
ser refroidir ; vous le cafferez pour avoir la matière
qu’il contient. .
Cette fonte fe fait auffi avec le chalumeau à
un feu de lampe, et peut-être plus commodément.
On remet dans le même papier, chacune des
petites molécules métalliques pour éviter la con*
fufion,& on les pèfe de nouveau à la balance d’essai;
Celles qui pèseront près d’ un marc feront bonnes
; mais s’il s’en trouve à qui il manque un
poids confidérable, comme , par exemple, quatre
grains ou plus, c’ est une preuve qu’il s’est perdu
autant de cuivre à proportion, foit par le déchet
ou autrement, parce que le feu a été ou trop lent
ou trop long.
On doit remplacer celle à qui cet inconvénient
sera arrivé , en gardant les mêmes proportions
qu’auparavant.
On façonnera avec le marteau chacune de ces-
petites maffes pour en former des aiguilles , obfer-
vant de les recuire de temps en temps avant qu’elles
deviennent trop roides par le martelage.
On gravera fur ces aiguilles le nombre des demi-
onces d’argent quelles contiennent, celui de seize
fur la première, de quinze fur la seconde, &
ainfi de fuite.
Chacune fera percée à l’une de ses extrémités
afin qu’on puisse y paffer un fil pour les enfiler
toutes enfemble , ce qui fe fera dans l’ordre de
leurs numéros : on donne le nom de ligature à. la
fuite de ces aiguilles de différons titres.
Quelques effayeurs infèrent une .aiguille d’un
titre proportionnel entre chacune, de celles dont
nous venons.de parler ; d’autres y en infèrent un
plus grand nombre , comme trois , par exemple ,
ce qui exige une plus grande quantité de combinaisons
; mais quant à la ligature, de l’argent, il
n’ est prefque pas possible de mettre de distinction
entre, deux aiguilles dont la différence de
l’alliage est moindre que de la moitié d’une demi-
once.
On peut ajouter auffi à ces aiguilles , ou touchaux
d’argent, une lame de cuivre pour fervir
de dernière aiguille ; parce qu’on fe fert auffi de
cette ligature pour connoître la pureté du cuivre
ou les différentes quantités d’argent qu’il' peut
contenir.
Les aiguilles , ou touchaux, se font en Flandre
avec le poids de marc divisé par grains. La première
eft une aiguille, de douze deniers , ç’eft-à-
dire d’argent pur. La seconde d’onze deniers dixhuit
grains d’argent, & de fix grains de cuivre ,
& ainsi de suite ; ensorte que la proportion de
l’argent décroît toujours de la quantité de fix
grains , ou d’un quart de denier , & que celle du
cuivre est en raison inverse.
Lorsqu’on en eft venu à la quantité d’un denier
pour l’argent , & douze deniers pour le
cuivre , on ne va pas plus loin ; cette proportion
constitue la dernière aiguille.
Il est toutefois inutile que la différence de la
quantité d’alliage de deux aiguilles proportionnelles
voifines, continue d’être auffi petite juf-
qu’à la fin.
Celle de fix grains suffira jusqu’à l’aiguille de
neuf deniers, et celle de la moitié d’une demi-
once jufqu’à l’aiguille de dix demi-onces en descendant
; c’eft-à-dire en commençant par l ’argent
pur, parce qu’il n’est pas poffible de difcerner
exactement dans les aiguilles fuivantes, des variétés
fi peu fenfibles.
Touchaux pour or.
Les aiguilles' d’efîai, ou les touchaux- pour or ,
font compofées d*or & d’argent feul, ou alliées
de cuivre en différentes proportions.
On donne le nom de carature, ( caratura) à ces
fortes de combinaisons que l’on règle à l’aide du
poids de marc divifé en karats. Au reste , il n’y a
d’autre différence entre la préparation de ces aiguilles
& celles d’argent , qu’en ce que leur
titre est proportionné d’une autre façon. Chaque
touchau est du poids d’un marc. La table fuivante
représente leur ordre & leur divifion;
La première eft d’or pur, ou à 24 karats.
d’or pur. dargent pur.
La deuxième eft de 23 karats 6gr. 6 gr.
La troifième. . . . 23 karats . . . 1 karâf.
La quatrième . . . 22 karats 6 gr. 1 karat 6 gr.
La cinquième 1 . . 22 karats . . . 2. karats.
La fixième................ai karats 6 gr. 2 karat 6- gr.
La feptième . . . .* 2t karats . . . 3 karats.
La huitième . . . . 20 karats 6 gr. 3 ltarats 6 gr.
La neuvième. . . . 20 karats . . . 4 karats.
La dixième . . . . 19 karats . .*•. 5 karats.
La onzième . . . . 18 karats . . . 6 karats.
Enforteque l’on va toujours en diminuant par
karats entiers, jusqu’à ce qu’on foit parvenu au
vingt-troifième karat* d’argent ; par laraifon , air-fi
que nous l’avons déjà d it, qu’il n’est pas poffible
de connoître exactement entre deux aiguilles au-
deffous de la neuvième, une différence qui necon-
fifte qü’en fix grains d’or plus ou moins.
L’alliage en queflion, de Toc. & de l’argent,
s’appelle carature blanche, .caratura alba.
Si l’on mêle le enivre à l’ argent pour faire des
touchaux d’o r , cette combinaifon prend le nom
de la carature mixte , caratura mixta.
Cette préparation fe fait félon les mêmes lois
que la précédente , à cette feule différence près,
que la molécule d’argent pur jointe à l’or dans la
table précédente , est ici alliée d’une partie, ou a
deux parties de cuivre ; pe qui fournit deux espèces
d’aiguilles , quant aux proportions de leurs
çombinaifons.
La table fuivante préfente un exemple de deux
parties -dargent contre une de cuivre.
La première aiguille eft d’or pur, ou de vingt-
quatre karats.
La deuxième . . . . 6 gr.
La troifième . . . .
La quatrième . . . . 6 gr.
La cinquième . . . .
La fixième . . . . 6 gr.
La feptième.......................
L i huitième. . . . . 6 gr.
Ainfi de fuite félon l’ordre de la . table précédente.
Si dans la table ci-deflus on fubftitue le cuivre
pur à l’argent pur , et réciproquement, on a une
troifième efpèce de touchaux d’or ; & enfin ,une
quatrième, fi ces deux métaux font alliés à quantités
égales.
Nous n’avons expofé que les çombinaifons de
l’or le plus en tifage ; car elles font fufceptibles
d’être variées d’une infinité de façons qu’il n’est
ni poffible, ni néceffaire à un effayeur d’imiter ;
bien qu’il puiffe jufqu’à un certain point, quand
il a acquis beaucoup d’ufage ; diftinguer leurs
différens titres en les comparant avec les nôtres.
Si l’on trouvoit que les aiguilles d’or duffent
revenir à un trop haut prix , on pourroit les faire
plus petites que les aiguilles d’argent , & les
fouder à des lames de cuivre pour en rendre
l ’ufage plus commode.
4 gr- 1 * gr-
8 gr. / ^3 4 gr-
^3 i kar. - F &■ * 6 gr.
1 kar. 4 gr. / â
8 gr.
1 kar, 8 gr. 1 ^3 10 gr.
* 2 kar. 1 kar.
2 kar. 4 gr.
J ’
1 kar. 2 gr.
Ufage des touchaux.
On fait ufage des touchaux fur la pierre de
touche. C’est une pierre noire, fort dure, à qui
on a donné le nom qu’elle porte , parce qu’on
s’en fert pour effayer la pureté de l’or & de l’argent.
On juge du titre de ces métaux, Avivant
le plus ou le moins de conformité que l’on trouve
entre leurs nuances & celles des différens touchaux.
Toute pierre noire peut abfolument fervir de
pierre de touche ; mais il faut deux conditions ;
la première est que la pierre foit affez dure pour
n’être point rayée par les métaux qu’on frotte
deffus ; la fécondé que l’eau forte n’agiffe point
fur cette pierre, parce que fouvent après avoir
frotté de l’or fur la pierre de touche , on verfe
de l’eau forte à l’endroit où ce métal a été frotté ,
& l’on examine fi cet acide agit deffus, ce qui
n’àrrive que lorfque l’or eft allié avec du cuivre
ou de l’argent.
V O C A B U L A I R E.
jA lIGUILLEs d’essai ; ce font des efpèces d’aiguilles
compofées de parties d’or avec des parties
ou d’argent feul, ou d’argent & de cuivre, félon
une certaine proportion.
Carature-; c’est ainfi qu’on appelle le mélange
de parties d’or avec des parties ou d’argent
feul, ou d’argen & de cuivre , félon une certaine
proportion. Ce mélange eft déftiné à faire
les aiguilles d’effai pour For.
Carature blanche ; c’est lorfqu’il n’entre
dans le mélange deftiné à faire les aiguilles d’effai,
que de For & de l’argent.
Carature mix’ïe ; c’eft lorfque dans les touchaux
il entre de For, de l’argent et du cuivre.
Ligature : on nomme ainfi, la fuite des aiguilles
d’effai qui renferment des parties d’or ,
d’argent ou de cuivre, alliées dans diverfes proportions
& à différens titres.
Pierre de touche ; c’eft une pierre noire ,
fort dure , fur laquelle on frotte l’or ou l’argent
dont on veut çonnoître la pureté par les traces
que ces métaux y ont faites.
Touchaux ; on nomme ainfi un mélange de
différentes parties d’or , d’argent ou de cuivre,
alliées dans des proportions connues, et formée.,
en efpèces d’aiguilles pour faire des effais.
A a 2