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n'ont pas fatigué notre cpnftance : dépouillés par j
les décrets , dénoncés au peuple par fes inftruc- |
tions j lâchement infultésv par fes orateurs , pour-
iuivis dans nos biens 8c nos amis , dans nos per-
ionnes 8c nos familles, nous nous fommes oubliés
nous-mêmes„ pour ne penfer qu'à nos devoirs ;
& toutes ces. délibérations marquées au. coin de
l'incompétence , de l'irréligion 8c de l'injuftice ,
nous nous fommes contentés de leur oppofer la fo i .
de nos pères les principes de la monarchie 3 les
cahiers de nos commettant, 8c de paifibles déclarations.
Nousperfiftons dans ces déclarations, nous les
renouvelions toutes en ce moment : nous tiendrons
pour confiant 3 jufqu’au dernier foupir ,
qu'une affemblée fans pouvoirs a renvèrfé le. trône.
& l'autel j envahi les. propriétés les plus refpec-
tables,. égaré le peuple ydiffipé, comme àplaifïr ,
la fortune publique ; & quand la France fe levant
pour juger lès mandataires, leur demandera compte
de l'état du royaume -, 8c leur dira :« Je vous
avois élus pour travailler au retablilfement des finances
3 pour rcombler le déficit 3 pou ; affurer la
liberté individue’l e , pour défendre les propriétés 3
pour protéger l'état des perfonnes 3 pour concourir
avec le roi au rétablifîement de la çonflitu ion,
pour aider de vos lumières & confolër par vos vertus
ce monarque fi biénfaifant 8c fi fouvent tromr
pé : telle étoit votre million. Au lieu de^ la remplir
^ qu'avez-vous fait ? Vous avez détruit les
finances-; vous avez rendu impoffible la perception
des impofitions ; vous avez entaffé dans les
prifons tous les françois qui vous étoientodieux
ou fufpèéls; vous avez envahi les propriétés 5 vous
avez attaqué Fêtât des perfonnes ; vous ayez démoli
la conflitution que y ous deviez rétablir , fous
prétexte d’en élever une autre fur fes ruines,,
vous avez organifé le. defpoftime & 1 anarchie 5
après avoir détruit l'autorité royale , vous avez
attaqué le monarque lui-même ; il a ete menacé-
pas des parricides , & vous ne l'avez pas défendu ;
vous avez arraché aux tribunaux ceux qui avoient
violé l’afyle. facré de fon palais 5 vous avez' payé ,
des récomoenfes deflinées .aux Cervices publics 3
ceux qui j après s'être emparés dafa perfonne s 'é -
crioient qu'on ne l ’arracherait de leurs mains que
mort 3 8c font venus fe vanter devant vous , à
votre barre , de cette régicide détermination ;
enfin ce roi 3 héritier d'une longue fuite de y bis 3
vous l'avez emprifonné : vous lui avez fait tra-
yerfer fon royaume dafts l'appareil fcandaleux d'un
coupable que vous rameniez dans fes fers. Vous
me répondrez 3 8c de ce roi que vous avez outragé,,
& de la religion de vos pères à laquelle votre devoir
étoit de rendre un folennél hommage , &
dent vous avez difpofé comme de votre propriété, 8c du clergé que vous n'avez payé dès offres gé-
néreufes qu’il avoit fartes pour le foulagement
de l’état 3 qu'en le dépouillant 3 en le proferi-
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vant, en lui propofant , au prix de la Honte ou de la mifère 3 un ferment que fa confcience réprouvoit, en lui interdifant, pour ainfi dire le feu 8c l'eau 5 & vous avez enlevé , &d ef esla p rnoopbriléet féies à laquelle t initions quelle avoit payée de fon f8acn gl es dit, fes• fervices , que-, pour, prix de fes facrifi- vces, vous ave?; laiffëe en proie aux brigands leexrp odfeé e faau pfaetrr i&e; à la flaftime > 8c forcée à s’exi8c
des citoyens fans nombre que vous avez contraints à abandonner leurs fhoeyuerresu x& e lnecuorrse p ,r odporniét tévso. u: s& a vdeez céeguaxré p lus mi les opincrioimnse
,; 8c que vous avez enivrés de fureur & de tie , pui8fcq ud'eil sl' a;yrm oénet qpuoer tvéo sl 'iphrfiunbcoipredsin oàntito anné,a n&;
qu'ils l ’ont privée du plus grand nombre de fes
tofficiers! Qui me rendra mon opulence, quand
i vous avez anéanti mon commerce , quand vous
1 avez élevé une guerre civile dans les colonies,
quand vous m'avez réduite à une monnoie de pa-
pier que l'opinion nïême ne foutient pas 3 quand
‘ vous avez difperfé. rn^n or & mon argent,
8c qu'on peut a peine fe procurer votre monnoie
de cuivre , la feule dont vous m'ayez laiffé Ipj
fage ? Qui me rendra ma tranquillité intérieure,
quand vous avez femé . la *difcorde parmi les citoyens
, 8c fait naître une défiance 8c un trouble
général ? Dites combien de milliers de citoyens
ont été égorgés, cpmbien de propriétés ont été
dévaftées, combien de maifons incendiées depuis
les troubles civils que vous ayez appelés une hp
1 reufe .régénération ; dites combien de. .ces aimes
vous avez, fait punir, vous , qui avie^ en main
toute l'autorité , 8c combien la- certitude & l’ira-
i punité en à fait commettre.. Qui me rendra nu
: sûreté extérieure , quand jè n'ai plus qu’une y.-
: mée fans chefs & fan& ’difcipline ; quand mes flot-
' tes n’ont plus de matelots; quand naes arfenaui
f font dégarnis ; quand au lieu des alliés que j’avoiS]
,vous ne m’ avez, laiffé-que des ennemis 3 & epu
vous m’avez livrée fans .défenfe à la merci detoitj
. ceux qui voudront m'attaquer ? ...4 *> Quand b
France,, difons-nbus , fera retentir, d'uneextSi
mité du royaume à l’autre 3 ces terribles parole^
que ceux dont nous avons combattu -les opinions
& les décrets, préparent leur réponf£ La noti«
fera fimple. . Ne nous reproche^ pas ejes malheuis]
loin d'en être les. artifans 3 nous en,fommes lesp
' mieres victimes. Mais nous avons rempli tous nos «
voirs 3 puifque -nous n avons pas cejfé d'être fidelts,
Dieu , au roi 3 a nos mandats.
de Elt'a fqfueem bl'loêne npeu icfrfoeinet pêatsr e qluéeg ilteims éteifusr ppatairo ^113 lcopnngt refidle’enncter e! prOifne nq’ua ep ales“s rdécélpaumtéés , onditt esfa-vitoeM 1“
dlees dlar oictso ndflei tulteiuorns. cMoamism ectet anmsa l,h eu8cr 'Sfu^nt e,wceb.
çette difeordê entre les habitans de la
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I . p.j anéantiffement de tout ordre public,
> /p Das la plus efficace des réclamations ? On
fouveraffiement injuftes, '& fous comme.effentiei-
lement nuis ; 8c par cette réclamation , ipnd.ee,
comme on le v o it , fur deux grands moyens, qui
fe fortifient mutuellement , 1 fur deux moyens
contre lefquels l'ouvrage de l'affemblêe viendra fe
■ brifer tôt .o u tard, le défaut de pouvoir 8c le,de*.
faut de juftice, notre efpérance’ , xomrne notre intention,
” ,J ms réclamé l ’ mais cette fuite dun grand,
? r M de citoyens 5 cet éloignement prefque,
P01- Irrei des autres pour l'exercice des feuls droits.
te itS tie s qu'on leur laiffé i cette defëruon des,
,&mâées primaires, qui, dans la capitale meme ,
t e renferment pas la vingtième parue de ceux qui
Knroreht le droit de.Vy rendre i n eft-ce pas la
nïns puiffante réclamation?. Ne prouye-t-elle pas.
H r J S quel point le voeu general eft oppofe a cette
Enftitution nouvelle? La nation n a pas reclame!
t a i s vous lui avez défendu de s'affembler:; vous
K e t difperfé nos commettans; vous ■ avei traite :
K s plaintes, de révolte., EUe n-a -pomp reclanie !
E i s parmi ces hommages mendies, parmi ces ad-
MffionS envoyées de Paris aux provinces, W m
lo v é e s des-niovinces àPatis, dont vous ofeavous-
I M n avez-vous jamais reçu des îemon-
Kances, des oppofitioris, des proteftations ? Vous
C i aveà reçu, vous les avez diffimulees, mais Elles font notoires. La nation n a pas reclame
Ihais pourquoi? parce que. ces clubs redoutables
E li. vous doivent leur naiffance.ji ont feme par- ,
Bout la terreur ; parce que vos comités des recher--
fiches répandus fur tout le royaume, ont précipité
■ dans les cachots ceux dont les* fentimens connus
lauroient pu amener des réclamations ; parce que
Ile pillage, l’incendie & même la mort, ont ete
.fouvent le prix d'un foupçon d'oppoficion; parce
1'; que. la puiflance qui s’eft élevee fur les débris de
[notre conflitution , eft armée de. tout 1 appareil de
h tyrannie, & de tout l’effroi quinfpirent des
mrimes. populaires.
I On n'a pas réclamé ! Mais nous, qui feuls avons
lencore lé droit de nous faire entendre dans ce
P ence général 8c forcé* nous q u i, revetus de
Ipouvoirs indépendans de celui que Ion exerce,
En'avons pas baiffé le front devant ,une autorité
iîifurpée ; nous fans lefquels lés décrets qu une
fe opinion peu réfléchie commence à repoüfler, au-
|?roieht paru dès long-tems revêtus d un confente-
I ment unanime; nous, qui n’ayant jamais voulu !
. ; lailfer fans défenfeurs, même dans une aflemblee
f illégale, les principes de la juftice 8c de la vente,,
lavons combattu coriftamment pendant 25 mois,
l-pour la religion, pour la monarchie , pour la per-
Ifonne du monarque, pour l'état des perfonnes,
| pour les propriétés, pour la fortune publique,
i pour la vraie liberté ; nous enfin , qui pouvons
I---& devons nous appuyer du feul voeu le gal, du
feul voeu connu de la nation entière, ainfi que des,
[principes conftans de la véritable conflitution
Ifrançaifê, nous réclamons : nous réclamons contrei
Kl'acte conftitutionnel décrété par la majorité ,-comma
i deftruélif de toutes des autorité? qu'çm deyok, non-,
.feulement refpèêler, mais affermir , celle de
péglife telle ciu rci ,'celle de là nation c nous ré--
| clamons contre tous les décrets s là plupart oottune
eft de laiffer à notre malheüreufe patrie
une reffoiirce affurée' contre les maux qui 1 accablent
8c ceux qui la menacent.
Fait & arrêté, à Paris , 'c e trente-lin Août mil
fept cent quatre-vingt-onze.,
Duval d’Epvémefnil , .député de la nobleffe
de-la prévôté & vicomté de Pans, hors dess
murs.
Belbeuf, député de la nobleffe du bailliage de
, ~ Rouen.
; Le marquis de Vaudreuff, député de la nobleffe
de la fénéchauffée de Caftelnaudary.
Le marquis dé F.oucauld-Lardimalie ,. député de
»nobleffe de Périgord.
Le vicomte de Malartlc,,député de la nobleffe
de la fénéchauffée de la Rochelle.
Rochechouart, marquis de Mortenaart, député
de la nobleffe du bailliage de Rouen.
Le comte de.Plas1 de Tane , député de la nobleffe
du Quercy.
Le Bafcle , marquis d’Argenteuil, député de
la nobleffe du bailliage d’Auxoïs.
Louis-Charles-Amédéè , comte de ï ^ y -
Lucinge, député de la nobleffe de Brefle.
Le comte de L é v is , député de là nobleffe du
bailliage de Dijon , & autonfe par M le
Bailli % Cruffol , députe de la nobleffe
de la vicomté de Paris.
Jean-François , vicomte de Rafelis-Broves, 8c
le comte de Laffigny de Juigne, députés de
la nobleffe de Draguignan.
Le marquis de Beauharnois, député par la nobleffe
de Paris aux états-généraux?
De Guilhermy , député du tiers-état de la fe-
néchauffée, de Caftelnaudary.
Lecomte deBournazel,député de Villefranche
de Rouergue.
Le comte de Choifeul-d’Aillecouft
' la'nobleffe. de Chaumont en Bat!
L’abbé R o y e r , confeiller d’ é ta t,
ville d’Arles. 13 b 2
: j député
figny..
de