
génie & de l’a rtille rie , fur là proportion des air-
mes; je l’adopte en tou t, excepté fur le nombre
«les individus dont il croit que l’on doit compofer
l'armée. Je diffère en ce point:, parce que j ’em-
Braffe dans fou enfemble toute la force publique,
parce que je redoute une puiffauce liors'dç la conf-
ÿitntion..
M. d'Ambly. Autant de fois qu’un militaire parlera
, autant il vous fera préfenté de fyftême différent.
Parlons pendant huit jo u rs, ce fera toujours
(la même ehofe. Il faut donc fe décider
pour un pian , je dis pour celui du comité, ou
pour celui du minilire , ou pour celui de M. Bou-»
th illie r , que j’adopte. Le rapporteur du comité
militaire a préfenté un plan arriftement travaillé :
i l eft entré dans beaucoup de détails ; mais il n’a
pas tout dit. Permettez à ma longue expérience
.quelques obfervations. Vous fayez que toutes les
puilfances yoifines font prêtes à entrer en eajn-
jpagne ; & c’eft le moment que vous prenez pour
•jpropdfèr des incorporations. Les régimens fuiffes
ne font çompofés que de deux bataillons pourquoi
ne pas relier comme nous Comme» jufqu’à
la paix ? Le miniftre propofe de former des fégimens
de cavalerie de quatre efçadrons : il a raison
; c’eft la vraie compofition françôife. Pourquoi
toujours nous propofer du pruffien i nous
fbmmes - nous bien trouvés d’avoir été à leur
école ? Je fuis perfuadé qu’une armée de 200,000
hommes ne coûteroit pas plus que celle que propofe
le comité, & ne tourmenterait ni les foldats
n i.le s officiers. Le comité penfe qu’il faut encore
des maréchaux de camp à la tête d’un régiment :
ces Meilleurs feraient inamovibles, tant qu’ils ne
feraient pas deftitués en vertu d’un jugement. Et
que deviéndrôit le pouvoir du roi ? Une vingtaine
de maréchaux de camp , jeunes, ambitieux, peut-;
■ être intrigans , pourraient devenir dangereux.
V o u lez-vo u s que le roi , à l’entrée d’uae campagne
, foit obligé de laiffer le commandement
à un officier inepte ? Le comité propofe 124
officiers-généraux : pour le coup en voilà allez
pour commander F armée de Darius. Ces Meilleurs
coûteraient ail moins 2,180,00© liv . J’efpére que
vous prierez le roi d’employer peu d’officiers-
généraux: une vie ille expérience m’a appris qu’il
étoit falutaire de n’en pas employer beaucoup.
A u relie , quelque plan que vous adoptiez, je
dois vous répéter de vous' défier des innovations
brillantes ; elles feraient de la plus haute imprudence
en ce moment.
M . d’EJlourmel. Vous'ayèz déjà déerét.é-que la
jûépehfe de Y armée ferait de 84 millions ; on en
demande aujourd’hui 88 : il faut commencer par
rendre un nouveau décret. On propofe deux plans :
î’obferverai d’abord qiiç l’organifatioH détajliée de
y armée , appartient uniquement au pouvoir exéc
u tif, & que vous devez feulement décréter en
piaffe le nombre des hommes & I4 forante de la
, dépetile. Si cependant il eft néceffaire de
ter dçs obfervations j je remarquerai que les ch
is faits ail plan du miniftre , font peu coi
les. Les différences font relatives ,
nt cia pouvoir exécutif. D’après les bafes que
is avez pofées, fon a&ioa doit avoir une eerie
latitude. Ecartez donc l’article III, qui porte
> l’infanterie fera çompofiée de tant de régi-
■ ‘ i°. Aux maréchaux dé camp , fi on les attachi
* aux régimens ; les colonels -commandans feront’de
conotiéls en fécond , & l’on a reconnu l’incon-
véniènt des çolpnds en fécond,
û°. Aux coirimi flaires des guerres : les befoim
du fervice .exigent que . leur nombre foit tel que|(
minière le propofe,
30. A l’infanterie légère : l’expérience de 1;
guerre a démontré rinconvéniènt de prendre de
volontaires pour aller en avant, & prouvé ai»
toujours les troupes légères doivent être priVe
hors de la ligne,.
■ 4°. Au nombre d’efeadrons dont un régime»
doit être compofé : le nombre doit être rejetp
pour éviter les inconvéniens qu’entraînèroient avet
elles les différentes opinions., l’çfprit divers des
.corps réunis.
5P. A la réunion du génie & de l’artillerie
cette réunion a été tentée ; on ea a reconnu $
inconvénienSi
Je demande donc qu’on décrète de nouveau la
dépenfe , piufqu’elle eft plus cpnfidérable ; qti’01
décide enrnite quel plan doit ê-re diffus é, & qu’on
applique fucceffivemept à chaque article, les oh
fer varions dont ils paraîtront fkffeptibles,
M. de Toulongton. Il feut-préfenter la queftion nettement:
« Incorporera-t-ori, oui ou lion » ? On pa(l
fera enfuite aux détails, qui jufqu’alprs feront inüi
•files,
M. de Sérènt. L’incorporation fl’ejft pas le but, cl]«
eft feulement le moyen, '
M. Alexandre de Lameth. Il eft très-imgpr^-è
ne pas empêcher 4a diffuffion de s’étendre fur td
ou tel objet. La queftipn propofée par M. Tliou-
longeon ne ferait pas la première à diftuter. 11
n’eft point exaél de dire , le plan du comité, m
du minijirt: : d’après les principes conftitutior.nels
que vous avez, établis, le comité n’a pas de pif»
fur Forganifation de Y armée; il a une opinions
le plan préfenté de la part du roi. Il me
.cependant que l’attention de i’affemblée devrai
être fixée particuliérement fur les premiers articles
du projet dè décret, & fur les légères différences]
qui fe trouvent entres ces 3 articles & les parlicî
correfpcndantes du plan préfenté,
M. Bureaux. En délibérant fur les trois
articles , on préjugerait un objet important. Qîl2lî
vous aurez déterminé le nombre çl’honinies,
quotité des individus de chaque gracie , vous?
rez tout fait. L’agrégation individuelle, 011 Jri '
motion en corps militaires eft un afte pureiI1^
pens.
{ M. Alexandre Lameth. Le prèopinànt ne rappelle
L le décret par lequel L’affemblée a reconnu qu’elle
fevoit fixer le nombre des individus de chaque
[rade : quand le comité aura dit qu’il y aura 46 ço*
bnels dans i’infaiiterié, né fera-ce pas abfolument
[a même chofe que s’il difoit qu’il y aura 46 régi—
Sens? .
j M. Bureaux, Oui ; mais en difant cela, on n’aura
Sas ôté au pouvoir exécutif le droit de faire un résinent
de deux bataillons ; de donner ou de ne
bas donner un lieutenanfccolonel à tel bataillon.
Rajouterai que l’opinion du comité , quand il fixe à
[4 hommes lé nombre des individus formant les
Jompagnies, ôte au pouvoir exécutif, la facilité
(’établir des troupes légères.
: M. de Nouilles. Je délirerais qu’on fît ce qui s’eft
btijoiirs pratiqué; qu’on laiffât diftuter librement non-
’eulement les bafes du plan , mais encore tous fies
iétails : on fe refferreroit enfuite dans un ordre de
jueflions fur lefquellés la diffuffion ferait déter-
ninément fixée. Deux militaires éclairés, qui joi-
pent à l’habitude de réfléchir fur ces matières une
fès-grande expérience , ont attaqué les plans préentés
; ils ont trouvé dans celui du miniftre des dé-
léhiofités qu’ils fe font attachés à combattre. Il eft
ans doute important , pour éclairer l’affemblée,
lécouter avec loin toutes les notions de cette nature
jui pourront * être préfentées. Je demandé donc
jubujourd’hui toutes les opinions foient entendues ,
lia manière qu’il plaira a. chacun d’établir la dif-
jiffion ; demain l’affemblée fixera les queftions fur
sfquelles elle voudra fuçceffivement prononcer.
PP Duchâtelet. Il y a des défauts dans le plan du
Jmiftre & dans celui, du comité : pour établir les
pntages de l’un fur l’autre, il faudrait entendre le
piftre , comme le comité a été entendu. Je ne vois
?sce qu’il y aurait d’avantageux à porter les régionsd’infanterie
à quatre bataillons, ceux de cavaine
a fix efçadrons. Dans la dernière guerre, douze
jjgimens de quatre bataillons avoient été formés.,
laffemblée des infpefteurs , en 1774, voulut les dé-
ffs raifons qui pouvoient y déterminer étoient
lès-fortes, on n’avoit pas celles qui ont été expo-
_:es Pour prouver les dangers de l’incorporation , &
P ne laiffa fubfifter ces régimens que parce qu’ils
ploient aiiifi depuis plufieurs années, que parce
1 '‘savdient rendu des ferviccs effentiéls , & qu’à ce
treon leur devoit des ménagemens. On ne vou-
r r°mpre une exiftence dont ils avoient pris
I > &• féparer des indiv idus oui, pendant
l-djjemblée Nationale. Tome IL Débats.
loflg-femps ", avoient vécu réunis .1 L. . Je défie à
tous les comités, .à tous les commis , à tous les mi-
niftres , de faire dans le militaire quelque chofe
qu’on n’ait pas tenté, & qu’on n’ait pas vu depuis
cinquante-deux ans que je fers.
L’expérience m’a démontré que le moyen d’incorporation
pour augmenter les-régimens ne valoit rien,
■ il faut pouvoir les augmenter, il faut que le cadre
foit formé ; mais on doit employer d’autres moyens.
La diminution du nombre des régimens, dans l’intention
de diminuer celui des états-ma jors & de faire
ainfi une grande économie, n’eft point du tout économique
: il faudra donner des penfions à un grand *
nombre d’officiers qui ont bien fervi, & qui, depuis
très-long-temps font attachés à Y armée. L’on prouvera
en ce moment ce que l’expérience a déjà prouvé
plufieurs fois , que les réformes confiftent toujours k
payer des gens pour ne rien faire. Dans l’hypothèfe
des régimens çompofés de quatre bataillons, le comité
tient beaucoup à ce que le bataillon de garni-
fon foit commandé par un lieutenant-colonel ; mais
c’eft une chofe abfolument indifférente ; car le premier
capitaine commandera, & c’eft lui qui , le premier
, doit monter au rang de lieutenant-colonel j
ainfi, fans avoir le grade, il aura la même ancienneté.
Quant à la réunion de l’artillerie & du génie ,
je l’ai vu faire d’une manière infruâueufe. J’obfer-
verai, pour ce qui regarde les maréchaux de camp
attachés à des régimens , qu’il y aurait beaucoup
d’officiers, ayant fait la guerre, qui ne feraient pas
employés. Un coup de fofil reçu en Allemagne ne
vaut pas moins qu’un coup de fufil reçu en Amérique.
Il arrivera que pour le général-colonel, le colonel
ne fera vraiment que colonel en fécond, & toute«
qui eft en fécond ne vaut rien. On vous dit que le
maréchal de camp ne fe mêlera pas des détails du
régiment ; les infpe&eurs même fe mêloient de
commander depuis Paris. Vous ferez de mauvais colonels
; c’eft en forgeant qu’on devient forgeron , &
on n’eft bon colonel qu’en étant colonel.
Les maréchaux de camp étant placés dans l’ordre
d’un tableau, ce fera fuivant l’ordre du tableau qu’un
général d'armée devra confier l’intérêt de l’état & fit
gloire propre; le général d'armée eft refponfable desl
evénemens par la perte de fa réputation. Vous ne
ferez donc pas étonnés que je penfe que les maréchaux
de camp ne doivent pas être autrement qu’en
ligne. Je paffe à Y armée auxiliaire. Si le plan de M.
Emmery étoit difeuté , je prouverais qu’il eft impof-
fible d’avoir 70,000 hommes de troupes auxiliaires.
Si par hafard elles fie formoient,.ce rie pourrait être
qu’aux dépens de Y armée, fur-tout d’après la manière
dont on veut les iriftituer.
Un grand vice de votre conftitution militaire , je
le dirai'franchement, c’eft la diminution de la durée
des engageinens. Dans les 4,5 ou .6 ans de fervice
voùs ne ferez pai un cavalier. Avec de‘bons officiers
ou fous-offiçiers d’infanterie, vous ferez en 6 ans Rrr