
bien inftruits, cette armée peut être réduite dans
«ne portion double de celle de la cavalerie.
» D ’après ces principes, une armée de deux cens
cinquante mille hommes pourra fupporter une réclusion
de dix m ille hommes de cavalerie , de
quatre taille hommes d’artillerie, de cinquante
m ille hommes d’infanterie , & de treate-fix mille
hommes de réferve, total cent raille hommes ;
ce qui laiffera Y armée àcent cinquante raille hommes :
«lais aufli cette rédu&ion déjà forcée eft la feule
-praticable; au -d e là de cette mefure , la fureté
de l’état & l’honneur de nos armes fe trouve-
Toient compromis , & la nation entretiendroit
toujours à grands frais une armée infuffifante. Je
vous prie d’obferver qu’en étabtiffant l’état de
paix de la France à cent cinquante mille hommes,
lorfque celui de l’Autriche eft à deux cens trente
m ille , 8c celui de la Pruft'e à deux cens m ille ,
j ’ai calculé fur-tout les moyens militaires de porter
à la perfe&ion l'inftruSion de ces cent cinquante
mille hommes. Je ne parle point de cette
perfe&ion minutieufe, qui fatigue les troupes,
& qui ne peut jamais avoir d’application à la
guerre ; piais de ‘ celle vraiment néceflàira , &
qui ne s’acquiert que par une longue préfence
ious les drapeaux. On s’égare lorfqu’on vous
parle d’une inftruftion d’uri mois par an comme
pouvant être fuflifante ; fans compter les autres
înconvéniens de ce régime, fans 'attaquer l’eco-
çomie qu’on s’en promet, fans calculer que l’exécution
en feroit ordonnée & peut - être difficilement
ftiivie 5 je puis vous affurer que les individus
fournis au ferviee en feroient toujours trop
pour leur liberté, & trop peu pour leur inftruc-
tion. Ce fyftême çft incomplet, & fi une puif-
fance étrangère le pratique avec fuceès, d’abord
c’eft avec im ferviee plus long que celui quon
vous pfopofe, & c’eft p a ra qu’elle y joint des
moyens qu’affurément vous êtes loin de vouloir
qu’on emploie dans nos armees. Je termine donc
mon opinion par établir qu’il ne faut pas moins
qu’une armée de cent cinquante mille hommes en
a&ivité pendant la paix ”, & qu’il faut que cent
m ille auxiliaires foient tenus prêts à y être in-
çoraorés au mpment de la guerre.
Signé, L a tOUR-DUt-PiN »,
Vous voyez que 1e miniftre s’affure une plus ou
pioins grande quantité de forces, par l’entretien
penaant la paix cl’une armée aéfive de 151,899
hommes & de 100 mille auxiliaires, toujours prêts à
être incorporés dans l’armée aétive. Ces deux chofes
font abfolument diftinâes ; nous ne croyons pas
qu’il foit néceffaire d’avoir en temps de paix io o ?ooo
hommes en réferve, pour augmenter Y armée a&ive en
temps de guerre. Ce nombre nous a paru pouvoir
être réduit à 50 mille hommes. Vous connoifféz le
développement des idées de M . Emmery. D ’après fon
plan , les frais qu’entraîneroient les auxiliaires n’obli-
geroient pas à augmenter la forajne demandée p^r le
m îniftre, & fetrouveroient dans l’économie qui ^ j
réfultcr du congé de neuf mois , accordé avec demi,
fol de au tiers de l’infanterie, 8c au quart de la cavalerie.
Il n’y a guère de différence entre l’opinion de
votre comité 8c la propofition du miniftre fur le
nombre d’hommes qui doit compofer l'armée aftivç
Je me bornerai-à joindre au motif qu’il vous a pré-
fenté pour la porter à ce nombre, la conftdération
de notre pofition a&uelle, de l’état préfent de l’Europe
, 8c des circonftances politiques qui nous environnent
; ce n’eft pas lorfque tout nous preferit la ;
néceffité d’en impofer aux ennemis de notre révolu-
tion , lorfque le triomphe qu’obtient parmi nous la
caufe de la liberté , inquiète 8c agite, cnez les autres
peuples,, tous les.dépofitaires de l’autorité ; lorfqu’H
eft facile de préfumer que les efforts 8c complots de
nos mécontens, trotiveroientchez quelques-uns d’eux
de puiffans fecours, qu’il peut être queflion de régler
l’état de nas forces militaires au-deffotis des
moyens de défenfe que nous preferit au fein delà]
plus profonde paix l’état militaire de l’Europe. Le
• temps 8c fur-tout les progrès des principes d’équité
politique dont nous donnons l’exemple, 8c qui font
confignés dans vos décrets, produiront fans doute
une réduction graduelle dans le nombre de foldats
que les différentes puiffances de l’Europe tiennent
actuellement fur pied : mais lestfuccès même de cet
principes, 8c l’achèvement de notre révolution,
exigent que nous affurions aujourd’hui 1a paix par
une contenance impoiante, 8c nous devons faireref*
peCter cette morale qui nous interdit toute agreflion
contre les autres peuples, en nous montrant prêts à
repouffer celles qui pourroient être tentées contre
nous. Je fais qu’en partant de ces idées , 8c en jettant
les yeux fur les armées qu’entretiennent les rois de
Pruffe 8c de H ongrie, le nombre d’hommes que nous
vous propofons pourrait paroître infuffifant ; mais
nous avons penfé qu’indépendamment de l’énergie
extraordinaire qu’on doit toujours attendre de citoyens
, d’hommes qui ont vraiment une patrie, &
qui combattent pour fa défenfe , la France poflede
affez de moyens d’accroître cette armée au moment
de la guerre, 8c de porter rapidement fes forces au
niveau de celles qui'pourroient être employées
contre e lle , pour être pleinement raffinés contre les
plus extrêmes fuppofitions. S i l’on confidère en effet
quelle facilité doivent donner aux moyens de recru« !
tement 3c d’accroiffement l’immenfe population de
cet empire, & le traitement favorable à tous égards
dont jouiront les foldats françois, par les juftes dif-
pofitions que vous avez arretées pour afïiirer leur
bonheur ; fi l’on confidère les reffources que préfen-
teroient, dans les cas extraordinaires d’invafions, dft
ligues entreprifes contre nous,- ces milices nationales
armées pour la conftitution 8c la liberté, 011 repoulfera
toutes les inquiétudes qui pourroient naître de
la comparaifon de notre armée aétive avec celle des
puiffances militaires de l’Europe ; on penfera, ;
comme le miniftre de la guerre 8c comme votre c»*
j m ité, que s’il çft indifpenfable de conferver fur
L | 'föfö aïfive de 150,000 hommei érivlrori, cette
Pubien organiféepourra fuffire à notre pofition, 8c
nombre paraîtra le plus propre à concilier ce qu’exi-
[ ,t de nous la. fûrete intérieure 8c extérieure, la
dignité delà nation 8c les vues d’économie qu’il n’eft
5 permis auxrepréfentans de la nation d’oublier.
Appuyé fur ees confidérations, votre comité vous
j proposera de porter l’ornée aétive pour Tannée 1791
a 153,849 hommes. Ce nombre s’éloigne peu de celui
tqu’ap rop o fé le miniftre de la guerre. Les dévelop-
pemens qui fuivront, préfenteront les motifs de la
différence. . ; , , ■
Le miniftre a. divifé en tableaux le plan de formation
& d’organifation de Tannée qu’il vous a pré-
! fenté; le premier de ces tableaux eft intitulé : tableau
mirai de la formation de Y armée ; le fécond , tableau
finirai des dépenfes de Vétat-major de /’armée ; le troi-
iième & quatrième , formation des régimens d'infan-
mit; les cinquième 8c tixièm e, formation des régi-
\mens de cavalerie; le feptième , formation de Vartillerie;
; le huitième, corps du génie ; le neuvième, état-des dé-
penfes néctffaires ; le dixième , état général des dépenfes
' Jt /’armée. Le premier, le fécond 8c le dixième tableaux
ne préfentent que des réfultats généraux de
formation 8c de dépenfes, qui exigent la connoif-
fancepréalable des détails de cette même formation,
i J’ai cru ne devoir préfenter les obfervations qui y
font relatives , qu’à la fin de ce rapport, 8c je commence
l’examen du plan-du miniftre par le deuxième
! & troifième tableaux qui préfentent la formation 8c
la dépenfe de l’infanterie.
Len°. 6 traite des légions 8c de ce qui concerne Tin-
fanterie de ces corps. Il préfente aufli l’état de dépenfe
de ces différens corps. Votre comité a penfé
que le nombre d’hommes propofé par le miniftre ;
Ipour l’infanterie, devoit être augmenté de 2190
I hommes, q u i, avec les bataillons, de chaffeurs que
! le miniftre attache aux légions, 8c qHe le comité
i croit plus avantageux de faire rentrer dans les régi—
mens, pour porter les compagnies à 54 hommes, au
lieu de 50, fuivant le plan du miniftre, ^ffureront le
ferviee 8c l’inftruétion des bataillons, qui feroient
I alors de 540 hommes, au lieu de 500. Une économie
[ rèfulteroit de cette incorporation ,par la fnppreffion
[de ia lieutenans-colonels , 12 quartiers-maîtres ,
f 96 capitaines, 96 lièutenans, 96 fous-lieutenans :
I elle donneroit la facilité d’attacher à chaque régiment
un quatrième lieutenant-colonel' au- quatrième
bataillon , mefùre jugée indifpenfable par votre
comité 8c par les officiers qu’il a confultès ;:puifque
ce quatrième bataillon , devant recruter les trois
autres, 8c être le dépôt d’inftrnélion , doit avoir à la
tête un officier fupérieur. L ’avantage le plus-impor--
tanteft l’augmentation de la force des compagnies ;
augmentation néceffaire pour la perfection de l’inft-
truftî'on 8c à caufe de la facilite qu’elle donne de
rcftreindre les dépenfes de Y armée r en donnantalter-
aativement un- congé de 9 mois à 532. hommes par
regiment d’infanterie , qui ne jouiraient r pendant
btr abfence, que de la dçmi-folde*. Cette! économie:
fubviendrait én partie aux dépenfes de Fairxiliaire*
qa’il eft effentiel d’entretenir , pour remplacer les milices
que vous avez- abolies , pour être en état de
mettre , au premier ordre ,. une armée de 200,000
hommes fur pied. Le comité approuve la formation
des régimens de quatre bataillons, plus fufceptibles'
d’enfemble que les régimens de deux bataillons-, que
les maladies 8c les échecs à la guerre réduifent bientôt
à un feuK R ien d’ailleurs de plus favorable au:
fuccès des grandes opérations que la diminution de?
autorités partielles.
Les différences qui exiftent entre fe plan' ch*
miniftre , relativement à L’infanterie 8c Popinioni
du comité , font :
i° . Que le miniftre porte à cent trois mille fixt
cens- quatre-vingt-fept hommes la fomme de l’infanterie
, que le comité porteroit à cent cinq mille:
huit cens foixante-dix-fept ; différence de deux
mille cent quatre-vingt-dix en plus , fuivant l’avis»
du comité,
20. Que le miniftre ne met pas de quatrième:
lieutenant-colonel pour commander le quatrième:
bataillon, 8c que le comité le croit- indifpenfable..
30, Que le miniftre ne met que deux aides*
majors par régiment 8c que le comité en pro**-
pofe quatre. Les officiers appelles par le comité ,,
ayant penfé que ces adjudans devant-être établis-
pour fervir dans les manoeuvres d’officiers direc-*
teurs r il étoit indifpenfable ^qu’il y en- eût un at--
; taché à chaque bataillon^
4 °, E n fin q u e Le miniftre forme douze baCail*^*
Tons de chaffeurs, 8c que le comité les fait rentrer
dans les régimens pour porter ies compagnies;
à cinquante - quatre, que le miniftre rédiiifoit àî
cinquante ; opérations d’où il réfulte: une diminution
de trois cens douze officiers.
Quant aux dépenfes de l’infanterie, fuivarve
le plan du miniftre , elles s’élèvent à: 39 millions«
161 mille 549 livres ;; fuivant l’avis du comité , àt
39 millions 439. mille 343 livre s,, ce qui fait une-:
différence én plus ,. d’après l’avis du- comité,. de:
277 mille 794 livres ,, au moyen de laquelle fomme:
il obtient une augmentation- dp deux nulle* cents
quatre - vingt - d ix hommes.. Les- n °v 5 8c 6>
préfentent les. diverfes formations des- régimens«
de cavalerie,., de dragons, celle dés légions , 8 t
Tétat des dépenfes de ces différens corps».
V otre comité vous- propofe d’adopter- le- plan?
du m iniftre, quant au nombre d’hommes-& ai
celui des: chevaux , au nombre 8c à la formation
des efeadrons & des compagnies il' diffère
feulement dans.le nombre des régimens-, que:
le miniftre porte à; quarante-deux, oc. que. votre:
. comité- voudrait-réduire à trente-deux ce quii
fupprimeroit. dix colonels dix-quartiers-maîtres» 8c
• quelques* hommes d'état-major,, 8ff diminuerait lât
dégenfe. de^,.,.»., . r L e n?.-y gréfçme le: