
fur cet objet, pour le préfenter fous un point de
vue plus refferré.
Rappelions nous donc, 1“ ce Principe commun
des Théifles ; „ que la C a u s e p rem iè re eft pleine-
», ment juftifiée du M a l qui eft dans le Monde, dès
a qu’ELLK y a produit tout le Bien polîible avec le
,, moins de M a l poflible, d’après la nature des Cho-
1, fis ’’ . 20. Que l’Homme ne connoît point la nature
des Chofis d’une manière abfolue ; & qu’il eft bor.
né fur cet objet, à choifir entre les Syftêmes les plus
probables. 3° Que la R e ’v e ’l a t i o n eft certaine
d après des preuves direéles, indépendantes des objets
q u ’ f tL L E enfeigne : & que ces preuves ferviroient en
même tems à appuyer fon Syftême fur ces objets,
quand il ne feroit probable qu’au même degré de tout
autre ; & qu’ainli à plus forte raifon elles l’établis-
fent, s’il eft le feul probable.
Pofons à préfent les deux Syftêmes.
Celui de la R e ’v e ’ l a t i o n eft; „que D i e u a
,, préordonné dans l’Univers tout ce qu’ il étoit pofli-
*> ble & convenable d’y préordonner, & qu’In y in-
», tervient fans ceffe.”
Le Syftême que j ’examine e ft: ,, que D i e u , en
», créant l ’Univers, y préordonna tout ; à l’excep-
„ tion de quelques effets pour lesquels I I peut y
„ intervenir, mais dans des cas extrêmement rares.”
L e premier de ces Syftêmes a d’ abord ceci en fa
faveur ; que fans rien diminuer de tout le B i e n qui
pouvoit être embraffé par une première préordination,
il montre de plus la poflibilité, que les bornes
mifes au Bien par la nature des Chofis dans un premier
A c te , foient infiniment reculées par des Aétes
fubféquens ; ce qui feul le rendroit plus probable.
La R e’ve’l a t i o n explique enfuite, comment
le Mal que nous apper ce vous dans le Monde, eft iniïni
Uniment petit, en comparaifon du B ie n . C’eft qu€la
portion de la durée des Hommes qu’il affeéte, eft infiniment
petite, en comparaifon de leur infinie durée;
entant du moins qu’ ils fe conforment de tout leuï
pouvoir aux Loix qu’ils ont reçues de leur Créateur,
i Et quaat à ce dernier objet, qui eft la feule baf*
ffolidede. la M o ra le , la R e’ve’l a t i o n enfeigne :
que Dieu créa I’Homme à fon Image ; c’eft-à-dire»
qu’Iu lui donna la Faculté de vouloir, choifir & agir,
& d’ imprimer des mouvemens à fes Organes par lesquels
il a g it à l’extérieur ; & que c’eft une des raifon#
pour lesquelles Dieu n’arrête pas à chaque inftant le#
e ~fets des Caufesfécondés,lorsqu’elles tendentà produiré
quelque fouffrance chez les Hommes ; que même il le*
dirige quelquefois pour qu’elles leur en occafionnent;
car c’eft ainfi qu’lL borne les effets nuifibles de
leur Lib e rté & qu’lL les prépare à jo u ir ; produifant
toujours pour eux, le plus de B ien poflible avec le
moins de M a l poflible, d’après la nature des Chofis.
Tel eft le Syftême de la R e ’v e ’l a t i o n ; corn»
¡parons lui le Syftême d’une Préordinatitn totale 4#
l’ Univers , y compris les A liio n s des hommes.
Voici deux Proportions diftinétes qui font l'eiTen-
ce de ce Syftême : P ro p o s io n s qui ne font appuyée#
d’aucune preuve direéte , & qui, bien au contraire»
font attaquées par des Argumens direfts.
Première Proportion. ,, Par la nature des Chofis,
f, D ieu ne pouvoit agir qu’une feule fois, pour
„ créer l’Univers & y imprimer tous les mouvemens
! „ qui devoient produire fes Phénomènes jusqu’à fa
,, fin ; à l’exception de quelques cas très rares.’ ’
Seconde Propofition. „ L ’Homme eft un Automate»
„ dans lequel tout s’opère en conféquence du mou-
„ vetnent primitif de l’Univers ; & feulement un Es-
Z * 3 », ¡PRIT*