
varié que la foie tranfparente & peinte des Chinois,
eft très radieux fit très-frappant par la réfra&ion des
lumières d’unelanterne aux autres. Tel eft l’admirable
effet de ces luftres de fer, garnis de trente, quarante
& plusde ces petites lanternes qui y font fuf-
pendues.
Ces lanternes, font à quatre pans, à cul-de-
lampe. Chaque pan eft de dix à onze pouces de
haut, compofé de trois pièces, dont une quarrée
dans le milieu d'environ quatre pouces de hauteur
fur trois pouces un qttart de largeur ; & les deux
de la cheminée & du cùl-de-lampe, de trois pouces
tin quart de haut ou environ fur la même largeur
par un bout , & fur deux pouces & demi de large
par l’autre. Dans, le plomb qui borde le cul-de-
lampe, eft encaftré uu fond quarré de fer-blanc,
fur lequel eft attaché avec clous rivés une bobèche
de huit à neuf lignes de hauteur, fur fept à huit
lignes de diamètre, pour porter la bougie.
La fermeture eft furmontèe par un couvercle
quarré de fer-blanc, qui déborde tant foit pe* le
corps de la lanterne. Il y eft attaché par quatre
branches de fil-de-fer , arrêtées au-deffus de la
pièce quarrée par quatre crochets retenus par les
liens de plomb foudés fur chaque montant. Un
de ces quatre pans s’ouvre & le ferme dans le
milieu par une pièce entourée de plomb de la
mefure des autres du milieu, retenue vers le haut
par ces mêmes fUs-de-fer qui fupportent le couvercle,
& s’accrochent avec un brin de fil-de-fer
encaftré dans le plomb & foudés par-deffus. Cette
porte s'élève & s'abbat par ce moyen fur le cul-
de-lampe, & procure un fervicé très-prompt pour
l’illumination, en intrcduifant par cette porte les
bougies déjà allumées. Ces lanternes s'accrochent;
par des anneaux inhérens au couvercle dans les
branches des luftres de fer, que l’on defcend à la
commodité des allumeurs, pour les remonter lorsqu'ils
font allumés. Les petites lanternes portati-
ces font fur le même modèle.
De la maniéré de garnir les croifées de chajjis_ à verre,
à préfent la plus ufitée.
L’art du vitrier ne s’exerce plus guère qde dans
l’emploi qui fe fait du verre en grands carreaux
coupés, ou dans des plats qui fortent des verreries
de Normandie en paniers, ou dans des tables
de verre qui viennent de l'Alface, de la Franche-
Comté , ou d’autres verreries tant nationales
qu’étrangères. Or , des manières d’employer le
verre en grands carreaux, la première & la plus
ancienne, à prefent tombée en défuétude, con-
fiftoit à les entourer de plomb neuf en les contre-
collant par derrière avec des bandes de papier
étroites. Celles qui font à préfent les plus ufitées,
fe réduifent i*\ à coller les carreaux attachas en
feuillure avec pointes, ou par dehors feulement ,
pu par dehors fit par dedans, ce qu’on appelle
contre-entier ; a*, à les recouvrir de bandes de
maftic. Ce font les deux manières, d’employer les
grands carreaux de verre qui vont faire le fojet
de ce chapitre, aiuft que les réparations locatives
de vitrerie en carreaux collés ou maltiqués.
Comme en coupant les carreaiix de verre d’une
croifée quelconque fur le ‘carton où l'on en a tracé
la mefure, parce que, plus fouple que la table
il fe prête plus aifément aux finuofités de la furface
du verre ; l’inégalité des mefures des carreaux
dans une même croifée exige du vitrier de laiffer
à chaque carreau une bonne ligne d’équerre à
recouper, en les plaçant en feuillure. C'eft par-là
qu’il doit commencer , en difpofant fis carreaux
avec affez d’attention pour que les plus défeâueux
foient hors de vue. Il les relève enfuite du ch«fli$
dans lequel ils ont été coupés, dans le même ordre
où ils ont été placés, & trace avec la pierre blanche
fur le chafiis & fur le premier ou fur le dernier
Carreau (ce qui eft arbitraire ) le même chiffre
qùi en défignela place, pour après k s avoir mouil.
lés à moitié dans le baquet, dans lequel il a foin
d'entretenir toujours de l’eau, les porter égoutter
dans une auge de plomb placée prés de la table
au fable. Cette table eft ordinairement de bo'.s de
chêne, bordée fur le derrière & fur le côté de
planches y attachées folidemenr, pour porter les
tas des carreaux lorfqu’on les nettoie.
On fe fert pour cela d’un fabfe doux que l’on
promène légèrement fur le carreau des deux côtés
l’un après l’autre, pour en effuyer l’humidité &
la craffe avec un torchon de vieux linge, jufqu’à
ce qu’il foit bien net. C’eft affez ordinairement
l'occupation des femmes ou des apprentis, qui
doivent apporter une attention fingulièreà refaire
les mêmes marques qui ont été empreintes fur un
des carreaux de chaque tas. L ’ouvrier qui a levé
les carreaux de rang, les replace, lorfqu’ils font
nets, dans le même ordre dans la feuillure, où
il les attache avec quatre pointes de clous de maréchal
, ou de clous de fil d’archal, vulgairement
dits clous d'épingle fans tête, pour pafLr enfuite
entre les mains de celui qui doit les coller.
Le papier dont les vitriers fe fervent le plus
ordinairement pour coller les carreaux, eft du
quarré moyen entier, beau, plus communément
dit bontrié, de quinze pouces trois quarts de haut,
fur vingt pouces de large , ou du papier bulle
de Thiers en Auvergne, dit à la main , haut de
douze pouces, & large de vingt. Le premier par
fa hauteur & fa blancheur, lorsqu’il eft bien collé
& fans grandes caffures , eft préférable au fécond;
mais le fec c d étant toujours beaucoup plus collé,
eft moins fujet à fe détremper fur fais & fe caffet
lorfqu’on lève les bandes.de deffus ledit ais pou*
s’en fervir. Celui ci fert plus ordinairement à
j contre-coller.
Il eft avantageux aux vitriers d’avoir toujours
plufièurs mains de papier coupées en bandes ;
p|us le papier eft anciennement coupé, ce que
l’on fait dans certains momens où l’on n’eft pas
fi preffé, plus il eft feigneufement enveloppé;
plus il fe fèche, moins il fe détrempe en le collant
fur l ais. On prend à cet effet une demi-main de
papier qui, ployée en deux par le milieu, forme
fépaiffeur d’une main, fur laquelle on coupe des
levées de bandes , & ainfi fucceflivement fuivant
la quantité de mrins que l’on veut coupe--. On fe
fert à cet ufage d’un couteaù qui coupe bien,
dont on paffe d’abord le dos en appuyant fur la
levée que l’on veut faire. Le pli qu’il y forme fert
de guide au tranchant du couteau, que l’on conduit
de la main droite pendant que la gauche appuyée
fur la levée, tenant le papier ferme empêche
qu’il ne fe dérange. Ainff toutes les levées
feront coupées nettes fur leurs bords &..fans dentelure.
Le papier fe coupe fur deux fens : ou fur fa
hauteur , pour former ce que les vitriers appellent
des bandes de hauteur, qu’ils emploient suffi fur
la largeur des feuillures, lorfqu elle excevie dix
pouces; ou fur toute fa largeur, pour en faire
ce qu’ils appellent des bandes d'équerre, ceft-à-
dire, qui entourent l’équerre d’un carreau dans
les mefures qui le comportent; eu pour border
deux largeurs , lorfque les carreaux ne paffent
pas dix pouces de large. Ces bandes font ordinairement
de onze à douze lignés de face. Le papier
. à contre-coller fe coupe atafli par bandes, mais
plus étroites; car elles ne doivent pas porter plus
de quatre à cinq lignes de face. On les coupe ordinairement
de mefure jufte , pour entourer le car-
| reau à quatre reprifes; c’eft pourquoi l’on n en
j coupe que pour le befoin»
Pour coller , il eft bon que la colle foit prête
j un jour avant que d’être employée* Trop chaude
elle formeroit trop d’épaiffeur fur le papier ; outre
qu’il feroit plus difficile de l’étendre, elle feroit
p!us long temps à fikher» Dans les boutiques ou
I l’on en emploie le plus, on a une chaudière de fonte
. de fer qui contienne dix-huit pintes d eau ; on y
j mefure d’abord quatre litrons & demi de la meilleure
farine de froment, qu’on délaye petit à petit
avec cette eau, en fe fervant d’une cuiller ou
fpatule de bois, fit la battant comme on fait pour
la bouillie. On y ajoute peu à peu , & en l'agitant
toujours, l’eau néceffaire pour remplir la marmite,
que l’on pofe enfuite fur le trépied qui doit
la colle de tourner & de s’aigrir fi-iot pendant
les grandes chaleurs de l’été. Alors on ne ccffe
d’agiter la colle fur le feu , & toujours vers le
fond de la chaudière, de crainte que la farine ne
fe pelote par grumelaux, ou ne brûle dans le
fond. Dès qu’on s’aperçoit qu’elle '.’épaiffif, alors
on celle de l’agiter, jufqu’à ce qu’elle commence
à s’élever-par bouillons ; car fi on la laiffoitbouillir,
elle s’étoufferoit &. tournero.it en eau. On juge
que la colle eft bien cuite, lorfqu’elie donne à
l’odorat cette odeur qui fixe le degré fuffifant de
cuiffon-pcur la bouillie. Enfuite on la verie tonte
chaude dans un fceau , ou dans une terrine ver-
riffée ; dans laquelle on la laiffe refroidir , & non
dans la chaudière , ou le gratin venant a fe mêler
avec la colle la noirciroit, tacheroit le papier,
ou au moins en terniroit la blancheur.
la recevoir.
Ceux qui veulent la colle meilleure, jettent fur
le tout deux onces d’alun. Ce fel afiringent, outre-j
qu’il fert à donner à la colle plus d’adhérence du
papier collé fur le verre , le tient plus ferme &
hioins fujet à fe détremper fur l’ ais, fil empêche
Dans les temps de difette de farine , on ne
prend pour femblable quantité d eau que deux
litrons de farine 6f. deux livres d’amidon, qu'on
a grand foin de bien détremper; mais le papier
imbibé de cette"col!e n’eft pas fi adhérent au
bois, & fe lève bien plus vire dans les temps
de pluie. En revanche cette colle eft inhérente
au verre , dont on a beaucoup de peine à la détacher
«
Lorfque la colle eft un peu trop épsiffe, on
peut la détremper avec un peu deau fiorde, ou
chaude, en mêlant bien le tout, jufqu à ce qu il
foit réduit en une confiflance égale , de façon
qu’elle ne perce pas trop à travers du papier.
Les vitriers, pour étendre la celle fur le papier
fe fervent d’un ais ou planche de bois de chêne
de deux pieds de long au moins, de douze à
quinze pouces de large , peinte en huile du coté
où ils doivent appliquer les bandes de papier. Ils
doivent avoir grand foin de laver cct ais &. ci«
le frotter avec une broffe, f-iôt qu’ils ceffent de
s’en fervir, pour en détacher la colle qui anroit
pu s’y arrêter. Ces précautions empêchent le papier
de tenir à Tais, -lorfque l’on recommence à s’en
fervir. îh ont une broiie qu’ils nomment 1 e pinceau
à la'colle, parce qu’elle en a la forme. Son manche
eft ordinairement de neuf à dix pouces de longueur
; le volume par le bas d’environ fix pouces
de circonférence formé de poils de ^ fanglier^ de
cinq pouces de longueur , bien ficelés fit arretés
autour du manche. C ’eft avec le bout de ce pinceau
qu’ils prennent de la colle qu ils ont a cet
effet verfée dans un petit feau dit feau à la colle,
du volume d’un baril à anchois , auquel ils ajuftent
une anfe de gros fil de fer qui leur fert pour le
tranfporter d un lieu à un autre. Ils étendent de
cette colle fur Fais affez pour retenir les bandes de
papier lorfqu'ils les y arrangent l’une contre l’autre.
Alors Us prennent de nouveau la colle au bout