
lorfqu’il eft extrêmement divifé, s’oppofe à fa précipitation
: obfervation fur-tout importante dans
lès travaux qui ont les métaux parfaits pour objet ;
affinité qui eft d’autant plus grande , que la fcorie
a plus de pefanteur. C’eft à cette affinité que nous
devons la teneur des fcories, qui retiennent toujours
une portion de .métal.
Lorfqu’il ne refte que quelques onces d’un
métal imparfait dans la fcorie , on -n’y fait pas
attention ; mais pour les métaux parfaits , un gros
ou un huitième d’once mérite déjà l’attention du
métallürgifte.
Sans les foins d’un bon métallurgie, les fcories
comiendroient quelquefois une once & plus de
métaux parfaits. Pour éviter cette perte , il a* recours
, dans fes fontes , aux métaux imparfaits,
•qui ont une plus grande affinité aux métaux parfaits
, que lés fcories.
Tous les métaux peuvent fe préfenter fous l’état
de matte ou unis au foufre , fans en excepter
même l’or & le zinc , avec cette feule différence
que ces derniers font toujours unis à d’autres
métaux lorfqu’ ils font unis au foufre, & que c’eft
•parleur intermède iju’ils s’y joignent. Nous voyons
le zinc dans les mattes de la baffe Hongrie & du
-pays de Saltzbourg.
De toutes les mines, les pyrites font celles qui
font les plus riches en foufre. Les pyrites de la
contrée à mines de Halsbriick donnent, par exemple,
18 à îo livres de foufre parla fubümàtion ,
& malgré cela le réftclu contient encore affez de
foufre pour former un matte ; c’eft ainft que l’on
nomme les mines pures fondues & privées de
leur excédant de foufre.
Lorfque , dans la fonte , on a pour but d’obtenir
le métal qu’elles contiennent, en bonne partie
privé de fort foufre dès la première fonté , on
grille les mines. Dans le grillage, le foufre s’en
va en partie en nature & fe décompofe en partie;
& il eft plufteurs demi - métaux que les mines
peuvent contenir , qui fe volatilifent par la chaleur
du grillage.
Cette opération exige :
1. Que le miserai rougiffs légèrement fans
fondre.
2. Q u’on le foùtienne quelque temps dans cet
état.
3. Qu’il y ait libre accès d’air.
La grandeur des grillages varie. Les grillages
font encore ou couverts ou à découvert, félon
les vues qu’on fe propofe : on emploie du bois
| ou du charbon, ou enfin , comme à Mansfeld,
| des fafcines. On emploie les dernières fur-tout
pour les mines & les mattes fufibles. Le nombre
des feux on des grillages varie encore félon les
vues. En général , il ne convient pas de griller
Vjufqù’à 'chaffer tout le foufre; car:
/i. Il faudroit trop de bois pour chaffer les
dernières portions.
2. On volatiliferoit trop de métal.
3. La fonte feroit plus difficile ; car plus la
mine eft grillée, plus elle eft difficile à fondre.
4. On n’obtiendroit point de matte , qui dans
plufteurs cas eft utile. Dans la fonte du plomb,
, par exemple, elle fert à recouvrir le plomb , &
& elle fe charge du cuivre que pourroit contenir
la mine, & qui fans cela s’uniroit au plomb.
5. Il refteroit plus de métal dans les fcories,
qui ne fe réduiroit pas, fur-tout fi l’on traitoit un
minerai chargé de gangue , car le grillage change
les métaux imparfaits en chaux; & comme il eft
impoffibie que, dans la fonte, toutes les parties
de chaux métalliques foient en conta ét immédiat
avec les charbons , contai! immédiat qui , comme
l’on fait, eft néceffaire pour la réduétion, il s’enfuit
qu’il doit refler beaucoup de chaux métallique non
réduite, qui refte dans les fcories.
Ce contait, fi néceffaire pour la réduétion dont
nous venons de parler, eft d’autant moindre , que
la mine a plus de gangue. Plus par conféquent
on pouffe le grillage loin , -& plus la mine a de
gangue, plus il refte de métal dans les fcories.
Dans la fonte on obtient :
1. Du métal qui eft rarement entièrement exempt
de foufre, comme l’expérience le prouve.
2. De la matte.
3. Des fcories.
Il eft très-rare qu-’on obtienne un métal Tans
mélange d’autres métaux , les mines que l’on traire
tenant ordinairement plus d’une fubftance métallique.
A Lautemhal, le plomb contient .du zinc.
En Saxe, le cuivre contient fouvent du cobalt,
qui produit ce qu’on nomme le mica. Il n’y a que
l’arfenic , le mercure & quelquefois l’antimoine
qu’on obtienne pur.
Suivant la nature des métaux mélangés a celui
qu’on cherche à obtenir , on emploie différens
moyens pour les féparer. La volatilifation , la liquation
, la fcorification, l’eau forte & le foufre
font les différens moyens qu’on emploie.
On fépare l’arfenic par des grillages & par la
fonte ; l’antimoine, en faifant jouer le vent des
foufflets fur le métal fondu ; l’argent du cuivre,
par la liquation ; le plomb , des métaux étrangers
qu’il peut contenir, fe fépare au Hartz par une
efpèce de liquation ; le cuivre des métaux étrangers
, par l’affinage ou par* l’aétion du feu & de
l’air réunis : procédé fondé fur ce que le cuiyre
réfifte plus à l’aétion de l’air & du fou que les autres
métaux imparfaits.
L’argent fe fépare des métaux imparfaits, aoffi
par une fcorification qu’on nomme affinage, mais
qui fe fonde fur la propriété qu’a le plomb qu’on
ajoute , de fcorifier tous les métaux imparfaits ,
lorfqu’il fe vitrifie à l’aide de l’aétion réunie du
feu & de l’air : l’or le fépare de l’argent par le
moyen de l’eau forte, qui diffout le dernier fans
toucher au premier, s’il n’y a pas plus d’un quart
d’or dans le mélange ; ce qui a fait nommer cette
opération quartation ou départ ; enfin , on peut
féparer différens métaux à l’aide du foufre.
On fait que le foufre a plus d’affinité au fer qu’au
cuivre, moins au plomb qu’au cuivre & au fer,
& que l’échelle eft terminée par l’argent, le régule
d’antimoine, & enfin par l ’or auquel il ne s’unit
point.
Soufre.
Fer.
Cuivre.
Etain. .
Plomb.
Argent.
Régule d’antimoine.
Mercure.
Or.
Car les mattes eu les métaux fulfurés fourniflent
les métaux qu’elles contiennent dans cette fuite ,
fi l’on ajoute à la matte d’un métal, un métal qui
précède dans l’échelle le métal qui fe trouve ful-
furè. Ces réparations, il eft vrai, font imparfaites ;
mais cela n’empêche pas qu’elles ne foient d’une
très-grande utilité..
A chaque moment on eft, dans les fonderies,
dans le cas de fonder fes travaux fur les différens
degrés d’affinité du foufre, d’une manière direéte
oa d’une manière indirecte ; & ces méthodes indirectes
de tirer parti des affinités du foufre , méritent
d’être conftdêrées d’un oeil attentif, four jeu
étant fouvent plus compliqué. ■ ,
Si l’on a , par exemple, une mine ou matte de
plomb tenant cuivre, & qu’on la fonde après l’avoir
grillée, on obtiendra premièrement du plomb, &
le cuivre qui a plus d’affinité au foufre qui refte
après le grillage, que le plomb , reftera uni 311
foufre fous la forme de matte. On tire donc ici
parti, fans s’en douter, des différens degrés d’affinité
du foufre aux métaux.
La riclieffe en. argent des premiers plombs que
fournit une mine de plomb argentifère, la purification
de l’or par l’antimoine, la féparation de
l’o r , de l’argent par le foufre , font encore des
opérations fondées fur .les affinités du foufre.
Après avoir expofè, d’une manière rapide , les
principes du travail des mines en général, nous
expoferons le travail des mines en particulier,
autant que les bornes de cet ouvrage le permettent.
Travaux fur les mines d’antimoine»
Ces travaux confiftent à féparer l’antimoine
de fa gangue feulement, fans le priver du foufre
qu’il contient, & qu’on cherche au contraire à
conferver.
On met la mine d’antimoine caffée par gros
morceaux dans des creufets percés par leur fond
d’un ou plufteurs trous : on place ces creufets
dans un fourneau, & l’on y ajufte des pots de
terre par-deffous : on chauffe enfoite les creufets ;
l’antimoine entre en fofrdri & cbulè à mefure
dans les pots inférieurs ; les matières pierreufes
relient dans les creufets.
Dans certains endroits on fait fondre la mine
d’antimoine dans des creufets qui ne font point
percés; lorfque le minéral eft fondu, les matières
terreufes .viennent furnager, on les enlève avec
une cuiller de fer ; & lorfque la furface eft propre,
on puife l’antimoine avec la même cailler, pour
le couler dans des pots femblables aux précèdent.
Travaux des mines d’argent.
Cet article deviendroit trop long ,' ft nous
entrions dans tous les détails que préfente le
traitement des mines d’argent. Nous nous bornerons
à en expofer les principes généraux, & à donner
pour exemple le travail uftté a&uellement à
Freyberg.
Les mines riches d’argent exigent un traitement
bien différent de celui des mines pauvres.
Pour féparer par la fonte l’argent des mines
riches fans perte, on doit, pour mieuxraffemblet
les grains d’argent, employer le plomb, qui de
tous les métaux eft le plus propre pour remplir
ce but.