traverfe l'aiguille, le fait tourner & celle-ci avec
lui; le contre-poids retire cette aiguille ou index,
lorfque la barre d’acier de bout fe retire.
On peut d'après ces détails conclure que la
moindre altération dans cette barre, devient très-
fenfible, au moyen de ce renvoi de leviers.
Pour graduer le demi-cercle fur lequel les
degrés de chaleur & de froid doivent être marqués
, il faut avoir un excellent thermomètre,
divifé félon la méthode de Farhenheit ou de
Réaumur.
( Diâ. de l’Induftrie, )
Thermomètre de pendules d’horloges.
On a encore donné, depuis quelques années,
le nom de Thermomètre à une machine composée
de deux métaux qui, en même temps qu’elle indique
les variations- du froid & du chaud, fert à
compenfer les erreurs qui en réfultent dans les
horloges à pendule.
M. Graham, illuftre membre de la fociété royale
de Londres, fut un des premiers qui tenta de remédier
aux erreurs, qu’occafionnent dans les horloges
à pendule les contrarions ou dilatations
des métaux, par les différens degrés de chaud 8c
de froid qu’ils éprouvent.
Il imagina, pour cet effet, de mettre, en place
de la lentille, un tuyau contenant du mercure,
afin que ce fluide fe dilatant ou fe contrariant
par le chaud ou par le froid, il s’élevât ou s’a.
baillât dans le tube, 8c fît, par là, monter ou
defcendre le centre d’ofcillation, préeifément de la
même quantité dont il feroit defcendu ou monté
par l’alongement de la verge de pendule.
Autre de M . Leroi»
Pour parvenir au même but , M. Leroi célèbre
phyficisn de l’académie' des fciences de Paris,
fe fert d’un moyen tout différent; il place perpendiculairement
à l’horizon fur le coq ou autrement
dit la potence qui porte la pendule , un
tuyau de cuivre long de 54 pouces , dans lequel
pâlie une'barre de même longueur celle-ci porte
par fon extrémité fupérieure, fur le bout du
tuyau, & par l’inférieure, elle eft attachée aux
relforts de fufpenfton, en telle forte que le poids
du pendule, ne fait effort fur la potence, qu’à-
près avoir agi fur la barre 8c fur le tube : par ce
moyen la chaleur alongeant le tube de laiton plus
que la barré d’acier qu’il contient, elle fait
monter le pendule dans la fente du co q , 81 le
raccourcit autant qu’il alonge par le furcroît de
cette chaleur, ce qui produit une exa&e com«
penfation.
b
T I R E U R - F I L E U R D’ OR E T D’A R G E N T
(Art du)
T » Tireur-Fileur d’or & d’argent eft l’ouvrier
qui tire l’or 8ç l’argent à la filière , pour les réduire
en une efpèce de fil que l’on nomme or
trait ou argent trait.
Il y a en France deux principales communautés
de Tireurs d’or : favoir, à Paris 8c à Lyon.
En 1749 , M. Hellot, de l’académie royale des
fciences, fe tranfporta dans cette derniere ville
en qualité de commiffaire du confeil, & on y
exécuta en fa préfence tous les procédés du tirage
de l’or 8c de l’argent ; c’eft depuis le mémoire
qu’il lut fur ce fujet à l’académie, l’annee
fuivante, que nous allons donner une idée de cet
art.
Les lineots que l’on veut convertir en trait,
doivent d abord être portés à l’Argue Royale, qui
eft un bureau public établi, tant pour la perception
des droits de marque, que pour dégroflir
les lingots 8c en commencer le tirage.
L’argue qui donne fon nom à ce lieu, eft com-
pofée d’un billot auquel eft attaché une filière ou
plaque d’acier percée de plufieurs trous ou pertuif ,
qui vont toujours en diminuant de groffeur ; & à
une certaine diftance, il y a un gros arbre ou pivot,
qu’on peut faire tourner par le moyen d’un ca-
beftan, 8c auquel eft attaché un cable.
Après que le lingot a été forgé à chaud pour
lui donner la forme d’un cylindre , dont l’un des
bouts eft en pointe , on engage cette pointe dans
un des trous de la filière, Ôc l’extrémite qui déborde
de l’autre côté de la filière eft auftitot pincee
par une tenaille dentée, dont les branches s accrochent
dans un anneau qui eft à 1 un des bouts
du cable ; l’autre bout du cable eft attaché, comme
nous l’avons dit, à; l’arbre que huit hommes font
tourner en pouffant un pareil nombre de bras
de levier.
L’ouverture la plus grande du pertuis, ceu-à-
dire celle par où l ’on commence a faire entrer
le bout du lingot, s’appelle Y embouchure ÿ la plus
petite qui eft celle par où il fort du côté qu’on
le tire, fe nomme Y oeil.
Le cable venant à fe rouler autour de l’arbre p=»r
l’effort du cabeftan, fe roidit de telle forte, qu’il
attire avec lui la tenaille , 8c force le lingot de
parafer , en s’alongeant par le trou de la filière.
Cette filière de l’argue, fe nomme calibre ;e lie
a fept à huit lignes d’épaiffeur, 8c elle eft, ainfi
que celles des tireurs d’o r , d’acier fondu, 8c en-
fuite forgé.
On frotte le lingot avec de la cire neuve , pour
qu’il puiffe paffer avec plus de facilité par les per"
tuis de la filière.
Le lingot, après avoir pafle fuccefirvement par
les différens trous du calibre, fe trouve réduit à-
peu-près à la groffeur d’une canne ordinaire , & en
cet état on le porte che ï le tireur d’or qui doit le
tirer 8c le dorer, s’il eft deliiné à faire du trait
d’or.
Pour le difpofer à recevoir la dorure, on Je racle
avec un couteau courbé à deux poignées, jufqu 3
ce qu’il ne paroiffe plus à la fuperficie, r i foufflure,
ni tache noire, ni autre défeâuofite qui puiffe empêcher
l’adhérence parfaite de l’or qu’on doit y
appliquer.
Le lingot, devenu très-brillant par le racîsge,
eft mis dans un brafier de charbon allumé 8c fans
fumerons ; & lorfqu’il y a été chauffé jufqu’au
rouge cerife , on le retire, on le fouette avec une
longue frange de fils de chanvre roulés en paquet ,
pour le dèbarraffer des cendtes qu’il peut avoir
retenues du brafier , 8c enfuite on le^liffe fortement
avec un bruniffoir d’acier , jufqu à ce qu on
ait abattu toutes les petites raies longitudinales du
raclage.
Aufli-tôt & pendant qu’ri eft encore très-chaud,
le tireur d’or y applique à diverfes reprifes la
quantité de feuilles d’or neceffaires.
Toutes ces feuilles n’ont pas d’abord un comaél