir ou rentrer les bateaux qui font la petite
navigation intérieure. :o '
I f Elbe a continué fies atterriifemens depuis
que ces Marfcbs font enfermées de digues ; &
ils fe font même tellement accrus en quelques
endroits, qu’ils égalent presque la largeur des
anciennes Marjcbs, & forment des établifîe.
mens extrêmement prifés. Inftruits par l’expérience
, ceux qui ont pris poiTeffion de ces
terreins naiffans, ne les ont point enfermés
de digues. Ils fe font contentés d’élever le
fol fur lequel ils ont établi leurs habitations,
pour le mettre au deflus du niveau des plus
hautes eaux ; & ayant ainfi pourvu | leur fureté,
ils ont cultivé le terrein , comme s’il
étoit totalement à l’abri d’inondation» De
d ix récoltes ils en perdent une: c ’eft à quoi
I £ 1 1 , fe"
fe> réduit leur danger : & ils regardent -cette
r perte , comme les habitâns des Marfcbs renfermées,
régardent les fraix d’établiiTement
& d’entretien dés digues: mais avec cette
différence bien avantagegfe; que le U-,
mon de ÎElbe, femblable à celui < du N i l,
engraifle leurs terres; & qu’en même teins
I il les élève, & les mettra enfin à l’abri de
[ toute inondation ; excepté peut-être une fois
[ tous les cinquante ans, & enfin tous les fiè-
cles. Partout où l’on fe trouve enfermé, de
Digues, on regrette que les premiers Cultivateurs
n’ayent pas procédé de cette maniè-
■ re. Mais ils youloient jouir.plus tôt & jouir
en paix: & il eft fûr que ces premières
poffeffions à découvert, font, ou bien. re:
tardées, ou accompagnées.d’affez de trouble,
Ën fuivant cette digue de Y Elbe , nous
arrivâmes, à la Schwingue, & enfin aux remparts
de Stade, La digue fe joint a ceux-;
^ ci, & accompagne la Rivière au travers de
la Ville; tellement que l’eau de Y Elbe p eu t
y remonter,, fans occafionner aucune inondation
; quoiqu’elle s’élève au deffus du niveau
dés rues: elle pafle même fort au delà
de la Ville dans le lit de la Schwingue. L e
cariai qui conduit cette petite Rivièr;e , de la
Ville à Y Elbe, entre deux digues, eft très