
tes & en ont roulé les débris fur le rivage,
avant que les fables euflent repouffé la Mer (a),
La Plaine où cette pierre à chaux eil enfé
yelie, effc parfemée de beaucoup de Tourbiè.
res , mais d’une espèce différente de celles de
Brème & plus approchantes de celles de la
Hollande. Toute la furfaçe du fable, à unej
Certaine profondeur, eil pénétrée d’une fub.
fiance noirâtre; & les eaux qui en fortent
font teinte de couleur de caffé. Ces eaux,
féjournant fur de grands espaces un peu plus
bas que le reile du fol & fans écoulement, y
dépofent un limon, q u i , defféché , fait de
très bonne tourbe. Les Colons le tirent de ces
eaux croupiffantes, & le façonnent dans des
moules ovales, à la manière dont on fa it la
brique ; ils forment des piles de ces g âteau x
au bord des Etangs , & ils les transportent
quand ils font fecs.
Dans les lieux moins à portée des Colons,
& où ils ne. troublent pas fi fouventles
opérations de la Nature, ces Etangs ferem-
pliflent de végétaux marécageux, qui fe tour-
bifient, & qui, les comblant (car ils ont très
peu de profondeur), deviennent un fol propre
à des prairies. La tourbe qui fe forme
alors des débris de ces végétaux , eil beaucoup
( a ) J’a; appris de Mr. le Prof, Camper, que ces pierm
fe trouvent dans tout le fable, depuis les foffes actuelles,
jusques dans Groningut,
(coup plus analogue à celle du Pays de Brème ;
Lais elle eil toujours plus compafle, parce
Lue la moufle y domine beaucoup moins,
j Quand on a enlevé la tourbe de ces étangs,
L voit à leur fond le fable pur, Couvert de
bette eau brune qui vient des parties un peu
L u s hautes. C e lle s -c i, ne reflànt pas fous
¡’eau, font couvertes de bruyère comme
L u t le refie du Pays." Voilà donc encore le
& la bruyère, affociés à la tourhiftcation.
[Cette eau brune en découle , & là où elle fé-
gourne, les végétaux fe tourbifient; leur dé- feompofition n’efl pas' putride ; elle ne les
réfout pas à leurs prémiers élémens terreux 5
elle les conferve combuftibles. Il femble donc
Iqu’il y aît là quelque prife pour expliquer ce
fingulier phénomène; mais elle efl encore
bien foible, & il faut raffembler plus de
faits avant que de pouvoir généralifer, C’efl
en cela par exemple, que l’analyfe chymïque
fourniroit peut-être quelque vue qui dirigeroit
dans les obfervations.
Après avoir paffé Ippenbüren j’entrai dans
ces Collines de pierre faibleufe qui renferment
de la houille, où j ’avois toujours paffé
trop à la hâte pour pouvoir m y arrêter. Cette
fois j ’avois plus de tems ; & tout occupe
de l’analogie des Tourbières, aux Houillères,
Y 5 j ’eu*