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défendirent de leur mieuxyce qui ne m'empêéha
pas de recevoir un coup de croife entre les deux
épaulés , qui m'eût renverie, fi je n'avois été fou-
tenu par des volontaires qui me tenoient fous le
bras. Je reçus un fécond coup qui me fit peu de
mal y mais j'eufle vraifemblablement péri 3 fi les
volontaires les plus près de moi n'a voient paré
plufieurs autres coups qui me furent portés.
Arrivé au palais y on me ht d’abord monter dans
un cabinet où il y avoit du feu y & où j'étois
peut-être attendu ; mais plufieurs. volontaires décidèrent
qu'il me falloit mettre au cachot comme
M. de Broves y avoit été m is 3 & après un débat
de quelques minutes entre eux 8c ceux qui-voulaient
que je reftafiè où j'étois -, je dis aux mu--
tms que j'étois prêt d'aller par-tout où je pourrois
être débarrafle d’eux. Je defcendis donc & l'on
m'ouvrit , non le cachot où étoit M. ; de Brèves. 3
non celui où M. de Villages , arrêté en même
tems que moi , -venoit d'être mis , mais Un cachot;
qu'on me fit partager avec un malheureuxy accufé-
de s'être échappé des galères & qui y gémit depuis
plus de lix mois. Au bout d'une heure de
fejour, les verroux s'ouvrirent, & j'appris par
mon p è re , que M. Roubaud venait me tirer dé
cet affreux réduit. Il vint en effet, accompagné.
de M. Barthélémy & de M. Je lieutenant-civil &
criminel .5 tous trois -me parurent indignés des
excès qu'on s'étoit permis contre moi. Je devois
m’attendre, comme une fuite de cette indignation,
qu'on ordonneroit de me ramener chez moi y &
voyant qu'on n'en faifoit rien , je demandai à
M. Roubàud 8c à M. Barthélémy fi j'étois écroué ,
& fi quelqu'un avoit le droit de m'écrouer $ ils
me répondirent; qu'ils n'en favoient rien eux-
mêmes , mais qu'ils étoient bien aifes que je fuffe
où j'étois, ayant eu des raifons de tout craindre
pour moi fi j'étois refté à l'hôtel. On me fit alors
remonter dans le cabinet, où j'avois d'abord été
conduit , & l'on y amena M. de Villages , ainfi
que le marquis Cafikllet, qui avoit été arrêté
& faifi après moi, 8c mis dans le même cachot
que M. de .Villages. M. de Bonneval, arrêté le
dernier de nous tous , arriva trop.tard pour avoir
les honneurs des cachots. J'ai fu qu'après ma fortie
de l'hôte l, les volontaires furent dans tous les
appartenons pour y chercher des officiers qu’ils
prétendoient également arrêter. Le refuge où ma
femme & ma fille s'étoient cachées, fut le feül -
endroit qui heureufement.échappa à leurs recherches
j ils enfoncèrent une porte & un buffet
dont les clefs ne fe trouvèrent pas.
M. le marquis du Caftellet, M. le Comte de
Bonneval, M. le commandant de Villages ,M . de
Broves & m o i, avons tous ainfi paffé la nuit dans le
même cabinet, fur des matelats qu'on a eula con-
defcendance de permettre qu’on nous fit porter.
M. le conful me dit en me quittant qu'il avoit ordonné
une garde de troupes réglées pour qptre
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fureté pendant la nuit. Cette garde, s'eft préferitéê
mais a été forcée de fe retirer par la garde natio?
nale qui l'a exigé. Nous avons été gardés à yn»
pendant une partie de la n uit, c ‘eft-a-dire quel
cinq fentinelles fe font tenues dans l'intérieur du
petit cabinet que nous occupions. Il eft vrai que'
fur l'obfervation que j'ai faite à l’officier de 1’^.
poffibilité qu'il y avoit à dormir un feul inftant.il
a bien voulu.fq contenter de faire garder lesde-i.
hors & l'avenue du cabinet j mais à plufieurs re-
.prifes dans la nuit il eft Venu des volontaires,
q u i, trouvant mauvais que le conful nous eût fait
fortir des cachots , vouloient qu'on nous y remît;
ceux chargés de notre garde s'y font conftamment
oppofés, & nous en avons été quittes pour les in-
uiétudes que n'ont pas manqué de nous cailler,
es prétentions qui reffembloient fi fort à uns
querelle d'allemand.
Tels font les détails de l'attentat inoui dont je
demande juftice j j'ai été arraché de la maifon du
ro i, de l'hôtel que j'habite j» j’ai été trainé en
prifon comme un fcélérat > j'y étois renfermé dans
un cachot. Les principaux officiers-du c o rp s ont
été traités avec, la même indignité. C'eft cette
milice nationale qui s'étoit chargée de me garder,
& en qui j'avois mis toute ma confiance fur lesaf-
finances de M . le conful& de fes chefs , q u i s’eft
permis tous ces excès. Je dois à leurs o fficiers de.
dire ici que je ne les en crois pas coupables j je
n'en ai point vus qui ne s'y- foient oppofés, &
plufieurs même avec courage 5 mais la licence
effrénée des; volontaires a dans cette o.ccafioïki
paffié toutes* les bornes. Les loix anciennes, les
î o i x nouvelles ont été également violées ; ils ont
joutragé les décrets de l'aU'emblée . n a tio n a le en
tout ce qui concerne les droits de l’homme &
ceux du citoyen. Qu'on ne nous confidère pas ici,
fi l'on v e u t , comme des officiers m ilita ire s en
grade , & moi en particulier , comme le c h e f d’un
corps refpe&able 5 qu’on voie Amplement en nous
des citoyens tranquilles & irréprochables , &
tout homme honnête ne pourra qu’être révolté de
l'injufte & odieux traitement que nous avonsef-
fuyé, & fe joindre à nous pour en délirer la puni*
tion ».
Nous joignons-ici l'extrait des regiftres de
la commune de Toulon.
Extrait des regiftres de la commune de Toulon.
Le i i décembre 1789, les confeils permanent &
municipal réunis , extraordinairement affembles
dans la fallede l’hôtel-de-ville , fous Tautorifation
& préfidence de M . Roubaud , maire-conful,
Martinouq , Beaudeuf, & c . & c . •
•M . le maire a remis fur le bureau la le ttre de
M. le comte de Saint-Prieft , miniftre 8c fecrétaire
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K 7 décembre commandan;t ceenl lec hdeef eMn .p lreo vceonmcet e, . cîe O f |° tim- Sbre ; les copies des réponfes »drefféesçe. fjtlPirefimite - dàe nSoafifnet-igPnr eieufrts &de d le’a Cffaermamblaéne , n&at idoe-- ■ f '1 Jn« e lxeéttaruesio énc rdiete Ws patr éM .d 'hdiee rC acroammmaen,, en&- S'd-André commiffaire du roi en Provence , a
fjjl lesconfuls, à la date du | — M
SP e s par led cuo ruorii e.r e&x tararroivrdéiensa iarper aeus dmit ifdeii.g Lneecu-r
■ <t je ne puis affez vous- exprimer mon.étonne-
IKL.en àt, pMoertiéllee udres .r ednéd cree qcoume pvtoeu asu n re. omi: d’aev ecze 'qpuasi
■ trait al’arreftation 8c détention deM. le comte
WpArilnbceirpta udxe dRe iloam ms a&rin ed dëe qfua amtraej eaftuet.r eQs uoeflfsi cqieures Sluesi fmfeentttr een e ênt rlieb leerst ém yo triifesn , nle'értoain vt opulus so rcdoonntnrea idree lQuux’u nloei xa r&re fatautxio dné fcarnest sf odrem le' ajfufdemicbialiéree .n aLti oonrdarlee gptuetbtleie v dioel el’nacdem fianiitfetr aàt iuonn ceoftm emncaondrea nptl uesn bfloenucet iodne l|uug enso mco dmup érotein. sS ato muta jceeft éq ufi ear ar aepxpaomrtin àe rc eptatre alefs
fpaairise l,e apfriéna qlaubele l eins dvifrpaiesn fcaobulep aebftl eqsu ef oMie.n lte pcuonmiste :
mKAlberfat n8sc ldeés lqaiu, aetnr eliabuetrretés ,o f&fic ireértsa bdléitse ndaunss f oleieunrst IBfofutéff. ioCns'e ffit imdep ofrat apnaterst pqouue r jlea vmoaursi nele dep refafe rrnias-, jyieflieurs, à peine de la refponfabilité la plus fé-
|lieufe.
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8c les autres officiers détenus avec lui au palais de
juftice , furent*arrêtes à la clameur publique.
Que le maintien de la tranquillité de la v ille
autant que leur fûreté individuelle &: pérfennelle,
en ont é té l’e f f e t , & néceffité leur détention, en
Conformité de -la délibération du 7 du co u ran t , prife en préfence & fous l’autorifationdeM. d 'A n dré
, commiffaire du r o i , par laquelle le confeil a
délai (Té la décifion'de ce tte importante affaire j
chQanugeé l,e s& p qriun'ecnip el'sé tqaut i dlu’ oncto mdipétleé e renn'odnut à pol'ainft
afe émtéb fléaeit neaxttiroanoarldei n, a8cir deem le'enntv, olie dceosn pfieèicl ens eq ucir oluiti dpaésc iqfuio'inl dfeo icteatut ep oauuvgouifrt èd ea flfae mvibllléee d,e p parr éuvne néirla lra- g&if pfeamrteicnutqliuèir eco, milp freormoiet ttérvoiidt elma mfûernett éd apnugbelriequuxe fde' etxroéucvuete, rc, ed aqnusi lp'éotuatr rdo'ietf fceornvterfacreienrc ela opùr olac hvaiilnlee tdoéucsif lieosn hdaeb itla'anfsfe amvbelcé el en aptliuosn avlief ,e matptreenfdfeümë epnat.r mePnatr dtéoluibteésr éc edse pcoernffîifdteérra tài olan sd iéll iba éértaét iounn adnui m7 deu
cfeoruar aenntv jo ày él' a,r raêtttée nfidgun él 'duarngse ncceell ed du' hciears ,5 &pa rq uu'inl cboiéuer inear teioxntraaloer,d inaire, à noffeigiieurs de l’aifem- de. Caraman & d8c'A pnadr rlée ,c oeuxrtireari to rddei nlaa ipreré àf eMntMe y. t&iocn. nEét poanrt nfiogunsé, l ecso dmémlibiféfraairness àd le'o lrai gcionmalm. uCnoel ldae
Toulon.
Signés3 BARTHELEMi,fecrétaire > B a r r a l i e r ,
fecré taire5 A l l e m a n d , fecrétaire.
Séance du 8 àttobre I790.
1 J’ai l’honneur d'être , 8c c .
S i ç n é , le comte d e S a in t -P r ie s t .
K Nous fupprimons les autfes pièces.
KK uCoie lef aciotn, fMeil; dleé cmlaarier eq au er e,q fuiidsè dlee a duéxl idbéécrreer.t sS duer «Bd’aefvfoeimrsb lleése pnlautsi ocnhaelres,, ilc emlueit tdrae st'oyu cjoonufros rdmaenrs fes 3 8c |de veiller à leur exécution ;
Ip ifQeu aeu lxa voirldlere dse d Tuo uroloi ns ',e mrepfrpeefffeturae utfoeumjoeunrts fodu’v- pOablete dmep féa rvero,l olonrtféq uc'eirlsta ipnoer :teront l'empreinte lé-
Ipr iMefat ins' ac opnofiindté crae' ncta qrauêeÜ elrae ylettre de M. de Saint-
I Confidérant en outre, que M. le comte d'A lb e r t
On fait leélure d'une lettre , adreffée par M.
A lb e r t à M. le préfident, en date du 4 o&obre
1790.
Nous fupprimdnsTes autres pièces.
me« cQounacnedr nvooiut,s jree npdrîitse sl ’leen gdaégcermete hnot nfoorrambleel qduei ctroien.f aScurer rllee sr eoftred rdees mdua vmiein iafutr efe ,r voicueb ldiaen mt am poan
âmgae f &am li’léleta ,t jdee mmea rfeanndtéis > àj eB mre'aftr.r aLceh ario di um fee icno dne
fqiua 'olen ,c ofmufmpea&ndoeimt emnet sd epsr ifnocricpeess n5a vjea ledse.f iJr'aaip pdreiss , m&a irlq muees fudet' plae rcmonifsi adn'acfef difete rl’ aàf fleam fébdlééera ntiaotni o5n malaeis, lt’ialeltsé raautixoqnu delel ecse edlléec dreôtn,n 8ac llieesu déecnl amdiamtiionnusè irneunt'
l’efnf.eétd..e.. rLé’taafbfleimr lb’oléred rnea dtiaonnsa ll'eef ccoadnrneo i;t j el 'fjuniisp cooffni-- - l'impoffibilité de rétablir cet ordre par