
du plan régénérateur que les repréfentans de la
nation pou voient feuls entreprendre , avec quelque
efpoir de fuccès.
C e plan , fi vafte , fruit de tant de travaux divers
, ne pouvoit promettre fes refultats heurpux
que dans l'avenir. L'aflemblée nationale en a irrévocablement
fixé le terme à Fannée prochaine ,
8c pour atteindre à cette époque r fans compromettre
ni la fureté publique , ni les principes d’une
fage administration 3 elle a porté une attention
courageufe fur les befoins urgens de la préfente
année. . - v •
C ’eft fur cette année particulièrement que pe-
'foit l ’accumulation de tous les défordres précé-
dens. Tandis que lapins grande partie des recettes
ordinaires étoit fufpepdue ou détruite , foit par
les chocs inféparables.de la plus heureufe révolution
, foitpar l'incertitude qui accompagne les chan-
gemens même les plus favorables ; tandis que la
réduction des dépenfes ne donnoit encore que des
fecours lents & graduels, il falloit à-la-fois fournir
aux frais de l'adminiftration générale, acquitter
une dette de 170 millions., contradlée fous la foi
publique avec une banque dont le. crédit avoitété
la feule reflburce de l'2nnée dernière 5 éteindre
141 millions de ces anticipations profcrites par
nos- décrets ~8c par la voix publique , & redevenir
jtiftes envers k s rentiers de l'état , envers ces
rentiers qui n'ont pas r-eçu encore les reftes. de
l ’année 17S8, & dont laifance ou lamifèrein-
f îiie fi dire dément fur toutes les piaffes. de i'in-
duftrie.
ATelIe étoit la pofition fur laquelle l'aflemblée
nationale, a ofé fixer .les regards-fans défefpé-
rer de là patrie , fins être détourné.©' du
ferme defiein de rejettér toute méfnré qui met-
troit obftade au fuccès de fes méditations peur
l ’année 1791.
- - Le falot de l'état tenait donc évidemment à la
découverte 8c à.l'emploi de relfourees tQut-à-la-
fois nouvelles & immenfes , avec lefquêHes il fut
poffibîe d'atteindre .cette époque importante 3 8c
fur-tout dé l'atteindre fans accroître des charges
déjà trop pefantes, & fins effayer les moyens illusoires
d'ün Crédit anéanti.
Déterminée par cès puiffantës confidérations ,
convaincue , après un examen approfondi, qu'elle
fuivoit la feule marche convenable , i’afiemblée
nationale a rejeté tout expédient incertain j-.,elle
a ofé croire qu'une nation pimfante, qu'un peuple
libre & gouverné par des fois, pouvoit, dans, des
circonftances difficiles, fe commander à lui-même,
ce que l'autorité arbitfaire eût en vain folücité de
la confiance publique. Déjà l'aflemblée avoit décrété
, le 19 décembre dernier, une création d’af-
fignats furie produit d'une venue des biens ecclëfiaftiques
& domaniaux,' jufqu àTa concurrence^
400 millions ( déjà elle les avoir deftinés à des rem
bourfemens 8c à un fubfide pour les dépenfes
de l'année courante ; en confirmant de nouveau
ces difpofitions , T'affëmblée nationale vient <L
décréter que. ces affignats feroient l ’office ^
monnoie.
Délivrée , par ce grand moyen, de toute incertitude
5 & de tous les réfultats ruineux d'ün
crédit abandonné fans ceffe aux caprices de k
cupidité, la narion n'a plus befoin que d'union
de confiance, "de fermeté | que d’elle-même, en
un mot, pour aflurer à ce decret les plus heureux
effets., pour qu'il ramène dans le tréfor public
dans le commerce, 8c dans toutes les branches île
l'induftrie épuifée , la force-, l'abondance & la
profpérité.
François , les ennemis de la liberté peuvent
feulsaffoiblir cette efpérance j il importe de rendre
inutiles leurs infinuations j -il importe de
prouver jufqu'à l'évidence , que la réfolutionde1
l'aflemblée nationale n'efi pas feulement fondée:
fur la plus impérieufe né.ceflîté, mais qu’elle l’ell
encore fur des principes fains , quelle eft fans inconvénient
, que, fous tous les rapports enfin,
c’eft une loi fage & falutairé.
Portez un infiant vos regards en arrière} cefl
le-défordre des finances qui nous ramène lès jours
heureux'de fa liberté 5 appelés par un roi citoyen
au..fecours de la choie publique , vous ne pouviei
la fauver d'une manière sûre 8c honorable pour
vous & pour lu i, qu'en détruîfant les caufes qui,
après vous avoir accablé de maux, pourroientles
reproduire un jou r, & peut-être les rendre incurables.
Le mépris des droits de l'homme étoit
le principe de vos malheurs': dès ce moment vos
repré fen tan ts ont dû pofer les droits de l’homme,
pour bafe d'une conftitution propre à confervet
au royaume fa force , aux françois leur dignité, à
la chofe publique tous les avantages réfultansde
notre heureufe pofition. Dès ce moment auffi., les
vrais répréfentans de la nation, ceux qui, ne voulant
rien, pour eux , ont tout demande pour elle,
n'ont eu que des combats à fôutenir > ils les ont1
fo 11 tenus ay.ee courage 5 l'aflemblée nationale n'cB
a que mieux connu vos vrais intérêts.
Par-tout ou , fous l'empire de la liberté s
l'homme jouit de tous les droits dont la fociéténe
peut le priver fans injuftice, l'efprie de corps ne
faufoit être confervé fans danger. Il tend fins
ceffe a féparer fôn intérêt de l'intérêt commun-
Tous les moyens de réunion qu'on lui làiffe, font
clés armes, offenfives. Vainement youdroit-;^
employer l'in^êp-facré, de la religion , pour jup
tifier une exception à ces principes, fans lefqu^.
il n’y a point de liberté. Les faints devoirs quel3
feUgion prefcrit_
ffionferyi '
lés auguftes myftères dont elle : traitement jufte Sc honorable des.-miniftrés des
' autels, l’entretien des religieux, celui des pauvres
feroient fournis par le tréfor de la nation ; elle a
«'influence ïu-une influmeonrcael ep odleit ilqau .ere lai gfieosn mmm iftres. Ainii., Ë1-Vraraivàa illliabnetr tàé r,'é gà énrééurenri rl at oFursa, nlecse ,i naté lruêit sr epnrdivree sl a, B3oa uvteosl olnetsé vgoélnoenrtéaslè ,p alrati cnualtiièorne sa foduûs rle’epmrepnidrer ed ea ■■ eulleia lpap daritfepnoilri,t idoens ’dbeie nbsi eqnusi qfeuriv no’ioenntt mpuo icnesf làeTr edne- ■■ tctoetnieftni tudeércuenn té tdaet sd varnasi sF-m étiamtf,t re&s dàu f acvuolt-eri f,e r quün’eà
■ angereufe indépendance.'
■Ke Dpèluss- lofarsg lea, nafétiloonn a ldesû fcaoirnejo dnec tcuerse bs ieonùs el’lulefa gfee
jftroiiveV ....
ïBfle sS uebnvgeangire màe dnes« ddoénpt elnaf efsu fpdeen fsiûürne teéf,t taocuqt-uài-tltea-r ■■ ÿlafo ins adtéifoanli,r efuofnet pleosu rp rleesm ciietrosy ebnesf o, i&ns h, oonut epulfuet ôj>t oleusr ■Bopnregm-tieemrs sd,e fvaonisr cs.o Emûptr-oilm éteét tpreô flfei bfloe rdt ed leess m-niéngiflitrgeesr- ■Bcdlea fllaè redl'ihgoiomn meuexs-,m uênrhee sc?l aPfleeu td-oen pcroonpcreiévtoéisr ' uqnuei
■ n’eut été perdue dans la confufion &'dans l’anar-.
ichie? L'aflemblée nationaLe eût donc manqué à ■■ teonu hs élfeist apnrti ndcei cpoesn fjà cerleler deèûst- àtr-aphrié fveonttr eu nceo pnofiratniocne ■ des domaines,nationaux à la sûreté &.-aU foulage-
Kment de toute ta nation.
■K rieQufueesl?l eLs ecsi recnonnefmtainsc edse fluar elinbte rjtaém nai'so nptl ups luims pdéè-
■ reffource que'dans les défordres & dans les plain-
tes d,é la misère 5 ils s'aveuglent fans doute, s'ils ■1]| , pmeénrfietnert iotnrsio pmaps hde'rê tdreu ldibérfëefsp, oifri 5n omuasi sn en oréuus ninfe-
fions tous nos efforts pour prévenir d'aufîi déplo-
■ râbles extrémités.
;j. Ainfi ç'eft fous l'empire des principes politiques ■■ lqeus epil’uasf fcemerbtaléien sn, a&tio dneasl eb,e afcocienps tlaenst lp'ilnutse ruvregnetniosn,
K&le fecours des municipalités, à décrété la tente
..de ces domaines , dont leTàge.emploi pouvoit feul
»arrêter les progrès du mal 5 8c puifqueleur an-
»cienne adminiftration ne peut plus.fubfifter, puiF
»qu'èn les rendant à la circulation, ils feront une1
1’ four ce plus féconde de richefles nationales , l’af-;
K femblée a fatisfait à tous fes devoirs en’difpofant
K d e ces biens : mais dès-lors elle devbit mettre, à, la
K charge de la nation entière, toutes les dépenfes
K flü'ils acquittaient.
F La religion, fes miniftres, les religieux, les'
■ g iv re s , font à la- nation } .vos repréfentans ont
•I û-cré.té que dorénavant les.frais du cu lte , le
pondre des mêmes charges. Ces difpofitions font
fages , vous n'en feriez en aucun tems, ni de plus
sûres , ni de plus conformes à la faine politique, ,
ni de mieux aflorties au véritable efprit de la reli-
gion.
François , vous foutiendrez toutes çes niefures;
vous ng permettrez pas que la plus légère refïftance
arrête l'exécution- des. décrets de l ’aflemblée ,
fanètionnés parle roi.. Queceux d’entre vous à qui
il conviendra d’acheter les biens qui feront mis en
vente, fe préfentent fans crainte:j la propriété
qu'ils acquerront leur eft afîurée, c'eft de la nation
elle-même qu'ils la tiendront. Les defpotes, lès
tyrans , ceux qui gouvernent fans loix ne fe doivent
rien 5 ils peuvent-détruire impunément l'ouvrage
les uns des autres. Une nation ne frappe pas
ainfi fur elle-même. Quel intérêt aurôi't-elle jamais
à dépofleder celui qu elle auroit mis en pofleflion.
Il faudroit la concevoir foulant aux. pieds les loix
quelle s’eft données^ ou bien il faudroit luppofer
poflibîe qu'elle confentît de nouveau à . s'expofèr
au pillage du defpotifmë , 8c qu’elle permît encore
à quelques hommes d’envahir fa liberté. La
conftitution que chacun de vous a juré de maintenir
, nous garantit à jamais de ce malheur.
KSi Ton peut acquérir de la nation avec sûreté ,
fi toute idée contraire ne peur être admife avec
quelque apparence de raifon, l'aflemblée nationale
a pu dilpofer à l’avance du produit des ventes
qu'elle à décrétées ; c'eft le but des affignats. Les
biens dont ils fepréfentent le produit, forment leur
valeur intrinsèque 3 cette valeur eft auffi évidente -
que celle du métal renfermé dans,notre numéraire
habituel. Ces affignats euifent tôt-ou tard été né-
i ceflaires pour diftribuer entre les créanciers de
l’état la-portion de ces biens, deftinée par nos
premiers décrets à fecourir le tréfor public! que
cefte diftribution fe fafle plus tôt ou plus tard 5
cette circonftance ne change rien à leur nature.
Leur valeur refte la même, 8c fi l'on délivre les
affignats avant que les biens foient vendus , c'eft
qu'onabefoin d'une monnoie, qui remplace promptement
celle qui a difparu du commerce. Sans
cette anticipation falutaire, le tréfor public, 8c
vous-même , ne fortirie'ï point de la crife dange-
reufe qu'il eft fi important de faire cefler.
L'aflemblée nationale n’a cependant fait céder
aucun principe aux loix de l'impérieufe néceffité.
Elle a examiné les affignats-monnoie fous tous les
rapports,; avant de fe déterminer. Elle n'a écarté
les vaines déclamations fur les anciens abus du
papier-monnoie, qu'après la plus exaéle anàlyfe de
fon projet. Elle a confidéré que For & l'argent