
r O C A B
E q u a r r i r ; c’eft unirjles parements de la
la pierre.
Lit de la pierre (faire le ) ; c’eft T ’unir à
coups de marteau.
Lit de dessus ; c’eft le côté delà pierre qui
ne porte point dans la carrière.
Maigre de lx pierre ( prendre le ) ; c’eft
tracer tout autour les raies qui doivent diriger
le tailleur de pierres.
U L A 1 R E.
Marteau bertelé , gros marteau qui à
un côté de la tête tranchant, & l’autre den*
teié.
Parements de la pierre ; ce font fes quatre
faces.
Pioche ; c’eft un gros marteau de fer pointu
par les deux côtés de la tête.
Plomées ( faire les ) ; c’eft tailler les parements
de la pierre, jufqu’au milieu.
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T A P I S S I E R (Art du).
L E tapiflier eft le marchand qui vend , qui
fait, & qui tend des tapifferies 8c meubles.
La dernière partie de cet art eft fi compliquée ,
fi fujette aux variations de la mode , quelquefois
même à la fantaifie des particuliers, qu’un
tapiflier ne fauroit trop s’appliquer à bien con-
noître les propriétés des étoffes ; la préférence
qu’elles ont les unes fur les autres ; le parti qu’on
peut tirer de chacune ; leur diftribution dans les
meubles ; l’union des fleurs ; la féparation des lés
dans les étoffes à fleurs -, à quadrille, ou rayées ;
l ’emploi des bordures ; les coutures relatives aux
étoffes, & la pofition des clous dorés. Il doit
aufli connoître la qualité , la largeur, le prix des
marchaodifes , la quantité qu’il doit en employer
dans chaque efpèce de meuble , afin qu’il puîné
rendre raifon de leur valeur ; c’eft ce qui a été
parfaitement détaillé dans les principes de Vart du
tapijjier, que M. Bimont maître & marchand tapiflier
a fait imprimer en 1774.
Qu’il nous foit donc permis d’emprunter de
fon ouvrage, la doârine que cet habile maître
a développée dans l’intention, comme il le dit, de
fe rendre utile au public & à fes confrères ; ce
qui ne doit pourtant pas empêcher de recourir à
fon livre, li l’on veut joindre à la connoiflance
de l’art du tapiflier, les détails 8c les calculs, en
quelque forte, de la pratique , avec des tables toutes
dreflees , tant pour l’achat que pour la coupe ,
la tenture 8c l’emploi des marchandifes.
Des différentes efp'eces d’étoffes 6* autres marchandifes.
Il y a ( dit M. Bimont ) , plufieurs efpèces
d’étoffes 8c d’autres marchandifes qui entrent
dans les ameublements. Je vais donner une idée
générale de la qualité des étoffes, 8c de l’ ufage
que l’on en peut faire. Quant aux autres marchandifes
, il fuflira que j’en parle à mefure que
j’en détaillerai l’emploi.
L’étoffe qui eft le plus en ufage pour toutes
fortes de meubles, c’eft le damas. Il à par lui-
même un brillant que les autres étoffes n’ont
pas : les couleurs en font fines , 8c par confé-
quent folides ; on peut le nétoyer quand il eft
enfumé , 8c le retourner quand il eft gras : alors
il eft bon pour des meubles de campagne, 8c
affez honnête. Quand il eft fo r t, il a deux avan-
! tages : le premier eft d’être d’un meilleur ufer
pour les fiéges } le fécond , eft que fes fleurs
| paroiffent mieux.
Dans le damas de deux couleurs, le fond eft
; d’une couleur 8c la fleur d’une autre. Quand il
; eft de trois couleurs, le fond eft d’une couleur
8c les fleurs de deux.
Le damas des Indes peut fervir aux meubles ;
mais l’ufage n’en eft pas fi commun.
Le damas fil 8c coton, dit d’Abbeville, eft une
étoffe qui ne fert guère qu’à des tentures de
tapifferies, 8c lits de domeftique.
Le damas fil 8c foie, fabrique de Paris, eft
d’un ufage plus étendu. On en fait des meubles
de toute efpèce , fur-tout pour la campagne.
Le damas de Caux tout de fil, n’eft bon que
dans les chambres des domeftiques, pour lits ,
tapifferies 8c rideaux. Ces deux derniers damas
font fujets à fe gripper fur les côtés. Le lampas
eft un étoffe de foie propre à faire de beaux
meubles de toute efpèce.
On fe fert du damas pour lits, tapifferies ,
fiéges, portières, & même quelquefois pour rideaux
de croifées quand il eft de plufieurs couleurs
; 8c d’une feule couleur, on le borde à
plat & à l’endroit, d’un galon or ou argent ;
mais il eft plus ordinaire qu’on emploie pour cela
le gros-de-tours , dit quinze fei^e^ le taffetas d’Angleterre
ou autre.
Le gros-de-tours à carreaux, coton & foie •
la toile Angloife à carreaux, fil 8c laine, conviennent
l’un 8c l’autre pour faire des rideaux de
croifées.
Un meuble d’été fe fait ordinairement en taffetas
à fleurs ou chiné ; 8c les rideaux des croifées
font analogues au refte. Sur les fiè®es de
tapifferie ou de damas qui fervent l’h iver, on
met ordinairement pour l’é té , des houffes ajliftées
de taffetas, à moins que les bourgeois ne
veuillent doubles fiéges. On emploie“ aufli le
| Pékin : il eft même fort en ufage.