
mais des explicatiaé^L Notre esprit ne fe promène,
dans la Natu^Bpe parmi les probables: c’eil;
fi^ne des plus grandes vérités que nous tenions de
l’Expérience j & c’eit la première de celles qui fe
préfentent à moi, en prenant de nouveau la plume',
pour expofer un Syjlême à V o t r e Ma*
je s te ’. Je ne l’oiFrirai donc à Ses rêfle-
xions, que comme étant celui qui nous a paru
depuis longtems , à mon Frère & à moi, -expliquer
lé mieux l’état aéluel de la Surface de la
Terre, & qui en même tems l’explique d’une manière
très fatisfaifante.
Les Faits: fur lesquels ce Syilême eil fondé,!
font maintenant raiFemblés avec toutes leurs preuves;
les Principes phyfiques qui doivent les lier
font établis: ainfi tous les Matériaux font prêts
pour conilruire cet Edifice. Ces matériaux font taillés
fur les plans d’un grand Architeéle, la Nature; gardons
nous d’y mettre le cizeau ; car nous ne trouverions
plus leur vraie place, & nous risquerions
d’en conilruire un Edifice qui n’auroit de plan &
d’exiilence que dans notre imagination. Ce font
en un mot les Phénomènes, tels qu’ils fo n t, qui
doivent s’arranger par des liaifons naturelles dans
un Syilême cosmologique, pour que ce Syilême
foit folide.
Si nous ne trouvions à la Surface de notre
Globe d’autres Montagnes que celles que j ’ai nommées
primordiales, & que tout le Sol fut de même
ature, je ne vois pas trop ce que nous pourrions
Chercher à expliquer. Il faut bien que la Matière
l î t quelque apparence à nos Sens ; & nous la con-
noiiTons trop peu ,pour avoir quelque motif folide
de chercher , ou quelque moyen probable de découvrir,
fon apparence précédente, lorsqu’elle ne
1feorte ^as ^es marques certaines ou probables
¿altération. Du Quartz, du Granit, de la Ser-
de la Roche g rife , de la Roche quartzeufe,
h Schifie, de la Pierre calcaire , ne font que des
■fOTfr diilinéles; c’eil de la Matière fous de cer-
ftines apparences, que rien ne nous autorife à
■ippofer changée, tant que nous'n’y trouvons pas
les fignes caraélériiîiques de changement.
I J’en dis autant de la forme. Il fallait bien que
■ la matière de notre Globe en eût une ; & il n’y a
le même aucune raifon de fuppofer qu’elle, en
f|voit auparavant une autre, dès que fa formé actuelle
ne porte pas des fignes caraélériiîiques de
¡Jaufes qui l’ayent produite.
I Je vais m’expliquer plus clairement fur cet objet ,
ipoiqueje l’aie déjà fait dans une des Lettres que
j’jai eu l’honneur d’écrire à V, M. (a) ; mais comme
■ eil fort lié avec le Syilême que je veux é t a r
filir, il eil bon d’en rappeller ic i les idées principales.
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I Le Granit, par exemple, eil un compofé de
lraï«f de fubilances différentes, & diverfement
com -
I G) Tome I I , Lettre XXXVIT.
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