
ni de feu les unes que les autres., puifque cé'feroit
-a même fubftance, placée toujours dans les mêmes
co^4‘ti°ns , & alors le principe adopté par M.
Dwitie , en 17 60 ,eft inconteftable dans la théorie.
A la vérité , comme on obtient rarement la terre
vitrifiable, fans mélange de quelques fubftances
hétérogènes, la différence- & de l’efpèce de ces
matières , & de leur proportion , doit en apporter
dans la fufibilité : le quartz tranfparent du Cleuzel,
n en affurement pas le même compofé que le
laiteux , nÿ que le enflai de roche qu’on lui a
comparé. C ’a donc toujours été avec raifon, que
les artiftes ont regardé certains fables , comme
plus difpofés à la fufion que d’autres , & que ,
dans la pratique, ils fe font crûs autorifésà l’annoncer
de même. Il feroit fort difpendieux , &
inutile à l’art, d’analifer les terres vitrifiables, pour
les amener à une parfaite homogénéité : on fe
contente de rejeter celles qui font visiblement
trop chargées de fubftances étrangères , d’en Séparer
ces dernières , lorfqu’elles peuvrent être fèparéeS
par des moyens faciles : du refte on èft obligé
d’en tirer parti avec les divers degrés de fufibilité
dont elles font fufceptibles.
M. Dantic ( pag. 185.T . I. de fes .oeuvres ) ,
croit par (impie analogie , le .criftalen maffe da
M^dagafcar, au {fi fufible qiie celui du Cleuzel:
je rie puis prononcer à cer égard , n’ayant jamais
été a meme de fou mettre ce dernier à la fufion ,
mais j ’ai traité en grand celui de Madagafcar, &
je dois avertir ici qu’il m ’a paru difficile à fondre,
Les fubftances heterogenés le plus communément
unies au fable bien choifi , font des terres d’autres
efpècesfur-tout des veines de terre végétale ,
& d argille colorée par une bafe martiale en jeune
plus ou moins foncé. La lotion répétée, nétoye
le fable de ces corps étrangers : nous avons parié
affez au long du lavage du fable , dans l’article
glaces coulées de ce diefionaire , pour.nous difpen-
ièr d’entrer ici dans de plus grands détails à ce
fujet.
M. Dantic indique ( pag. ,98. T. I ) un moyen
de purifier le fable , 6c d’en faire difparoïrre -les
couleurs qui y font produites par une bafe martiale
: je nen ai jamais éprouvé l’efficacité, mais
jè crois devoir en rendre compte , pour que les
artiftes n’ignorent aucune de leurs reflources. Il
confeille d’enfourner dans les creufets, à l’extinction
d’un four , du fable avec une addition de
quatre livres de fel de verre, par cent livres de
fable, & de faire fubir à ce mélange , feptoù huit
heures du plus violent feu de verrerie. « Le fel
« de verre , ajoute-t-il , difparaîtra , diflipera
« jufqu’au plus léger atome ’de matière, colorante ,
* & le fable reliera blanc comme la neige j très
« pur , propre à faire le plus beau criltal , &
« même à imiter les pierres précieufes, » Ce moyen
ne fuffiroit affurement pas * pour fournir à une
grande fabrication , une affez forte quantité de
fable préparé ; mais , après s’être âfiuré dé fofi
efficacité, on en feroit quitte , pour repéter , à
1 extinction d’un four , l’opération preferite , juf-
quà ce qu’on eût accumulé affez de fable , pour
la «réveillée fui vante , c’eft-à-dire, pour la durée
du four qu’on remettroit en feu.
r H des grais qui fe trouvent en maffes féparées
dans 1 intérieur defqu’elles il exifte un noyau d’ar-
gile pure : tels font certains grais blanc affez
communs vers les villages de^Piepape , & de
Viliagufien près de Langres. On doit, avant de
ptier ces fortes de grais , les caffer à coup de
maffe pour tâcher d’extraire la partie argileufe,
qui, par un pilage trop précipité , fe mê'etoit au
fable , & nuircit au verre , en y portant une
matière trop refraélaire.
M. Maquer dans fon diélionnaire de chimie, ( T.
2 , pag. 56 6 ) , définit la terre fittifiable, (luppofée
pure ) , celle dont les parties intégrantes
réunies, forment des maffes de matière , ou des
pierres abfolument blanches , fans couleur, d’une
tranfparence&d’üne dut été infiniment plus grandes
que ne le font cés mêmes qualités , dans tout
autre corps de la nature, qui enfin n’éprouve aucune
alteration , ni même aucune’ fufion par l’aétion
du feu la plus forte que nous puiffions lui appliquer.
' *
D ’après cette définition’très exa&e, l’artifle verrier
, choifira parmi les fubftances vitrifiables qu’il
pourra fe' procurer, celles dont les qualités s’approcheront
le plus de celles qui caraâèrifent la
terre vitrifiable pure. Il préférera par pur économie
, le beau fable de carrière , aux cailloux , aux
grais dure , & autres terres, vitrifiables en maffe y
mais il fe décidera pour le fable le plus blanc &
le plus vitreux, c’eft-à-dire , celui qui à l’infpec-
tion , préfente le plus de. ces parties tranfparentes
quj ont’ elles-mêmes l’apparence de fragmens de
verre.Ceci ne doit cependant s’entendre ftri&emenr,
que pour la fabrication des verres blancs que’l’on
veut obtenir fans couleur. Car ; fi l’on ne vouloir
fabriquer que du verte noir, communément dit
verre à bouteille, le fable coloré -, & même un peu
argileux , ne feroit pas à rejeter , étant plus fu-
j fible, & produifant un verre très.foiide.
Le verrier aura auffi égard à la groffeur des
grains dii fable qu’il fepropofe d’employer, car
la diverfité des grains’ doit quelque chbfe à la
fufibilité du fable. Le fable d’un gros grain prér
fente néçeffairement des interftices qui le rendent
.plus perméable à la- chaleur que le fable fini : fi
cependant il etoit trop gros , chaque grain for-
meroit une petite malle que la chaleur pénétreroit
plus difficilement , 6c dont par conféquent la
fufion feroit plus lente.
Fondans phlogifiiques & J allas. 1
On connoît & on emploie en verrerie pour fon- |
dans le principe inflammable , ou phlogiftique ,
& des fubftances falines. On diftingue donc deux
fortes de fondans, les phlàgifiiqucs & les [ahns.
Comme on ne trouve pas le phlogiftique pur
& fans mélange, lorfqu’on veut le faire fervir à
la fufion des terres vitrifiables , il faut choifir des
fubftances dans lefqu’elles il foit intimément uni
à une bafe, qui, en donnant au principe inflammable
affez de fixité , pour ne pas fe diifiper trop
promptement par i’aftion du feu , & pour agir
efficacement fur la terre vitrifiable, puiffe fe combiner
avec cette dernière , & entrer dans la confection
du verre. Les chaux métalliques nous pré-
Tentent cette reffource : on fait , que poulfées
au feu fans aucune addition, qui puiffe les revivifier
ou les rahienerj. l’état métallique , elles font plus
ou moins vitrefçjbles , mais toutes ne font pas
également ptoprés à l’ufage delà veirerie. Les métaux
parfaits font inaltérables par l’aétion du feu ,
ils ne font pas fufceptibles; de calcination ; or ,
dit M. Macquer ( dictionnaire de chimie , arr.
vitrification ) , « comme toute fubftance métal-
« lique, ne peut contracter aucune union avec
« les matières purement terreufes, il s’enfuit qu’au-
« cun métal parfait, ne peut entrer réellement
u dans la vitrification, n Les métaux imparfaits «
fe laiffent aifément priver du phlogiftique , qui
conftituoit leur état métallique , mais, fi parmi
eux il en eft auquel îa phlogiftique puiffe être
enlevé complètement, la chaux qui refultera de
cette opération, ne fera plus propre a fayorifer
la fufion des terres vitrifiables : quand elle tien-
droit encore affez de phlogiftiqne , pour jouir
d’une certaine vitrefeibilité , & pour fe réduire
elle-même en verre , elle n’en auroit pas affez
pour entraîner le fable dans fa fufion. Telle eft.
la chaux d’étain qu’il eft très difficile de faifir
au point de calcination convenable pour la vitrification
, parce que aifément dépouillée de tout fon
phlogiftique , elle devient très • réfractaire. Les
terres- du cuivre & du fer ne font pas plus propres
au travail de la verrerie ; on fe des procureroit
difficilement de la qualité défifée • ou elles perdent
trop de phlogiftique , pour conferver affez de
fufibilité , ou elles en retiennent affez pour fe
fondre en, matières opaques & trop voifines de
l’état métallique.
Le plomb eft le métal dont la terre eft la plus
propre à la vitrification. Il perd très aifément à
la calcination le principe inflammable qui conftituoit
fa métalléité , mais il en retient conftam-
ment & obftinèment'affez, pour tonferver tou-
jofirs la vitrefeibilité de fa chaux ;bailleurs- c’eft
de toutes les chaux métalliques , celle qui retient
le moins.de couleur : auffi eft-elle préférée à toutes
les autres par les verriers.
De quelque manière qu’elle ait été préparée,
elle peut fervir à la vitrification ; de forte qu’on,
fait égalenent ufig: de chaux grife ou cendre
de plomb , de maûicot, de litharge , de minium ,
de cerufe , & de tous les précipités de plomb ;
on emploie cependant plus communément le
n.iniiim.
La chaux dé plomb retient , comme nous le vons
dit, beaucoup de phlogiftique ; auffi à une
chaleur affez modérée fe viinfie-t’elle elle même,
& le verre qu’elle forme eft d’une fi grande fluidité
, & d’une telle aéltvité , qu’il paffe fréquemment
au travers des creufets , pour peu qu’on
l’y conferve en fufion. C ’eft donc par* fon excès
de phlogiftique , fur ce qu’il lui en faut pour fa
propre vitrification, que la chaux de plomb, par
l’aftion d’un feu de verrerie , entraîne dans fa
fufion , la terre vitrifiable.
Quelque foin que l’on ait apporté à la préparation
des chaux métalliques , il eft affez ordinaire
de voir quelques-unes de leurs parties fe
revivifier pendant la vitrification : ainfi , en employant
la chaux de plomb , on retrouve quelque-
’ fois dans le bain de verre, fur-tout vers le fond
du pot, des grains dé plomb dans l’état métallique;
en effayant de fondre un mélange^de fable ,
* dé fondant falin, & de verd-de gris, je trouvai
au fond du creufet, un culot de cuivre, & en
employant du cobolt calciné dont on fe fert
pour colorer le verre en bleu , on y voit quelquefois
des boutons métalliquesqui ne font autre
chofe que du régule de ccbolt, produit par l’addition
du phlogiftique , fourni .par les autres fubftances
qui éioient entrées dans la compofition.
Parmi les fubftances falines , les acides connus
,. n’ont pas en général affez de fixité pour
réfift.er au feu de fufion, & par conféquent, ils
ne peuvent fervir de fondans en verrerie : i’acide
phofp.hoViqiie eft lè feul qui s’uniffe intimément
aux terres vitrifiables, parla voie fëche , & qui
combiné avec elles, produife du verre par l’ac-
! tîon du feu , mais le peu d’abondance de cette
matière, & fon prix rendront toujours cette propriété
inutile aux verriers. Le fel fédatif qui fait
dans le borax office d’acide, entraîne auffi dans
fa fufion les térres vitrifiables , & forme avec
elles un véritable verre, mais il fera exclu des
travaux en grand de la verrerie par les mêmes
raifor.s que l’acide phofphorique.
Arfente.
L’arfenic blanc, que M. Bergman , ( Pag. 291 ,
Tôm. 2 de fes opufcules , traduftion de M.
de Morveàu ) , regarde .comme un acide chargé
dé la quantité de phlogiftique néceffaire pour
le rendre concret, peut enéore être confidéré ,
comme un des fondans' employés par les ver