
nçorë avoir béfoîn : ori prëténdoit q tfè lé roi
étoit libre , quand, menacé datts fa pérfonne
facr'éê 8é fôh augüfté'fami l e , après avoir défehdù
à fa garde intrépide' & fidèle , de verfer une féulè
gcfàtté du fang de fés fùjets, il Te remit 3 lui -j
Üç tout cè qu’ il àvoit de plus ch e r , entre les
mains d'un peuple dont on excitoit les fureurs,
de- parmi lequel fe troüvoit plirs d’un affalîm j oh |
prétendoit que le roi étoit libres lorfque’ , • en- j
fermé dans la capitale, environné d’ une gardé qui j
n’écoit pas a Tes ordres , entendant publier juf- '
ques fous les fenêtres de Ton palais les menaces ï
& les in'ful'tës^ que d’infâmés écrivains ofoiènt
journellement répandre contre fa perforine & celle 4e (bn aUghfte compagne ; ne pouvant ni* refter
dans fon palais fans avoir pour fpeëtacle des émeutes
journalières v ni s’en éloigner lafis fournir un prétexte
à les'exciter } obligé de voir fes plus fidèles
fujets infultéS, défatmés dans fes appartemëns,
arrêté lui-même par fa garde 3 il fanélionnoit,
il acceptoit tout ce qui lui étoit diété par.l’af-
femblée■ ’toute-puiffïnte qui le tenoif prifonhier 3
&• par de peuple, de fa capitale , dont lés* chefs
du parti dominant dirigèoient* à volonté tous les
nvmvemens. La nuit du 21 juin a diflipë tous
les doutes j la France & l’Europe fâvent maintenant
à quoi s’en tenir fur cette liberté. Il fem-
bloit du moins que le départ dii roi dût ouvrir
les yeux de la majorité fur fés devoirs : non1,
du moment que le roi a vôùlû être véritablement
libre ; ’ les chefs de là majorité oftt déclaré qu’il
ne devoir pas l’êtrë ; ils ont pris le parti d’ap-
pefantir & de montrer Tes fers.
, IL ont d i t , pour colorer leurs entreprifes, que
la. France étoit fans Conftitution. Mais on leur
'demande fi lé défaut de conftitution -peut jamais
autorifer üné révolte ouverte , un brigandage publia
: on leur demande comment il eft poffible
u’un grand royaume , triomphant des fiècles &
es revers , foit parvenu au premier rang parmi
le§ ;p£i fiances dé l’Europe , fans avoir eu de conf-
titutiQn.,Ehquôi ! la religion catholique, apoftoli-
que romaine , loi de l’état : des éfats1gehéraux;
re^iiontrans, avifàns, confentaris, remontrais fur
le$ abus , avifans für les lo ix , cohfentans fur les
fupfides & les emprunts : un roi reconnu légifià-
teur par les états eux-mêmes , & cependant des
formes falutaires', également reconnues par les
états, Tqit pour la cofifetliôn, foit pour la publication
dçs loix 5 des confeils analogues aux différent
objets 4e l’adminiftration : des cours fouvé-
raines chargées’de maintenir.la police intëriéuré ,
Sc.çîe rappçller en toute occafion , les principes
d&la ^opapchje & lés règles éternelles delà juftice:
les droits de la pairie * Tord ce légal des tribunaux,
l’ed^icari'o’n publique 3 lé.s coutumesdesprovinces\,
le^ dtojt; rquifUn péiir les pays qui le fuvfroierit,
festraires d , les capitulations partîcüliè’res,
lés reftes légitimés de k féodalité ; tout cela ne
formoit pà$ une conftitution digne d’égards ou
du moins d^xâmèn 1
.Sâns'doute .que* le roi étoit par-tout, à- la tête
de tout : l’églife lereconnoiffoit pour l’évêquedu
dehors } François premier s’eft, qualifié; iprémier
gentilhomme dé fon royaume} Henri IV a ligné
premier bourgeois de Paris. Le roi étoit le protêt«!
teur ;de l’églife , le modérateur des trois ordres,
le chef fuprême , le véritable chef de l'armée, de
l’adminiftration & des tribunaux. Mais par-tout
aufii l’efprit de eonfeil aecompaghoit le roi, pour
entourer de fes lumières , & ' tempérer par fes
lenteurs, tantôt la piiiiîànce- & tantôt :1a liberté, ,
Au lieu de ce bel ordre qu’ on admiroit en F rance,1
ralliant tous les intérêts, comprimant toutes les paf-
fions, garantiffant toutes les propriétés, &:renier-"
mant en lui-même , pour comble de bonheur, les
germes précieux de fa propre reftauratiôn; de ce bel *
ordre que la main inflexible dutems avoitdéfiguré,
mais qui pouvoit devenir, au moyen des réformes
dont le roi donnoit l’exemple, & desfacrifices quelé
clergé', la nobleffe &la magiftratureavoient offerts,
le chef d’oeuvre de la fagèfie & de la liberté} au
lieu d’états-généraux compofés de mandataires liés
par leurs cahiers, d’un monarque environné de
confeils néceffaires } d’une magiftrature fagement
ofgahifée &: dépendante uniquement des loix,
d’une magiftrature q u i, pour l’inftru&ion des
fiècles à venir fixoit dans fes regiftres 1» fouvenir
de fes'r fautes même} enfin au lieu d’un «peuple
libre , mais contenu, fi déformais ce peuple,
imprudemment armé par la conftitution, promène
fes regards fur la chaîne des pouvoirs qui préten-
tendrout le gouverner, il trouvera auprès d’uit
roi fins puiffance effective, auprès de tribunaux
fans dignité comme fans fo rc e , des modèles &.
de's moyens d’indépëndance , dans lès communes,
dans les municipalités, dans ces lambeaux de républiques
épars autour de lui fous le nom de dé-
partemèris, jufqu’ à ce qû’enfin parvenu au corps
légiflatif, il y voie des ambitieux qui fe diront
ses commis, & feront, fuivant les circonftancês,
fes tyrans du fes e'fdaves , occuper tour-à-tour
le' trône du defpotifine 2z là chaire1 de faite
. chie.
Cependant ; au milieu des invaftons commifes
par la majorité , &' des défordres produits pat
fes décrets, lé principal objet de la convocation
des états-généraüx, l’objet auquel une faufle
philofophie, qui ne travailloit que pour elle*
même^ fembloit fâcrifier tant de propriétés le*
girimes, & de vérités fondamentales} en un mot
les finances > que font-elles devenues ? On ne peut
y penfer fans Frémir. Où font ces hommes pm*
1 digieux qui devôient combler le déficit, adoucir
& fimphfier le fyftême .des importions, amortir
la d e tte , rétablir lé commerce , ,rouvrir, nrtuf-
i tiplier les canaux dé Vabondance, fonder le crédit
furffes bafes natùrélles? L’efpërance publique'èft
trahie dans tous ces points, & la nation fe voit
réduite à dès affignats forcés, pour lui tenir lieu
êesmonnoies d’or & d’argent. Que n’ont pas dit les
elfe de la révolution , pour juftifier cette émif-
fîon des affignats ? A les entendre, cette opération
pouvoit feuler fan ver l’état; Ce papier
fans modèle & fans danger,. nous difoient-ils,
loin d’influer fur le prix- des denrées, loin de chaf-
lerdevantlui l’ôr & l’ argerlt & d’augmenter leur
lllleur en fubiffant lui-mêms une perte propor-
®nee, circulera paifiblement, rapidement dans
fesivoiesparticulières, fans combattre, fans ren-
ifntrei; lesefpèces monnoyées, heureufement borné
au feul emploi dé procurer en peu de tems,
Invente des biens nationaux & la liquidation des
dites fupprimés. De notre côté , on oppofoit
ÿlces fopnifmes -, l’évidehce de.s principes les
lésons de l’expérience: pour qui l’événement a-1
t-il décidé? Nous gémilfons de cette vi&oire }
mais nous l’avions annoncée. Le numéraire a dif-
paru prefque en totalité : la valeur du peu qui
refte augmente tous les j*urs, & les progrès de
Cette augmentation font maintenant incalculables
les denrées ont deux p rix , l’ un en argent, l’autre
i|papier : les affignats, détournés de ces canaux
qu’ils dévoient fuivre fi fidèlement, font devenus
la monnoie courante : leurs inventeurs n’opt pas
jïougi de recourir à la honteufe reffource d af-
|frer dans la tribune, que ce n’étoit point ce
|àpier qui perdoit, mais l’argent qui gagnoit :
iaprine, fur dix-huit cents millions d'affignats dentés,
la vente des biens eccléfiaftiques & domaniaux
a-t-elle confommé jufqu’à préfent 250 mil-
nôns de cette monnoie faàicé & décriée. Il n’ eft
^Ôint de petites manoeuvres qu’on n’emploie
Pour embarrafifer & reculer les liquidations}
^paiement des rentes de l’hôtel-de-ville eft af-
îüjctti à des formalités minutieufes , tyranniques :
f 5 contributions publiques h’ofit changé de nom
i de forme', que pour;, devenir plus arbitraires
»pelantes : les frais du nouveau gouvernement
p"paflent de beaucoup ceux de l’ancien : le déficit
eft plus- que doublé : les fourcés des reve-
f Pjdinaires font prefque entièrement taries |
S c,ai" e de l’extraordinaire, originairement deft
F|ee a l’acquit des capitaux, s’épuife en verfe-
Bos continuels dans lacaifife des dépenfes coti-
«ntes,& lon nepeutcomparer la pénurie de I’é-
IIj la rniferç du peuple. Il nous fera permis
Bûreller une qheftion aux chefs de la majorité.
s. peines incroyables qu’ ils fe font données
$ r r aSSraver -les impofirions & ruiner l’é ta t,
Pptocheys des moyens fûrs, prompts & faciles
g on avoit dans 1 origine de combler le déficit,
du £ 1 ou,a§er fe peuple, en acceptant les offres
en profitant des facrifices de la
foht-1 1J 6n re^Pe<^:ant l’autorité- du r o i , ne
toiiin 6 - 5 l as u.ne preuve éclatante qu’ils ont
*Jir mèins occupés du foin dé rétablir
Na tions , Tom. U, Débats,
les finances , qiie de leur projet jphilofophique
dé renverfer la religion & la monarchie ?
Voilà les maux que nous avions prédits, &
que nous- cherchions à prévenir : voilà les fuites
inévitables d’un pouvoir ufurpé. L’ arrêté du 17
juin 1789, par lequel un feul ordre, contre l’avis
d’un grand nombre de fes membres ,> s’eft tranf-
forrné en affemblée nationale , renfermoit toutes
les calamités dont le royaume eft accablée II étoit
impoffible qu’une affemblée qui renonçolt à- fon
exiftence légitime, pour fe conftituer fous un titre
nouveau, de fa feule autorité, ne finit pas, rivale
néceffaire de tous les- pouvoirs déjà conftitués,
par les détruire l’une après l’autre, dès que fes
premiers pas étoient fes premiersTuccès. Que ceux
a qui l’ on doit cette funefte idée d’une affemblée
nationale, en répondent à Dieu, au ro i, à toute
la France ! combien doivent s’ indigner les députés
vertueux qu’elle a féduits ? Ils n’étoieht pas dans le
fecret de leurs deftinées. Etrangers aux intrigues de
la cour, aux mouvemens de la capitale., ils nefoup-
çonnoient ni les perfides intentions, ni les criminelles
efpérances de ceux qui les entraînoient, en
affeétant.un mépris héroïque pour des dangers imaginaires
, avec un zèle ardent & défîntéreffé pour
la chofe publique.
La nouvelle conftitution n’ a pas ceffé un feul
inftant d’avoirven nous des adveifaires. Eh bien !
qu’on juge maintenant cette majorité toute-puif-
fante , & cette minorité persévérante , chacune
par fes oeuvres; .
Le roi eft prifonnier dans fon palais., l’exercice
de l’ autorité royale eft fufp.endue, la monarchie
eft ébranlée jufques dans fes fondemens, les anciennes
loix font impuifflntes , les nouvelles impraticables
ou vexatoires } les moeurs publiques
fontcorrompues ; l’efprit d’agiotage triomphe dans
la capitale} l’efprit de brigandage infeéte plufieurs
provinces} le poifon qui circule dans la métropole,
gagne les colonies : la France eft fans religion,
fans roi., fans armée , fans flotre ,. fans police publique
, fans liberté, fons argent, fans commerce,
fans crédit 3 fans alliés , & les jours nè s’écoulent
qu’en amenant dans les èfprits de nouvelles er-
rëursj;dans les finances de nouveaux embarras, dans
les familles de nouvelles calamités , jufqu’ au moment
terrible, mais inévitable , où l’impoffibilitê
abfolue de fatisfaire aux engage mens publics, forceront
Taffemblëe ou fes fticceffeurs , de laiffer
éclater., comme un coup de tonnerre , ce mot infâme
qu’elle a défendu de prononçer , la banqueroute
, file zèle de ceux-là même que la révolution
a dépouillés , pouvoit laiffer la France fans ref-,
fo„urce. . . . . Tellesfontles oeuvres de la majorité :
voici les nôtres.
Nous n’avons pas fléchi devant l’idole : fes menaces
n’ont pas affoibli-notre courage y fes fuccès
B b