
7° T A P T A P
marquer la rondeur & la forme de la croffe.;
après quoi l’on garnit les dedans des dofliers.
Outre l’étoffe du corps de chaque doflier, qui
ne defcend que jufqu’aux matelas & derrière les
traverfins , on met à chaque doflier une bande
d’étoffe fur le devant , qui defcend jufeu’au def-
fus du pan du lit ; elle doit avoir cinq à fix pouces
de largeur.
Les dofïiers qui ne font pas en croffe fe gar-
niffent en dedans ainfi qu’un doflier de fauteuil
qui ne foit pas trop fourni de crin ; les dehors fe
garniffent avec une fangle en croix , pofée à
fleur du bois pour ne pas caufer d’épaiffeur ; en-
fuite on y met une contre-toife & de l’étoffe par
deffus.
Outre les deux dofïiers dont je viens de parler
, il y en a un de la longueur de la couchette ;
on le place dans le fond du l i t , & il doit s’emboîter
dans 1 es deux autres. Cependant pour faciliter
le moyen de faire le l i t , on peut l’attacher
fur la muraille & vis-à-vis les dofïiers de la
couchette. Ils fe clouent d’ordinaire tous trois à
doux touchants, ou bien on les orne d’une crête
attachée avec des doux d’épingle. N’oublions pas
que cè troifième fe garnit comme les deux autres.
,
Outre ces trois dofïiers, on en met un quatrième
qui a la même forme que celui des lits à
la romaine.
Le bourlet fe fait fur le pan de la couchette
par devant.
Le baldaquin, plus riche que celui du lit à la
romaine, a néanmoins la même forme.
Lit à la polonoife.
Ce lit eft à quatre colonnes de quatre à cinq
pieds de haut, plus ou moins , félon la hauteur
de l’appartement où il doit être placé. Sur chacune
de ces colonnes eft pofée une courbe de fer
en forme d’S , qui entre dans le haut de la colonne
que l’on ferre à cet effet.
Les quatre courbes font deftinées à foutenir le
baldaquin. On les enveloppe d’étoffe qu’on a
foin de coudre par-deffus & à fu r je t a f in que
les rideaux puiffent la cacher.
On fait pour les colonnes des fourreaux qui
defcendent jufques fur le- pan du l i t , & ils font
de même étoffe que le lit.
Le dôme ou baldaquin eft comme celui du lit
à la romaine, quant à la façon de difpoferl’é toffe;.
mais pour le bois , il eft à quatre faces, au lieu
que celui d’un lit à la romaine ou à la turque
n’en a que trois.
De plus, ce baldaquin doit être beaucoup plus
riche. Souvent on y ajoute une fécondé calotte
de guirlande de fleurs ou autre fculpture. On la
met par-deffus l’étoffe pour couvrir les coutures.
Si les quatre faces du découpé où les pentes
fe pofent & fe clouent ne font point égales, on
fait pour les quatre pentes quatre patrons qui fe
numérotent.
La courte-pointe a la même forme que celle
du lit à la romaine , avec cette différence que
dans le premier , il n’y a que le devant d’apparent,
& que dans le fécond les deux côtés, devant
& derrière , doivent être égaux.
Si on fait un. bourlet fur les deux pans'du lit
qui font en couleur rechampie, ou bien dorés ,
on fupprime les foubaffements ; ou, fi l’on veut,
on les fait régner derrière les pans du liç, ce qui
en rend le bas du pourtour plus agréable.
Les chantournés font ordinairement garnis &
ornes comme ceux d’un lit à la turque.
Avant de couper les rideaux, on met des cordons
d’une colonne à l’autre, afin qu’en pofant les
les d’etoffe fur le lit tout monté , ils tombent à
plomb.
On doit fe fouvenir en les coupant , qu’ils ne
doivent pas être pliffés fur’ les courbes, mais feulement
fur les tringles du chaflis.
..Quand on a affemblé huit parties d’étoffe ,
dont quatre font chacune de trois lés, & quatre
autres de deux, on prend une partie plus grande
& une moindre , on les règle fur le lit même ,
enfles coupant en pointes par le haut, conformement
à la courbe qui fert de règle ; après quoi
on coupe les "fix autres parties fur les deux premières.
On les.joint toutes deux à deux, c’eft-à-
dire, une de trois lés pour la longueur du lit ,
& une de deux pour la largeur, & on les bâtit
fur les courbes de fer.
Après que les rideaux font ainfi marqués , on
les coud.à furjet, ayant foin que les points foient
un peu élpignés & pinces ; on les borde enfuire
de même qu’un carreau de fiége , auquel on met
une crête double ou un galon uni ou bien figüré ;
enfin tout ornement quelconque.
Les rideaux fe croifent de huit pouces ou environ
l’un fur l’aùtre au milieu des quatre parties.
Le,.Iîaut. & le bas fe règlent fur le lit même, afin
qu’ils foient plus correéts.
La tête de la crête fe pofe au bord du pourtour
des rideaux, & par conféquent la dentelure
fe trouve fur le corps defdits rideaux * afin qu’elle
ne foit pas grippée ; ce qui n’eft pas à craindre
aux rideaux de croifées qui ont des cordons pour
les ouvrir ou fermer.
O h peut néanmoins mettre des cordons aux rideaux
du lit*à la polonoife , en mettant la crête
comme celle des rideaux de croifées ; mais cet
Æ m n’eft pas commun.
On met aux quatre parties des rideaux du lit
autant de mains , dont chacune s’attache à une
des colonnes ; elles font de même forme que celles
du lit à la dueheffe, excepté qu’elles n’ont
que demi-aune de long, au lieu que les autres
ont deux tiers. ,
Lit en niche. :
Tout ce qui concerne ce lit fe met en travers ,
& , quant à la couchette , la courte-pointe , les
chantournés, il ne diffère en rien du lit à la romaine
, excepté qu’on peut ménager. de l’étoffe
derrière les chantournés, quand l'alcoye répond
à la longueur du lir. '
S’il y a une impériale, la façon eft la même
qu’au lit à la dueheffe, excepté que le damas fe
met en travers. De plus , on coupe la tapifferie
du pourtour de l’alcove fur un même lé dont la
mefure ait été réglée; & on la coupe deux ou
trois doigts au delà de la mefure , à caufe du rac-
courciffement, de Ivé filage & même du remploi.
On fait en forte que les lés de tapifferie qui font
en face de Talcove , fe trouvent vis-à-vis d.e
ceux de la courte-pointe, ciel-de-rlit, &c.
Les petites pentes fe coupent pour être coufues
au bord du chaflis de i’impériaie en dehors, afin
qu’elles foient colléès fur la tapifferie.
On eft quelquefois obligé de pofer la petite
pente de devant un peu plus en dedans du
chaflis , afin que la tringle des rideaux puiffe avoir
du jeu entre elle & la grande pente qui eft fur
le devant de l’alcove.
On donne très-peu de rejet par en bas aux petites
pentes, afin qu’elles tombent à plomb dans
les coins du mur.
Il n’y a que la petite pente de devant qui fe
contre-double , parce qu’elle eft la feule qui foit
vifible par l’envers, & que les trois autres font
collées fur la tapifferie.
Le ^contour de l’alcove décide du deflin de la
pente du devant, qui eft plus ou moins haute ,
fuivant la hauteur des appartements , c’eft-à-
dire , depuis quinze pouces jufqu’à vingt-cinq au
fefton du milieu ; & , par deffus ce fefton, on
peut mettre jufqu’à huit pouces de plus-dans les
deux, bouts pour lui donner plus de grâce, &
elle fe contre-double comme la petite pente du
devant.
On met fix ou huit lés , fi l’on v eu t, aux rideaux
en damas. Les -lés s’affemblent en couture
rabattue , le bordé à plat & le pliffé à L’ordinaire,
Il ne faut pas oublier d’y mettre des mains.
Lit à tombsau.
On coupe la longueur du deffus du lit fur une
barre brifée, qui eft uneVde celles qui forment
les côtés du tombeau ; on prend pour la largeur
la barre quitraverfe le pied. Le fond du lit fe
double de toile ou de la meme étoffe ; quand
c’eft de toile, on ne inet point d’étoffe dans la
partie carrée du deffus du li t , attenante au chevet,
parce que la vue n’y porte pas.
Le doflier fe double toujours en toile forte ;
& , fi l'on juge' à-propos , on ajoute de petites
pentes autour du lit en dehors, & on les coud
en furjet avec le fond & rideaux , après lefquels
on les borde ; cela ne fe fait que lorfque les rideaux
font bordés par le bas & les côtés : on
fait de même aux petites pentes , & on peut
en mettre en dedans, mais elles ne font pas aufli
néceffaires que celles de dehors. On laiffe une ouverture
au milieu du pied & aux bonnes-grâces
ou rideaux, qui doivent fe croifer de deux pour
ces comme au pied du lir.
On attache des pointes de fer à la barre qui
eft derrière le do {fier, comme on en attache au
pied & fur les deux barres brifées en dedans du
lit, & on fait -au pourtour des oeillets qui arrêtent
le lit,aux pointes. On peut, à la place des
pointes, mettre des agraffes. Cette efpèce de lit
a pour l’ordinaire fept pieds de haut au chevet ,
& trois au pied du lit. Sa longueur eft de fix
pieds.
La coupe des rideaux fe fait fur un jîlan que
l’on tire à cét effet, & on. lui donne plus ou
moins de longueur , félon l’étendue de l’étoffe
qu’ on y met , & qui doit excéder la longueur
du lit.
Lit à double tombeau.
Il fe fait de même que le lit à {impie tombeau ,
excepté que le doflier fait le même effet quant
au pied, c’eft-à-dire , qu’il eft en façon de rideau
; il n’y a de plus ,que le doflier de bois
garni ou non garni d’étoffe.
Lit a colonnes.
Quand il eft à impériale , il fe fait de même
que le lit à la dueheffe.; Lorfqu’ii eft à fimple
chaflis, on met la maîtreffe fleur au milieu du
chaflis, avec des glacis au milieu-des lés & fur
les coutures.
Le tour du chaflis s’arrange comme le bas d’une
impériale.
Le doflier fe tient de quatre ou fix pouces plus