
tableau de l’organifatiqu « donner àj’awifleriè, Il
n’eft pas inutile de vous rappeller que cette or-
ganifation eft l’ouvrage de M. Gribeauyal, qui,'
par fa réputation militaire 8ç fes talens fupérieurs
dans cette partie, eft devenu une autorité fi im-
pofante , que des avantages mathématiquement
démontrés, pourroient feiils déterminer à apporter
des changemens dans fon fyftême. Les çhan-
geme'ns faits par le miniftre dans le corps d’ai-
tillérie, feront la matière d’un rapport particulier;
nous difons feulement aujourd’hui que le plan
du miniftre ne. conferve qu’une feule difpofition
de la conftitution établie par M. Gribeauval,
celle d’avoir fept régimens d’artillerie, chacun de
vingt compagnies à cinquante- quatre hommes .,
tant fous-officiers que caporaux 8c canonniers ; le
plan du miniftre réduit à cinq les officiers de
l’état-major; il réforme un lieutenant, le remplace
par un capitaine en fécond ; ce qui obligerait
à porter à cent quarante les quatre - vingt-
quatre capitaines en fécond qui exiftent en ce
moment...
Pour employer 'âinfi les capitaines en fécond ,
quels font» les lieutenans que réforme le plan du:
miniftre, "8c combien y en auroit-il de réformés?
Ces lieutenans , ce font ceux qui ne font parvenus
à ce grade qu’après de longs & utiles fer-
vices en qualité de canonniers & de fous-officiers ;
6c le nombrerdes réformés feroit, félon ce plan,
de cent deux ; réforme injufte , qui éteindrait le
principe d’émulation .qu’on a voulu établir dans
un ferviee pénible, & qui priveroit ces efti-
niables ,militait;es du prix de leurs travaux ^ réforme
impolitique, qui les réduirait peut-être à la
néceffité d’aftef chez des puiffançês’ étrangères,
jaloufes de nqtrç .corps d’artillerie ? & qui, manquant
de. ceà talens précieux,, y mettraient Je
plus haut prix, 8c feraient fervîr contrôla France
une pratique’ éclairée, une éducation militaire
qui a coûté beaucoup à- la nation. Nous perdons ,
qu’il a fuffi de ' vous expofer ces Vérités1 pour
vous décider fur les conséquences de bette réformé; 1
Le plan du'miniftre réduit à fix les .dix irifo
peéfeurs* généraux dé l’artiflërie ;’ ce qui rend! im- ;
poffible leur ferviee, déjà très-difficiley à caii’fe
de leur âge avancé 8c de l’étendüe délèursfonc- j
tions. Pour lès fuppléer , le hfimftré porté: à ;
douze le'nombre dés commandans -d’écdle, qui
n’eft que de fept; ce qui' fait officldfëjéné^l ;
de plus dans les deux prèrni'ef'sn|ràdes 'tennis ; ,
ce dôüble emploi eft le;irfoindrè'des inconvé-
niens de ces changemens» Le miniftre réduit Je
nombre dés direâions à feize ,■ >ce qui l’a forcé
d’ajouter nun officièr fupérieur à chacune des nouvelles
' directions , ce qui augmente de trois le
nombre des’ officiers fupérieurs ; il réduit à trente ij
les trente-deux capitaines attachés aux places'de |
guerre. 'Cette fuppteffion ne peut être effectuée j
que par extinéfion , parce tfue ■ leur penfionde
réforme équivaudrait aux appointenjens -dont ils
joulftbient eë ce moment. Le miniftre réduit J
fept les neuf compagnies d’ouvriers, ce qui amène
une réforme de huit officiers r & de cent fbldatvI
ouvriers j efpèce d’homme précieufe, qu’on n
forme .qu’avec beaucoup de temps 8c de foins!
8c qu’on ne retrouverait pas au moment de là
guerre. Enfin, le plan du miniftre fépare le corps
des mineurs du corps d’artillerie., pour l’attacher
à celui du génie. L’artillerie 8c les mineurs réclament
contre.cette décifion, qui n’a pas été,
précédée d’une difeuffion contradiéioire. Peut-être
doit-on regarder cette prétention réciproque des
deux corps de l’artillerie 8c du génie furies mineurs,
comme l’occafion précieufe d’un projet de
réunion entre ces deux corps. Ce projet a paru
d’une grande importance à votre comité, fous le
rapport du ferviee 8c fous, celui de l’économie,
Votre comité a .réuni vingt, officiers des deux!
corps 8c-plufieurs,officiers-généraux 8c particuliers,
8c après plüfieurs féances, la très-grande
majorité, a conclu que eçtte réunion feroit écono- :
mique , féconde en avantages 8c praticable, fui-
vant un mode qui conferveroit aux plus anciens
officiers des deux corps leurs, fondions habituelles.
Lç miniftre ,a prononcé qu’il voyait trop d’.incon- ;
véniens dans ce projet. Cependant votre comité
penfe qu’il eft; de fon devoir de fuivre cette idée. :
importante avec toute l’aitention 8c la prudence I
qu’elle exige, pour mettre l’aflemblée en état de
ftatuer çe qu’elle jugera de plus : convenable, i
MM. Thibbutot 8c Puzy, chargés des rapports
fur ; l^rtiilerie :8c fur le génie, vous .développerait
les ; principes 8c ...les < eonféquences de cette j
grande opération; 8cfoit d’après leur opinion,
foit d’après un examenc ultérieur , ft vous l’ordon-
bçz | vous ferez à portée de ftatuer fur un objet
qui intéreffe de ,1a manière la plus effentielle
la;force 8c le fuccès de l’armée : il nous fuffit aujourd’hui
de vous affürer qiie, quelque parti que
vous preniez , la fora me de 4,277,358 livres]
portée dans le compte du miniftre pour les dépentes
de l'artillerie: , ne . fera pas outrepaffoe.........
. Lèi>n°. 8 prèfente un tableau
de la formation 8c des dèpenfes du corps du génie.
Le miniftre propofe la réunion des corps des
mineurs 8c du: génie. Il s’enfuit que. cette réunion
porterait le nombre des officiers à quatre
cens huit, fur lefquels le miniftre propofe une
réforme de quâtre-yingi-dix-huit officiers ; réduo
tion qui paraît bien forte , lorfqu’oh confidère que
tous les employés dans les deux corps font le
prix d’études longues 8c pénibles, d’une dépenfe j
considérable, faite avec l’incertitude du fuccès.
Toutes les réflexions que j’ai eu l’honneur de j
voiis préfenter à l’égard de l’artillerie, s’appH'
quent ; également ait, corps du génie ;. & je dois
me: borner à vous, affürer., comme je l’ai fait a J
l’article précédent que quelque parti que vous
:preniez , la famine idei 95 1,.3 20 livrés demandes
:parvle>mbûftrè,-.ne fera pas dépaffée..
te ri6 0' préfente un état général des clé—
'aenfes acceffoires. du département de la guerre.
Cet état a déjà été fcrupuleufement examiné
dans votre comité ; mais les détails en font fi
[nombreux 8c fi compliqués, 8c les dèpenfes qu’il
Lenferme font tellement fubordonnèes aux difpo-
Hitions ultérieures que vous arrêterez fur' les di-
j yers rapports qui vous feront faits , qu’il feroit
[impoffible de . vous offrir aujourd’hui un réfuhat
[exaft- & invariable • fur cèt objet. En effet, fi
| vous jettez les yeux fur le tableau .qui vous eft
[préfenté par le miniftre, vous appercevrez fur le
Lhamp les relations intimes que les diverfés par-
hies de dèpenfes qui y font portées , ont avec
joutes les parties de l’organifatiou générale; vous
[ concevrez que les frais des étapes , les convois
[militaires 8c raflemblemens annuels, -portés dans
[ce compte à 150,000, livre s, feront confidérablc-
[ment diminués , fx vous déterminez que les gar-
[jîifons feront permanentes ; que les états - majors
[’.des placés,, réduits à 800' m ille livres , pourront
{peut-être l’être encore davantage , d’après le
[travail qui vous Fera préfenté fur la confervation
[ou la deftru&ioü des places de guerre ; que les
bravaux de l’artillerie , ceux du génie, 8c les bâti-
[mens militaires , portés à 5 ,000,400;, liv , feront éga-
[lement fuborclonnés à ce tra va il, 8c peuvent eii-
jcore éprouver une réduélion par la réunion des
[deux corps du génie 8c de l’artillerie; que les
[dèpenfes des invalides, les récompenfes m ilitaires,
dépendent des difpofitions que vous arrêterez
à cet égard , 8c que des changemens dans le
[régime aéiuel, pourroient encore apporter des
diminutions- dansées dèpenfes ; qu’ennn la conné-
Itablie & la inarèchaufïèe , portées à 4 millions
[778 mille livre s, dont l’une, la connètablie , fera
[probablement fuppiimée , 8c l’autre , la maréchauf-
jfée, pourra être modifiée , peut-être même remife
[aux départemens, éprouveront auffi des réductions
,o.u modifications.
[ Vous vo yez, d’après ces obfervations, qu’il
eft impoffible xle vous offrir dans ce moment un
état invariable fur toutes ces parties .de dèpenfes ;
pais vous appercevrez en même temps que les
[modifications que peut éprouver l’état préfenté
parle miniftre., ne peuvent être qu’en dim inii-
j rions : ainfi., en vous prè.fentant pour mémoire
P fomme de 19,304,000. livres - demandée par le
piniftre pour les dèpenfes nôceffaires du départe-
pent de la guerre, nous prenons avec vous rengagement
que cette fonifne ne fera pasdépaffée, 8c
pouscroyons'pouvoir vous affürer qu’elle éprouvera
jries réduftions. D ’après cela, vous jugez -que quoi-
|Çie nous ne vous préfentions pas én ce moment une
tttiefure définitive à cet égard , cependant la cer-
pxtude que vous avez que la fomme demandée
jpar ie miniftre , 'eft le maximum auquel elle
IjmifTe s’élever ; .cc-tte certitude , d is-je , vous met
^portée d’arrêter définitivement tout ce qui re-
prde la force 8c l’organifation de Vannée*.
djfcmblé'c Nationale. Tome II. Débats.
Je viens de parcourir les n‘ * 3 4 ^ 5 9 6 , 7 ,
8 8c 9 du plan du miniftre ; je vous ai fourni#
l’avis du comité fur tous les objets qu’il,prèfente
il ne me refte plus qu’à vous .entretenir des n°*
1 , 2 8c 10 , qui, comme je vous l’avois annoncé,'
ne préfententque des-états généraux de la formation
des dèpenfes 8c de la compofition de l’état-ma-
4or général de Varmée : le comité defirant examiner
8c difeuter avec foin ce qui regarde l’état-
major de Vannée , il a demandé fur cet objet de
nouveaux renfeigneme-ns au miniftre ; mais comme
cette partie de lerganifation de Varmée, n’eft pas
nécefiàire- pour que vous ftatuiez fur le nombre
des troupes, lçur erganifatien 8c leur folde , il
vous fuffira d’être aflurés que le nombre Sc la
dépenfe qu’il occafidiinera, ne feront pas dépaf-
fés. Parmi les queftions relatives aux officiers-généraux
, il en eft une qui a beaucoup occupé
votre comité 8c les officiers qui y ont été appel-
lés ; c’eft de favoir fi les maréchaux de camp feraient
attachés d’une manière particulière à chaque
régiment, eu fi [leur ferviee ferait le même que
celui qu’ils ont fait jufqu’à préfent. Ce dernier
avis eft celui du miniftre, mais non pas celui de
de votre comité 8c de ceux qu’il a confultés. Us ont
tous penfé qu’il réfultoit de grands inconvéniens
de la manière paffagère 8c incertaine dont les officiers
généraux étoient employés auprès des régimens
; que leurs changemens continuels de def-
tination les empêchoient dé connoître les troupes
8c d’en être connus; que les intervalles fréquens
de. lçur aâivité , leur ôtoientTa connoiffance da
ferviee , des détails militaires ; au lieu que l’ofi
ficier-général, attaché d’une manière fixe aux ré#
gimens, mettrait plus d'intérêt 8c de zèle à acquérir
leur confiance, confiance qui fait les fuç-
cès. à ia guerre , 8c qui maintient dans tous les
temps la difciplinc. Une autre confidération importante,
c’eft qu’étant employés au commandement
des régimens, un jugement feul pourrait
les deftituer ; qu’alors ils ne feraient plus fournis
à l’arbitraire des miniftres , qui, fans cette
difpofition , refteroient entièrement maîtres de
leur fort. Ces réflexions feront mites fous vos
yeu x , lorfqu’il fera queftion de prononcer fur
cet objet. 11 me fuffit de vous répéter en ce tfio-
ment, que la fomme de 2 millions 266 mille livres
portée dans le plan du miniftre fur cet objet, ne fera
pas dépaffée. V ous voyez par les dévdoppemens que
j’ai eu l’honneur de vous préfenter, que votre comité
a fixé fort opinion, 8c qu’il vous propofe dès aujourd’hui
de décréter le nombre d’hommes dont
Vannée doit être compoféé, l’organifation de l’infanterie
8c des troupes à cheval , les appointe-
mei.s 8c les foldes de tous les grades dans les
différentes armés , 8c la dépenfe qui doit en rè-
fulter. L ’armée aiSive que le miniftre de la guerre
vous a propofe de mettre fur pied, a paru à
votre comité devoir être adoptée avec peu de modifications;
il a réduit de ceût quatre-vingt-quar