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les plus militaires ; elle eft ordinairement fans gar-
sifon. ( Circonftance précieufe. )
Châlons poffède d?ailleurs des édifices nationaux
très - propres à cet établiffement ; ils confiftent- ;
dans la maifon du féminàire nouvellement construite
, & dans l’abbaye de Touffaints, auxquelles
il Suffira de réunir une maifon particulière , qui ne
fera pas d’un p rix très-élevé ,. puifqu’il parott qu’il
fera de 15 à 20,000 liv .
Le miniftre demande une femme de 80,000 liv .,
tant pour cette acquifition que pour les réparatio
n s, les diftributions intérieures 8c la totalité de
l ’ameublement ; & il en justifie la néceffité par des
devis formés tant par la commune que par un officier
d'artillerie auquel i l a donné ordre de fe transporter
à Châlons. Ces pièces, ont été mifes fous
les ye u x', tant du comité militaire que de celui
d’emplacement ; & c’eft aunom de ces deux comités
que j’ai l’honneur de vous en faire le rapport. Il
leur a paru que le choix du local ètoit bon;,, la
difpofition fage & l’intention du décret bien remp
lie . Par-là on fubftitue une milice à l’autre , des
guerriers à des lévites: Ce fera toujours un gymnafe
où s’exercera une autre clafie d’athlctes ; les héros
Ont auffi leur féminàire.
Votre comité vous propofë d’autorifer cette
acquifition/
Le projet de décret de M - Prugnon eft adopté.
A R T IS T E S . Nous ferons eonnoître plus en
détail, au mot Secours ,. le peu de débats quront
eu lieu fur le mode d’encouragement à. donner aux
favans, aux artijles, aux gens de lettres* Nous- nous
bornerons donc. à. configner ic i une adrefle des
artijles de P a r is lu e à, la- féànce du Mardi 9 août
1791..
. Séance du mardi pt août 179 r..
G n admet à la. barre Une députation des artijles
de P a ris, qui , à l’occaiiori de l ’empêchement mis
par l’intendant des bâtimens, du ro i, à l’expofition
des tableaux, dans le Lo uvre, réclament la fuppref-
fion des entraves mifes jufqu’à:ce jpur , au développement
des arts.
M. /& préjîdent à là députation. Vous lavez combien
l’affemblée nationale met de prix, à la liberté ;
combien tout ee qui peut donner du. développement
aux talens & de l’énergie aux fentimens qui
l ’honorent, efi. accueilli par.elle avec- empreffeinent;
vous pouvez donc être tranquilles fur l’effet, d’une
pétition dont l’objet efi d’exciter l’émulation parmi
lès artijles-, en les mettant à: même d’offrir leurs
ouvragés à= la cqnfure du public,. 8c d’èn, obtenir
la récompenfe flatteufe & toujours ju fie ,. de fon
■ fuffrage..
Aujourd’hui quQVàrtiJle citoyen ne fait plus fe prof-
titueràradulationdesgrandenrsjaujourd’hui qu’animé
A S S
de l’amour de la patrie, & qüe ramenant tou tant
vertus civiques, il ne peut plus fixer fon.talentau’d
ee qui lui. paroît-digne dé la- poftérité , un chaL]
plus vafte doit s’offrir à fon imagination pljd
ardente; une carrière plus grande à fournir, exige]
la defiriidion de toutes les entraves: auffi quand]
l’aflemblée fatisfera à vos voe ux, elle ne fera que]
payer, un tribut au génie des arts,- c’èft-à-dire à
cette divinité tutélaire d’une conff itution libre., dont]
les hommes, efclaves du goût n’achèteront plus les]
bienfaits aux dépens des meeurs^-
Comptez.donc fur l’intérêt avec lèquel l’affembléé]
va s’occuper de votre réclamation ; elle n’ôubliera]
pas non plus l’époque à laquelle vous paroiffez attaJ
chés pour l’expofition des ouvrages dés artijltsA
c’eft en effet la même main qui doit ouvrir le]
temple des a r t s & montrer, les ruines du defpoJ
tifme. -
L ’àffemblée vous invite à prendre' place à fai
féance..
A S S
nî f3 chaleur de celles qui ont occupé les
derniers temps dé l’aflèmblêe..
' Séance du' mardi 29 feptembre 1789’.
M... fait ledure d’un rapport fur les ajfe/nblées
aitninijlratïves au nom du nouveau comité de
eonffirtitiom.
Me s s i e u r s *
ï. Les affembl’ées de cette nouvelle claffe différeront
en plufieurs points de celles dont nous
avons; parlé jufejifici.
Elles feront chargées de cette partie du pouvoir
exécutif qü’on défigne ordinairement par le
terme d!adminifiration ; oc les premières n’auront
que la fimple miffion d’élire graduellement les re-
préfentans nationaux , membres du corps lé g if-
1 fetif.: v '
Elles- feront permanentes , 8c fe régénéreront
tous les deux ans par moitié ; la première fois
au fort , après deux années d’exercice ,. 8c en-
fuite., la fécondé fois à tour d’ancienneté : les
premières »’auront d’exiftence que pour l’objet 8c
le temps des élevions à l’affemblée nationale ,
après fèfquelles elle s’anéantiront.
• CelleS:c i, formées uniquement dans l’ordre de
; la légiflature nationale , feront les élémens régénérateurs
du corps légiflatif ; les autres, au contraire,
mfhtuées dans l’ordre du pouvoir exécutif , en feront
les inftrumens 8c les organes» Subordonnées
: diredement au ro i, comme admin-ifirateur fuprême
elles recevront fes ordres * 8c les tranfmettrorit,
[ les feront exécuter , 8c s’y conformeront. Cette
fouiïïifîïoiT immédiate dès' ajfcmblées■ adtiiinijlrnti-
vis au chef de Ea&ninif&atiori- générale , en iné-
cefiaire ; fans e lle, il n’y a-ur-prt bientôt 'plus d’ëxac-
tittide ni d’uniformité dans le régime exécutif,.8c
le gouvernement monarchique que là nation vient
de confirmer, dégénéreroiten démocratie dansPin-
térieur des provinces.
Le comité penfe qu’il pourroit être - établi une
ttjjcmbiée adthiniflrative dans chacufrrdes quatre-
vmgts-.dépàrtemens-, fo iis le titre7 ^adminifiration
provincialetitre qui rappelleroit fans-ceffe l’objet
de cette infiitution. La divifiôn dès refforts de
ces afîembléèS'n’-apporreroit aucun changement né-
«effaire à-l’ancienne diftindion des provinces.-
Chaque adminifiration provinciale pourroit être
diviféè en deux ferio n s ,, dont la première en fe-
roit comme le co n feil, 8ç ,. en quelque fortè, la
législature ; 8i la fécondé , chargée de toute là
partie exécutive , en feroit le vrai corps agiffant,
fous le titre de directoireprovincial ,.ou de commijjion
intermédiaireI
Le confeil provincial riendroit tous les ans- une
felfion ■, dans laquelle il fixeroit les principes convenables
pour chaque partie d’adminiftraiion , or-
, donneroit. les travaux 8c les dépenfes générales du
departement, 8c recevroit le compte de la geftioii
du direftoire. maisfes arrêtés ne. feroient exécu-
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toircs que ïorfqu’ils auroient été approuvés 8c confirmés
par le roi.
Le diredoire feroit toujours PU ad ivité pour la
conduite, là- furveillanee 8c ^expédition de'toutes
les affaires. I l feroit tenu de fe conformer aux
arrêtés du confeil provincial approuvés par le roi r
8c rendrait tous les- ans , le compte de fa
régie.
Le comité a examiné fi chaque adminifiration;
p ro vin cia l devoit être formée d’abord en un feul
corps d’affemblée , qui opérerait enfliite fa propre;
divifiôn en deux ferions par l’elèdion- qu’elle fero
it, dans fon fein ,. dé ceux de fes membres qui
compoferoient le diredoiré ; ou s’il ne feroit- pas-
préférable que lés éledeurs- défignaffent , en éli-
fan t, ceux des députés qu’ils nommeroient pour
le co n feil, 8c ceux qu’ils deftmeroient au directoire.
I l s’eft , décidé pour la première opinion ,
parce qu’en remettant la nomination des membres;
du diredoire auîc éledeurs dès communes, il fau-
droit néceffairemènt que chaque commune nommât
un fujet de fon d ifirid . O r, il feroitYouvent
difficile de trouver , dans toutes les communes,,
des citoyens tout à la. fois capables des fondions
du diredoire,. 8c difpofès à quitter leur domicile-
pour aller s’établir au chef-lieu du département
à la fuite .des opérations du directoireavec l’affi-
duité qu’elles exigent. I I faut avoir autant d’égard’
à la convenance des ; -fujets y qu’à leur capacité
lorfqu’il s?agit de les attacher efficacement à? un fer--
vice journalier y qui ne fouffre pas d’interruption^
Les membres des affemblées; feront plus en état-'
que les. élëdç'urs de fiiire les meilleurs choix fous-
ce double rap p o rtp u ifq u ’ils auront; pu1,- pendant
la ténue entière dé leur fefiion,. éprouver les- ta--
lens de leurs collègues , 8c s’aflùrer dé,leurs, d if-
pbfitions poiir le fervice- du diredoire..
Le. comité?a difeuté enfuite fi les membres élus;
pour le diredoire ppurroient fe réunir à ceux du?
co n feil, pour former- l’affemblée générale à chaque
feftion anmiëflé, &. avoir féance avec voix- délibérative
à' cette affembléè générale ; ou fi les-deux
fédions dé chaque adminifiration provinciale, refie-
roient fi abfolument diftindes-,- que lés membres-
du. diredoire , bornés-à. la fimple exécution , n’euf—
fent jamais-ni féance, ni-droit de fuffrage avec
ceux du confeil.. Il s’efi encore déterminé pour la1,
première de ces opinions ; parce qu’il lu i a paru'
que les membres du diredoire r privés d’entrer 8c de’
voter à Pafièmbléé.délibérante,-réduits ainfi à-n’ètre;
qu’exéeuteurs Sc comptables, feroient bientôt confi/-
clérés: moins- comme membres de l’adminifiration
que comme fes ageps 8c fes prépofés; Le préjugé:
dé cette forte de dégradation déprécier o itd a n s;
l’opinion publique r des fondions imponantes,., peur*
lefquelles il faut provoquer 8c encourager: Ifc zèle*
des principaux citoyens. D ’aillèurs', l’exclufibn- dès»
membres du diredoire priveroit l’adminifirarion dm
lecours dé leurs lumières, devenues plus précieufes>
par l’expérience que donne la pratique habituelle